Après leur annonce le vendredi 09 août dernier à la Réunion du Conseil des ministres par le vice-Premier ministre en charge de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, les mesures de lutte contre la vie chère en RD-Congo ont été au cœur d’un briefing spécial co-animé, le lundi 12 août, par le membre du gouvernement précité et son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe. Déjà, à l’entame de cet échange, le porte-parole du gouvernement s’est fait fort d’annoncer le thème du jour, rappelant le dernier Conseil des ministres où le sujet était à l’ordre du jour. Il a souligné que la rencontre du lundi 12 août avec la presse était pour «montrer comment le gouvernement travaille pour traduire en acte la vision du Chef de l’Etat par rapport au social des RD-Congolais».
Il a annoncé, à titre illustratif, quelques mesures arrêtées par le gouvernement de la République, dans le souci de lutter contre la vie chère et, partant, améliorer le pouvoir d’achat des RD-Congolais. Ces mesures qui concernent la fiscalité et la parafiscalité, ont le seul objectif de mettre les opérateurs dans de bonnes conditions de travail. Elles portent entre autres, sur la suppression de toutes les taxes et redevances, y compris la mise d’un terme aux tracasseries qui constituent, pour les opérateurs économiques, un motif valable d’augmentation des prix de ces produits. En d’autres termes, le gouvernement qui procède aux allègements fiscaux, veut faciliter la tâche aux opérateurs économiques.
Le ministre Muyaya a émis le vœu de voir son collègue expliquer comment ces mesures vont être appliquées et dans combien de temps celles-ci pourront produire leurs premiers effets. Pour sa part, le vice-Premier ministre Mukoko a commencé par énumérer les produits concernés par les allègements fiscaux, soulignant que ces derniers, à savoir: la viande, le poisson, le poisson salé, la volaille, le maïs, le riz, le lait en poudre, l’huile végétale et le sucre, «sont d’une consommation régulière à travers les ménages RD-congolais».
Dans le cadre de ces allègements, le VPM Mukoko a évoqué le droit de douane où il a décidé une réduction de 50%, mais également sur la redevance rémunératoire informatique où il a été décidé une réduction de 2,5%. C’était, pour lui, le lieu de parler d’une longue série de prélèvements effectués sur les produits concernés, citant entre autres, l’Office de gestion du fret multimodal -OGEFREM-, les Lignes maritimes congolaises -LMC-, l’Office national des transports -ONATRA- et autres qui influent sur les prix. Et de souligner que sur cette chaîne de prélèvements, il y en a qui vont au Trésor public. «Cependant, tous les autres qui ne sont pas prévus dans la structure régalienne, je vais les supprimer», a prévenu Daniel Mukoko.
A quand l’entrée en vigueur?
A l’idée qu’une chose est de prendre des mesures et qu’une autre de savoir les appliquer, l’entrée en vigueur de ces mesures de lutte contre la vie chère est désormais une préoccupation pour plus d’un RD-Congolais et la question y relative est sur toutes les lèvres. A ce sujet, l’orateur a apaisé: «ces mesures entreront en vigueur le plus rapidement possible, sous forme d’un décret signé par la Première ministre». Mais comment faire appliquer ces mesures? Voilà une autre paire de manche, au moment où certains opérateurs économiques détiennent d’anciens stocks ayant subi tous les prélèvements sus évoqués.
«Nous allons placer une ligne de démarcation entre les anciens stocks ayant déjà subi des prélèvements et des nouveaux. Il a annoncé qu’une réunion est prévue avec ces opérateurs économiques sur les dispositions à prendre pour certifier les stocks anciens qui avaient déjà subi le total de prélèvements et les nouveaux qui ne supporteront qu’une partie», a signifié Daniel Mukoko.
Et de poursuivre: «nous ferons le suivi à tous les niveaux de livraison pour nous assurer que ces mesures sont bien appliquées». Il a souligné en substance que tout contrevenant tombera sous le coup de la loi. D’un ton ferme, le VPM en charge de l’Economie nationale a même menacé de radiation tout opérateur économique qui se compromettrait dans le respect de ces mesures. Mais, en vue de lutter efficacement contre des prélèvements illicites -ceux qui ne vont pas au Trésor public- et les différentes barrières qui favorisent la hausse des prix, Daniel Mukoko en appelle à l’implication de la population qui doit dénoncer toutes ces pratiques car, elles compliquent la vie aux opérateurs économiques.
A cet effet, a-t-il fait remarquer, il n’est pas normal que pour une petite distance, on puisse dénombrer jusqu’à 15 barrières où ces opérateurs économiques doivent laisser quelque chose à chacune d’elles. «Faisons de ces tracasseries une cause nationale», a indiqué l’orateur promettant également des sanctions sévères à tout policier récalcitrant.
A en croire le patron de l’Economie nationale, là, il ne s’agit que d’un premier paquet de mesures car, «cet effort va se poursuivre jusqu’à l’amélioration totale du pouvoir d’achat de la population». Puisque la force de l’Etat c’est la population, les RD-Congolais sont appelés à accompagner le gouvernement dans la réussite de ces mesures qui ne visent autre chose que l’amélioration de leur pouvoir d’achat. Quoique reconnaissant le prix à payer pour la réussite de ces mesures, les deux membres du gouvernement restent optimistes quant aux résultats escomptés, même si, ont-ils fait entendre, elles n’apporteront pas de solutions à tous leurs problèmes. «Nous sommes conscients que ces mesures vont coûter des sommes au gouvernement. Mais la population doit donc participer à ces efforts qui visent son propre bien-être», ont-ils déclaré.