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Changement climatique: un chercheur indépendant plaide pour le respect du seuil de 2°C

En route vers la COP 24, un chercheur indépendant, dans une tribune parvenue à AfricaNews, a interpellé les administrations des différents pays sur les graves conséquences encourues à la suite du non-respect de certaines recommandations des experts membres du GIEC. Il a particulièrement fait allusion à celle relative à ne pas franchir le seuil de 1,5°C ou 2°C pour lutter contre le changement climatique sur la planète Terre.

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Changement climatique a l’ordre du jour

A la conférence de Rio de 1992, les Etats s’étaient engagés vaillamment en prenant la responsabilité de protéger non seulement notre planète mais aussi son avenir ainsi que les générations futures. Depuis, des comportements écologiques timides se sont signalés par-ci par-là dans le monde, de pays en pays, de région en région. Quoi qu’insignifiantes, ces différentes stratégies n’ont pas découragé les climatologues les plus férus dans les cénacles les plus divers. Faut-il souligner d’autre part que le peu d’ambition de la COP 22, les accords de Paris de 2015 ont peiné à décoller et les doutes se sont multipliés sur la crédibilité des engagements souscrits. Ce qui a limité le grand saut en avant. C’est dire de toute évidence que le coût élevé de la réduction des émissions de gaz à effet de serre -le GES- reste encore un facteur limitatif pour chaque pays industrialisé et ses consommateurs. Car, laisser conduire la réduction de gaz pays par pays en volontaristes, ne serait d’aucun profit ni pour la planète ni pour sa biodiversité. Autant transférer les activités polluantes vers les nations les moins nanties. C’est ce qui se passe actuellement dans certains transferts de technologies polluantes vers les nations en voie de développement. Sans compter d’autres secteurs moins bien maitrisés tels que l’élevage, l’agriculture intensive -les glyphozates-, l’exploitation des matières minérales, le développement des transports intercontinentaux, etc.

Pourtant l’équation est là: à l’ère du capitalocène, l’objectif fixé par les accords de Paris tel que demander par le GIEC -Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat- à savoir celui de ne pas dépasser le 1,5°C voire 2°C par rapport à l’époque préindustrielle a-t-il été atteint! Le prix Nobel 2018, William Nordhauss, honoré pour ses meilleures analyses en matière de l’économie de l’environnement, prône, lui, le rôle de l’Etat et du marché pour la fixation sur le plan international du prix des énergies carbonées. C’est dire que la climatologie doit rencontrer l’économie où le capital humain, loin d’avoir épuisé ses capacités et connaissances, continue de soutenir la croissance.

L’économie n’ignore pas que les sols planétaires sont dans un état tel qu’un phénomène affecte des milliards d’humains par la disparition de nombreuses espèces. En cause, l’aggravation des pratiques agricoles intensives, l’utilisation des pesticides -le glyphozaye- et la destruction des zones humides et des mangroves. Ces derniers ont un rôle non négligeable dans la régulation du climat. Sans compter que les végétaux ont besoin de CO2 pour pousser grâce à la photosynthèse.

Sur ces entrefaites, Katowice s’annonce en décembre 2020. Cette ville polonaise qui doit accueillir le déroulement de la Conférence des parties 24 -COP 24. Il s’agit de définir les règles sur l’application de l’accord de Paris. Il convient à présent de poursuivre les efforts pour ne pas dépasser le 1,5°C voire 2°C. Or, il s’avère d’après les experts que le niveau préindustriel a déjà été atteint. Il est constaté des moyennes de températures et de concentration de gaz dans l’atmosphère ces dernières décennies d’un niveau très élevé. L’année 2018 a connu des records extrêmes de températures, des variété géographiques, de la Californie en passant par l’Europe, l’Indonésie, l’Afrique, les extrêmes deviennent de plus en plus violentes au point d’atteindre les niveaux 43°C à prévoir un mécanisme d’inventaire encourageant les Etats à monter en puissance dans leurs engagements nationaux.

Paradoxalement, il est connu que l’immensité de l’économie de la Pologne, pays d’accueil, dépend de la production du charbon, notamment dans sa région de Silesie. Grand producteur de GES, la Pologne s’est reconvertie à planter des arbres dans les espaces encore disponibles à l’intérieur du pays. Partant, Katowice doit porter un message très haut de manière à atteindre les résultats si l’on veut, quelques peu satisfaisants, d’ici la COP de 2020. Le point d’orgue serait, avant même l’ouverture de la conférence, la décision de l’UE de proposer la neutralité carbone en 2050. L’autre surprise demeure la Chine. Pollueuse parmi les pollueurs, la Chine fait du changement climatique une préoccupation de sa politique étrangère. Ainsi, la Chine s’affirme champion des accords de Paris. Les USA, sans adhérer, reste dans la bonne composition.

Pour clore, ne dit-on pas que les petits ruisseaux finissent par devenir de grandes rivières? L’être humain est sommé d’entreprendre à titre personnel de résoudre ce problème plutôt d’ordre mondial. Nous croyons qu’il est possible de se mobiliser individuellement et collectivement dans nos assemblées, réunions de quartier, associations, conseils communaux, syndicats d’entreprises, mutuelles de femmes, très actives, par ailleurs sont capables d’initiatives écologiques. Et pourquoi pas? Il est regrettable que le Brésil, l’Amazonien, s’abstienne d’organiser la prochaine rencontre sur le climat, la COP 25. Et c’est dommage.

Pauzag

Chercheur indépendant

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