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Denis Kadima: «Nous devrons avoir des jeunes aux affaires»

Élections voulues par tous crédibles, inclusives, transparentes, démocratiques et apaisées en 2023. Chaque souche de la société RD-congolaise, notamment les femmes, les jeunes ainsi que les personnes en situation du handicap, affûte ses armes et exige un quota pour plus non seulement de participation, mais de compétitivité. Le Conseil national de la jeunesse -CNJ- a organisé une matinée électorale à laquelle il a invité le président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Denis Kadima, pour obtenir des précisions sur l’organisation des élections en 2023 et lui remettre ses desiderata.

En termes clairs, le CNJ a déposé une note technique sur la réforme de la loi électorale sollicitant, entre autres «la réservation d’un quota de 40% des sièges à compétition aux jeunes, la suppression de toute forme de suppléance par le plus proche parent du candidat, le cumul des candidatures et que l’âge requis pour briguer un mandat électif, aux législatives, soit ramené de 26 à 18 ans. La réponse de la CENI n’a pas tardé. «Avec l’ambition, saisissez toutes les opportunités en mettant en avant vos compétences pour être compétitifs», a  recommandé Denis Kadima aux jeunes.

En 2023, les jeunes RD-congolais vont non seulement participer aux élections, mais aussi y compétir en grand nombre car ils revendiquent un quota de 40% dans la réforme de la loi électorale. C’est ainsi que le Conseil national de la jeunesse a convié le président de la CENI, Denis Kadima Kazadi, à une matinée électorale en la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères au cours de laquelle il a fixé l’auditoire sur les aspirations de la Centrale électorale à mener à bien sa mission. Il s’agit notamment d’organiser les élections dans les délais constitutionnels.

C’était une rencontre à laquelle a pris également part le vice-ministre des Affaires étrangères, Samy Adubango Ahoto. Au cours de l’activité, le numéro un de la Centrale électorale a mis en exergue la démarche de redorer l’image de son institution. Denis Kadima s’est aussi appliqué à énumérer les valeurs qui sous-tendent la mission lui assignée: «éthique, intégrité, impartialité, équité et justice». «Avant de parler des questions spécifiques à la jeunesse, je vais vous faire part d’une façon générale du travail que nous faisons au sein de la CENI concernant le processus électoral», a-t-il dit, notant que «l’institution que je dirige a été mise en place après 28 mois de retard».

Puis: «Nous ne sommes là qu’il y a à peu près 6 mois. On a commencé avec des ateliers de toute sorte pour mieux comprendre la structure elle-même. Nous avons eu une opération capitale, l’atelier de planification stratégique d’où a découlé notre plan stratégique. C’était la première fois que la CENI s’était dotée d’un plan stratégique qui détaille notre vision en tant qu’institution et notre mission contenue dans la loi. Nous avons épinglé un certain nombre des valeurs auxquelles nous avons déjà adhéré. Puis nous avons défini 5 axes stratégiques sur base desquels nous faisons notre travail».

Ce n’est tout. Denis Kadima a également explicité la nouvelle vision de son institution. «Une vision, c’est d’abord une projection à long, voire très long terme qui va même au-delà de nous-mêmes. Il s’agit d’une CENI de standard mondial qui implique une culture pérenne en RD-Congo. Nous avons cette ambition et voulons en faire une référence dans notre sous-région et pourquoi pas au-delà», a expliqué le n°1 de la CENI. Ensuite, il a décliné les 5 axes de l’action de son équipe et les valeurs qui la sous-tendent.

«1. C’est créer une nouvelle image de la CENI pour renforcer sa crédibilité. En un mot, c’est le rebranding que nous avons incorporé dans notre jargon au niveau de la CENI, c’est-à-dire redorer son image. 2. Améliorer la qualité du service pour accroître notre efficacité. 3. Renforcer les relations avec toutes les parties prenantes pour une grande crédibilité. C’est exactement ce que nous faisons avec vous en ce moment. 4. Construire une nouvelle culture d’inclusivité pour une grande adhésion. 5. Engager une politique de mobilisation et de gestion durable et efficace des ressources pour assurer la pérennité de la CENI. Sur des valeurs, il y a le devoir de recevabilité, la légalité, l’égalité, l’équité et l’intégrité. Après trois cycles électoraux, il y a eu beaucoup de critiques à l’égard de la CENI et nous travaillons d’arrache-pied pour inverser la tendance. Comprenez que quelque chose est en gestation…», a signifié Denis Kadima. Et d’ajouter: «nous devrons avoir des jeunes aux affaires. Ayez cette ambition avec des compétences qui vont avec pour se montrer compétitifs».

Pour sa part, Samy Adubango Ahoto, ôtant sa casquette du membre du gouvernement, s’est adressé à l’assemblée en qualité de jeunes en leur prodiguant de bons conseils afin de donner corps à leurs aspirations en se montrant fort déterminés dans leur démarche. «Rien ne peut se faire sans la jeunesse qui représente pas moins de 65% de la population», a-t-il martelé. Bien avant, lors de son intervention, le président du CNJ, William Mukambila, a situé le contexte de cette organisation, à travers le concept «Pas un pas sans la jeunesse»,  suggérant à l’ensemble des jeunes, au-delà même des membres de sa structure, de «s’approprier le processus électoral en cours dans le pays».

«Le Conseil national de la jeunesse s’engage à accompagner la CENI dans ce long processus électoral en refusant toutes les formes de manipulation et d’instrumentalisation, car nous sommes le présent et le futur de notre pays», a-t-il déclaré. Il a immédiatement annoncé «l’organisation dans les prochains jours d’un atelier de formation des observateurs et des analystes électoraux dans les 26 provinces».

Selon lui, c’est depuis le 2 mai que le CNJ a déposé une note technique sur la réforme de la loi électorale sollicitant, entre autres «la réservation d’un quota de 40% des sièges à compétition aux jeunes, la suppression de toute forme de suppléance par le plus proche parent du candidat, le cumul des candidatures et que l’âge requis pour briguer un mandat électif, aux législatives, soit ramené de 26 à 18 ans…». C’est sous une atmosphère rappelant l’ambiance quelque peu enflammée des amphithéâtres pour étudiants qu’il s’en est suivi le jeu des questions-réponses auquel Denis Kadima s’est prêté volontiers en faisant œuvre de pédagogie à leur endroit. La jeunesse est avertie. Elle se prépare pour affronter les joutes électorales en 2023.

Octave MUKENDI

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