Une sortie médiatique ratée pour un monsieur qui prétend diriger la RD-Congo et la sortir du gouffre alors qu’elle traverse un moment de turbulence. Débourser USD 100.000 pour contrer un autre candidat, voilà ce dont est capable Jean-Philibert Mabaya. «… Je suis candidat parce que Kin-Kiey s’est présenté. Je refuse que ce Monsieur incarne Masi-Manimba, notre ville dans le Kwilu», a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à LaLibre.be. Un aveu incroyable. Une déclaration qui pousse à croire que la candidature du questeur du Sénat est sans conviction ni vision, les motivations étant superficielles voire conflictuelles. Invraisemblable. Horrible. Mabaya est encore plus écœurant lorsqu’il reconnait, à la faveur du même entretien, qu’il ne sait pas se vendre. «Je ne sais pas me vendre. J’en suis conscient», a-t-il dit. Inconcevable. En plein 21ème siècle, avec l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication, il ne suffit plus de bien faire mais il faut en plus faire connaitre pour se vendre et soigner son image. Pourtant, Mabaya, aux antipodes, dit être déterminé à changer l’image des RD-Congolais. «Il est essentiel de redonner une nouvelle image aux Congolais», a-t-il laissé entendre. S’il ne sait déjà pas vendre sa propre image, comment fera-t-il pour changer et vendre l’image longtemps écornée des RD-Congolais? Voici que ce même Kin-kiey, élu député de Masi pour la première fois en 2006, a organisé un festin à l’honneur de son actuel pourfendeur à la faveur de son élection au bureau du Sénat en 2007. Mabaya a dû renvoyer l’ascenseur après la nomination de Kin-kiey, réélu dans l’entretemps en 2011, au ministère des PT-NTIC… apparemment pas de gaieté de cœur. Sinon, rien ne saurait expliquer l’animosité avouée publiquement face à un frère! Mabaya a décidé de s’en prendre à Kin-Kiey pourtant autour de la candidature du crabe de Masimanimba, l’unité se renforce jour après jour. En plus de Jean-Paul Moka, les héritiers du patriarche Cléophas Kamitatu Masamba se sont engagés à leur tour à apporter un soutien au candidat n°7 lors des prochaines joutes présidentielles prévues le 23 décembre 2018.
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Pendant que Mabaya suscite la controverse en attaquant frontalement l’ancien ministre des PT-NTIC, Kin-Kiey Mulumba, droit dans ses bottes, est en train de travailler pour créer l’unanimité dans l’espace Bandundu où il jouit déjà d’un fort ancrage sociologique et politique, à en croire l’un de ses fidèles lieutenants, Me Paul Lunkoo. «Kin-kiey a été élu député national à deux reprises alors que Mabaya, sénateur, n’a pas un mandat direct du peuple», font remarquer dans les médias à Masimanimba, en kikongo, les troupes de Kin-kiey remontées comme jamais auparavant. Ces dernières dénoncent la mauvaise foi de Mabaya dont le projet, à leurs yeux, se révèle la haine contre Kin-kiey et le mettent en garde contre toute récidive.
Laurent OMBA