Investis le 20 septembre 2014 par Ordonnance présidentielle, les 68 membres du Conseil économique et social -CES- sont arrivés fin mandat depuis le 20 septembre 2019. L’information a été livrée dimanche au Réseau des journalistes spécialisés en informations économiques et financières -REJEF- par le secrétaire général près le CES, Cyprien Kyamusoke.
Pour pourvoir à ces 68 postes, cet administratif de carrière a appelé les responsables du pays à privilégier la qualité dans le choix de prochains membres du Conseil économique et social, après avoir dressé un tableau sombre de cette institution à l’issue de ce premier mandat. Kyamusoke a indiqué que le CES a produit 11 avis après 60 mois d’exercice, tous pendant les 2 ans de règne de son ancien président, Norbert Ezati. À l’en croire, Jean-Pierre Kiwakana, le successeur de Norbert Ezati, a conduit cette institution au naufrage. Kyamusoke a expliqué les 12 facteurs à l’origine, selon lui, de cette dérive. Il a cité notamment la transformation du CES, un lieu de rencontre interdisciplinaire par excellence, en un lieu de résorption de chômage; la non validation du Règlement intérieur par la Cour suprême de justice ou la violation intempestive des lois et règlements d’administration par le président Kiwakana. Il a également évoqué le détournement des fonds alloués à l’Administration placée sous la direction du secteur général, la violation de la Loi sur la passation des marchés, la volonté manifeste des membres du Conseil de se substituer aux cadres et agents de l’Administration, la neutralisation du secrétaire général près le CES et la suppression de l’arrêté ministériel n°CAB/MIN/FP/PIM/SGA/CMRAP/JSB/TMB/021/2016 du 19 avril 2016 portant fixation du cadre et des structures organiques du CES et sa substitution par une décision du président du CES. Kyamusoke a complété cette liste en ajoutant l’abrogation de l’Ordonnance présidentielle nommant le secrétaire général près le CES par une simple décision du président du Conseil, son remplacement par un non fonctionnaire à la faveur d’un acte irrégulier du président du Conseil ainsi que la duplication de l’Administration. Le secrétaire général est longuement revenu sur le martyre qu’il a subi sous l’ère Kiwakana, dénonçant par la même occasion les attitudes rebelles de ce dernier face aux instructions successives du Président de République, du Premier ministre, du ministre de la Fonction publique et du Procureur général près la Cour de cassation demandant le retour à la légalité et le rétablissement de l’ordre administratif posé par l’Ordonnance présidentielle nommant le patron de l’Administration près le CES. Kyamusoke a demandé à Kiwakana de justifier les 500 millions CDF de dotation mensuelle en plus du budget d’un milliard décaissé par an pour les plénières du CES.Tino MABADA