C’est pour donner la bonne information à l’opinion et dissiper tout malentendu autour de certaines réclamations, en particulier celles à la base de la grogne observée ces derniers jours au sein de certaines circonscriptions foncières que le Secrétaire général aux Affaires foncières, Gérard Mugangu, a échangé, mercredi 8 septembre, avec les professionnels des médias. Cadre choisi, Léon Hôtel, dans la commune de la Gombe.
En clair, il s’agit des travailleurs de 4 circonscriptions foncières sur les 13 que compte la ville de Kinshasa, qui ont manifesté pour réclamer le paiement de leur prime de rétrocession, non perçue par ces derniers il y a 5 mois. Ayant obtenu le quitus de son patron comme il l’a lui-même souligné, le n°1 de l’Administration foncière a d’emblée mis en évidence le caractère pléthorique des effectifs de son ministère car, a-t-il révélé, avec 136 circonscriptions qui font plus de 5000 agents, lesquels brûlent du désir d’entrer dans cette administration foncière, la tâche n’est pas facile.
Mais comment en est-on arrivé là, peut-on s’interroger. Un effectif pléthorique à prendre en charge. Les faits ne datent pas d’aujourd’hui, mais ils remontent à 2018 lorsque le ministre de la Fonction publique a régularisé les cas de 3487 personnes à Kinshasa qui, toutes, ont eu des numéros matricules. «Comme si cela ne suffisait pas pour compliquer la tâche en terme des effectifs, le même ministre va encore signer d’autres arrêtés en faveur des agents en provinces et va rajouter certains agents ayant été omis à la première vague de régularisation», a-t-il laissé entendre.
Et de poursuivre: «du coup l’Administration foncière s’est retrouvée face à 5000 agents qui veulent entrer et commencer leur carrière au sein de celle-ci». A en croire ce Secrétaire général, c’est le manque d’informations qui a entraîné une certaine incompréhension de la part des agents.
Cette occasion a été toute belle pour Gérard Mugangu afin de lever tous ces malentendus et tirer les choses au clair et ce, à tout point de vue. D’un côté, les agents dits nouvelles unités et ayant obtenu leurs commissions d’affectation réclament le paiement de leurs salaires car, pour eux, l’obtention d’une copie d’affectation est synonyme du paiement de salaires. Pourtant, a indiqué l’orateur, il existe tout une procédure à suivre pour avoir un salaire au sein de l’Administration publique. De l’autre, on note le ras-le-bol des travailleurs par rapport à la gestion de la prime de rétrocession, du reste modique de part l’effectif exorbitant des agents. A ce sujet et pour ne prendre que l’exemple du mois de mars, a-t-il dit, la modicité de 5% rétrocédés aux Affaires foncières par la DGRAD comme prime est telle que chaque agent ne peut obtenir que 21.000 CDF.
Dans la mesure où il faut diviser les 2.086.310.000 CDF, que représentent les 5% à 5.200 agents de son ministère. L’orateur a saisi cette opportunité afin d’apporter de la lumière par rapport à d’autres primes qui existent ailleurs, sauf dans son ministère. C’est le cas de la prime de risque, la prime de diplôme et de la prime de technicité. Pour lui, c’est ici le lieu et le moment d’applaudir le ministre en charge des Affaires foncières pour l’instauration pour bientôt de la prime de permanence. «Mais à cause de ses effectifs éléphantesques, ces autres primes ne peuvent être à l’ordre du jour au sein de ce méga ministère», a-t-il expliqué.
La bancarisation à l’ordre du jour
Loin de rester insensible à ces agitations, Gérard Mungangu, en bon père de famille, a dit avoir enregistré ces revendications avant de les orienter à qui de droit pour des solutions appropriées. C’est ainsi que face à cette grogne, il a saisi la balle au bond en annonçant le début de la bancarisation de la prime de rétrocession au profit de ses administrés. Et d’annoncer par ailleurs que si cette prime s’était arrêtée il y a 5 mois, cela n’est pas dû à la volonté de son ministère.
Affaires foncières: Sakombi Molendo arrache la prime de permanence pour ses agents
«Dans quelques jours, la bancarisation est effective aux Affaires foncières en ce qui concerne la prime de rétrocession. C’est une prime qui malheureusement est répartie au prorata des gens. Ce n’est pas un salaire, c’est une prime d’encouragement», a dit le Secrétaire général. Consécutivement à cette bancarisation, a-t-il révélé, le ministre Sakombi Molendo va perdre 15% dans la quote-part réservée au cabinet. Pour assurer davantage ses administrés, il a dit avoir été saisi par la FBN Bank en vue d’obtenir toutes les confirmations relatives à l’ouverture des comptes bancaires par les agents. Une fois cela fait, a-t-il indiqué, chacun aura son argent sans problème.
JeJe MBUYAMBA