Nommé Premier ministre depuis le 20 mai 2029, Sylvestre Ilunga Ilunkamba trône depuis une année à la tête du gouvernement d’union nationale. Sa nomination est intervenue après plus de 4 mois d’âpres négociations entre le Président élu Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila dont la famille politique conserve la majorité au Parlement et à qui revient constitutionnellement la Primature.
Le casting est très sélectif et rigoureux. Plusieurs noms sont rejetés. «L’idée était de donner au pays un Premier ministre qui incarnerait le mieux la vision ou les visions de Joseph Kabila et de Félix Tshisekedi qui, il y a quelques mois, étaient opposés», confie-t-on. Finalement, les Leaders du FCC et du CACH s’accordent sur un nom: Sylvestre Ilunga Ilunkamba. L’heureux promu est Docteur en Sciences économiques appliquées depuis 1979. Professeur de l’UNIKIN, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, 73 ans, est un vieux routier pétri d’expertise de la politique depuis plus de 40 ans. En 2003, il est Secrétaire exécutif du Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’Etat -COPIREP- avant de prendre les rênes, en 2014 de la Société nationale de chemin de fer du Congo -SNCC- jusqu’à sa nomination au poste de Premier ministre. Conscient de la lourde mission qui venait de lui être confiée, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, prenant la parole juste après sa nomination, s’est engagé «à mobiliser toutes mes capacités pour faire fonctionner de façon harmonieuse la coalition au niveau du gouvernement à et à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des citoyens RD-congolais dans la transparence et la bonne gouvernance». Puis viennent encore de longues et difficiles tractations pour parvenir à former ce gouvernement de coalition entre les plates-formes de Félix Tshisekedi et de Joseph Kabila. Le gouvernement est composé de 65 membres avec 76,9% de nouveaux visages contre seulement 23% d’anciennes personnalités. Alors que l’équipe gouvernementale se mettait au travail pour répondre aux besoins sociaux de base de la population, la pandémie du Coronavirus frappe de plein de fouet le monde entier. La République démocratique du Congo n’est pas épargnée. Il faut faire vite. L’urgence s’impose. Chaque pays doit compter sur ses propres efforts pour s’en sortir. En procédure d’urgence, le gouvernement débloque plus de 2 millions de dollars américains pour lutter contre le Coronavirus. Hôpitaux réquisitionnés, lits disponibilisés et commandés, pavillons en réhabilités et en réhabilitation, médicaments à disposition et recherche d’une solution locale, le gouvernement fait tout son possible pour sauver la vie des RD-Congolais. Conséquence: «le taux de mortalité passe de plus de 11% à moins de 4%», se réjouit le docteur Jean-Jacques Muyembe, patron de la riposte en République démocratique du Congo. Invité à l’Assemblée nationale pour répondre à une question orale avec débats sur la gestion du Coronavirus en République démocratique du Congo, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a révélé que l’enveloppe allouée à la riposte s’est améliorée. «A ce jour, le gouvernement a déjà décaissé, pour le compte de la riposte contre le Covid-19, une somme de 18,7 milliards de francs congolais, soit 10,7 millions de dollars américains», a-t-il annoncé.
Pourquoi faire revenir les caciques du PPRD?
La venue de nouveaux visages au sein du gouvernement Ilunga et la nomination même du Premier ministre ont été saluées à quasi-unanimité par la population RD-congolaise qui avait soif du changement. En pleine crise sanitaire du Coronavirus, les salons huppés font état d’un remaniement à la Primature. «Les caciques du PPRD tiennent à faire partir Sylvestre Ilunga Ilunkamba de la Primature. Ils tiennent à y placer quelqu’un d’autre», révèle-t-on «sans avancer la moindre raison valable». «Ce sujet a figuré en bonne position lors de dernières rencontres entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. Tous les noms proposés par le PPRD sont des personnalités sanctionnées par l’Union européenne et les États-Unis». Puis: «conscient de cette réalité, Joseph Kabila n’a pas été tranchant parce qu’il tient au bon fonctionnement de l’accord FCC-CACH». Reste à savoir si la population acceptera que les personnalités décriées hier et drainant derrière elles une réputation sulfureuse puissent prendre les rênes de la Primature.
YA KAKESA