Ancien président de la Fédération de l’UDPS/Benelux, il ambitionne de mettre fin aux divisions claniques et diversifier l’économie de la province en dehors de la MIBA en vue de booster son développement au cas où les députés provinciaux jetteraient leur dévolu sur lui
Il y a urgence. Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait reconnu, lors de son discours sur l’état de la Nation en décembre dernier devant les deux Chambres du Parlement réunis en Congrès au Palais du peuple à Kinshasa, que 14 provinces sur 26 que compte la RD-Congo sont secouées par la vague de destitution de gouverneurs ainsi que certains membres bureau des Assemblées provinciales. Une situation qui crée l’instabilité et freine le développement de ces provinces à cause de la guerre de positionnement politique.
Le Kasaï Oriental n’a pas été épargné par le tsunami de déchéance de son gouverneur. Jean Maweja, accusé d’incompétence et autres griefs, a été déchu par l’Assemblée provinciale et son intérim confié à une femme qui était vice-gouverneur. Du coup, plusieurs candidats se bousculent au portillon pour succéder à Jean Maweja. L’opinion se souviendra que le Kasaï Oriental est la seule province du pays que l’UDPS/Tshisekedi, parti au pouvoir, dirige à l’issue des élections de 2018.
Comme on peut le constater, le candidat qui sera élu viendra, sauf arrangement particulier, de l’UDPS. Parmi une quinzaine de candidats qui sont déjà signalés figure Alidor Beya Mulumba. Fils du terroir. Il se réclame fils maison pour avoir dirigé la Fédération de l’UDPS au Benelux en Europe et s’affiche comme un rassembleur. En plus, il a une expérience de plus de 25 ans dans l’Administration publique et sécuritaire en RD-Congo.
«J’ai 25 ans d’expérience dans l’Administration publique et sécuritaire dans notre pays. J’ai effectué plusieurs missions et stages de recyclage à l’étranger dans le cadre de sécurité et renseignement. Maintenant je suis dans la politique active. Je suis également un ancien dirigeant de l’UDPS/Benelux», a-t-il confié à «AfricaNews», précisant que c’est «cette expérience qu’il va mettre en branle pour booster le développement du Kasaï Oriental au cas où je serais élu gouverneur».
Licencié en Microinformatique et Ressources humaines, ce cadre de l’UDPS/Tshisekedi est marié et père de 3 enfants. Il connait les maux qui rongent la province du Kasaï Oriental étant à un moment propulsé aux fonctions de directeur provincial dans les Services de sécurité. Il affirme qu’avec la volonté et l’unité, le miracle est possible pour booster le développement du Kasaï Oriental.
«Les divisions internes notamment les «Bena et Bakwa» entendez: NDLR: ‘les originaires de tel ou tel clans ou territoires’, ont fait reculé notre province. Elle n’avance pas. Cette guéguerre a fait que les habitants du Kasaï ne sont pas encore arrivés, depuis le départ des belges, à unir leurs forces pour aboutir à une amélioration de leur situation sociale. Les guéguerres nous ont freiné au lieu d’avancer», a-t-il fustigé, pointant également du doigt accusateur «ceux qui ont dirigé le pays au niveau national et provincial depuis le départ de Belges et qui n’ont pas mis les moyens nécessaires pour développer cette province».
Faire bénéficier aux populations de la richesse du sol et sous-sol
«La terre du Kasaï Oriental est riche. Mais le problème ce sont les hommes qui y habitent. Je vais lutter pour mettre fin aux divisions claniques et diversifier l’économie de la province en dehors de la MIBA en vue de booster son développement au cas où les députés jetaient leur dévolu sur moi», a-t-il ajouté. 3
Autre chose, il promet de mettre enplace une administration réelle afin de booster le développement du Kasaï où il n’y a aucune infrastructure de base: routes, écoles, hôpitaux. C’est ici qu’Alidor Beya salue le projet «Tshilejelu» initié par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi. «L’initiative du Chef de l’Etat est la bienvenue. Notre province est quasiment par terre. Pour la redresser, il faut déclencher un vaste chantier de construction des infrastructures de base. Comme le ventre affamé n’a point d’oreilles, l’on doit commencer par l’agriculture pour nourrir la population et lui permettre d’avoir la force de travailler», a-t-il suggéré, évoquant en même temps «l’organisation de la formation professionnelle dans les différentes domaines pour avoir des agents du développement répartis dans les communes, quartiers et territoires».
Alidor Beya promet également d’organiser les chauffeurs des motos-taxis afin qu’ils puissent payer leur taxes à la province et de prendre langue avec le gouvernement central afin que les autres minerais signalés dans l’espace Kasaï comme le cobalt, le nickel, le cuivre… soient exploités dans le cadre de partenariat gagnant-gagnant avec les investisseurs. Il dit que cela sera possible avec le concours de tous les administrations de cinq provinces qui composent le Grand Kasaï.
«Auparavant, il était interdit aux investisseurs d’aller au Kasaï sans autorisation du ministère de l’Intérieur et sécurité au motif que c’était une zone A, avec des minerais. Aujourd’hui, il est établi que les minerais sont partout en RD-Congo. Cette loi a été abolie au Parlement. Il n’y a aucune autre raison pour ne pas se mettre au travail», a-t-il noté concluant que «l’espace Kasaï mérite d’être construit par ses fils et filles autant ils ont construit ailleurs où ils habitent».
Octave MUKENDI