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Administration publique: comment Yolande Ebongo désamorce la bombe IPR

Bien avant d’obtenir l’adhésion du gouvernement et du puissant banc syndical de l’Administration publique à l’idée d’un atelier syndical destiné à harmoniser les vues sur la manière de gérer le dossier IPR, Madame YEB avait déjà pu contenir une autre menace de grogne brandie par les redoutables syndicats des Non-élus…

Convaincre les fonctionnaires de l’État à payer l’IPR malgré la modicité de leurs salaires et après plusieurs années d’incivisme fiscal. C’est le pari qu’entreprend de relever, dans les prochaines heures, la ministre de la Fonction publique, Yolande Ebongo Bosongo, après avoir reçu le feu vert du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et l’adhésion du puissant banc syndical pour organiser un atelier résidentiel dédié à l’harmonisation des vues sur la meilleure manière d’aborder cette question. Bien avant d’arracher le principe de ces échanges décisifs, l’Intersyndicale était sur le pied de guerre. Mais la ministre a su recourir à son talent et user de son tact pour désamorcer la bombe. Elle a lancé avec succès des consultations préliminaires. La méthode a aimanté les représentants des fonctionnaires. Lundi 13 janvier, le banc syndical a annoncé via un communiqué la suspension de toutes les actions initialement prévues pour exiger l’annulation des mesures jugées unilatérales prises par le gouvernement sur la retenue de l’IPR. «On a frôlé le pire, une grève générale dans toute l’Administration publique. Bravo à Madame la ministre qui a tout fait pour la tenue de ces pourparlers», a commenté un acteur de la Société civile. Tout le monde garde en mémoire les scènes de la grève des fonctionnaires sur la Place Golgotha et leurs conséquences néfastes la marche des affaires publiques. Pour la ministre Ebongo Bosongo, rôdée à l’école de la planification du système des Nations unies après avoir travaillé comme chef du bureau du PNUD dans l’ancienne Province Orientale, il s’agit d’expliquer aux fonctionnaires et agents de l’État le bien-fondé de leur geste patriotique et ce à quoi ils doivent s’attendre en retour de la part du gouvernement. «Payer l’impôt est un acte civique. Ça donne à tous ceux qui s’acquittent de ce devoir le droit d’être exigeant vis-à-vis des gouvernants et de réclamer une redistribution équitable des revenus», a-t-elle fait comprendre, appelant tout les RD-Congolais, y compris les fonctionnaires, à réaliser que le pays a plus que jamais besoin de sa contribution pour son redressement. «Chaque compatriote doit éviter le risque de voir l’opinion se retourner contre lui à cause de l’incivisme fiscal», a insisté Ebongo Bosongo, soucieuse de voir les concertations bientôt lancées se dérouler dans un contexte physique, politique et médiatique apaisé. Auparavant, la ministre a pu contenir une autre menace de grogne brandie par les redoutables syndicats Collectifs-Union autrement appelés syndicats des Non-élus dont la réclamation se fonde essentiellement sur l’organisation des élections syndicales. Les dernières l’ont été avant 2016. Des pourparlers initiés par le Cabinet de la Fonction publique ont débouché sur une promesse ferme d’organiser ces scrutins cette année, ont rapporté les sources. Dynamique, Yolande Ebongo Bosongo a déjà réussi à obtenir l’augmentation des 65 dollars sur le salaire de chaque fonctionnaire de l’Etat. Cette hausse inscrite dans la Loi de finances 2020 promulguée par le Président de la République est devenue un droit acquis. L’ambition de l’ancienne Directrice générale de l’Agence pour la promotion des investissements de l’ex-Province Orientale est de favoriser la paix sociale et la gouvernance consensuelle en amenant le banc syndical à négocier et revendiquer désormais sur des bases concrètes, dûment planifiées.

AKM

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