Ces passeports électroniques ont pour objectif de faciliter la libre-circulation des personnes et promouvoir leur intégration en Afrique sans oublier la proclamation de la zone de commerce libre continental. Un véritable pas de géant vers la création des Etats-Unis d’Afrique
Les principaux Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union africaine -UA-, dont le RD-Congolais Joseph Kabila Kabange, séjournent à Kigali au Rwanda. Ils prennent part au 27ème Sommet de cette organisation continentale. Ces dirigeants africains piochent sur plusieurs points qui préoccupent leurs pays respectifs. Ils cogitent également sur les grands enjeux pouvant avoir un impact considérable sur l’avenir du continent noir. Selon plusieurs sources, ces Chefs d’Etat et de gouvernement doivent trouver un successeur à l’actuelle présidente de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, en fonction depuis 2012 et qui ne briguera pas un autre mandat. Au cours de ces assises, les situations au Soudan du Sud où les affrontements n’arrêtent pas de fragiliser ce plus jeune Etat d’Afrique ainsi qu’au Burundi où les violences se multiplient seront au centre des discussions. Le point culminant de cette rencontre est la remise des passeports électroniques symboliquement aux différents Chefs d’Etat et de gouvernement. Ce passeport a pour objectif de faciliter la libre-circulation des personnes sur le continent et promouvoir l’intégration en Afrique. Ce qui, de l’avis de beaucoup, sonne comme un véritable pas de géant vers la création des Etats-Unis d’Afrique. Un autre indice, c’est la réduction des barrières douanières et tarifaires de l’Afrique du Sud au Maghreb. Cette réduction des barrières ne sera possible que si, à l’issue de ce forum, ces Chefs d’Etat et de gouvernement proclament la zone de commerce libre continental.
«L’immigration n’est pas africaine…»
Déjà, le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique -CEA-, Carlos Lopez, a révélé que les africains sont très attachés à leur continent. Dans son discours à la 27ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine, il a rejeté en bloc l’idée selon laquelle la majorité des migrants qui tentent de rejoindre l’Europe par la Méditerranée sont africains. Pour lui, la migration est interafricaine et non celle des africains vers les autres pays européens. «Le continent connaît des niveaux de migration au sein de l’Afrique même les plus élevés dans le monde entier. La mobilité humaine, malgré les nombreuses entraves qui nuisent à l’intégration régionale, se répand en Afrique. Au vu des nouveaux changements démographiques, les jeunes Africains communiquent, ont un meilleur accès au transport et ressentent moins la rigidité territoriale qu’ont connue leurs parents», a-t-il affirmé. A en croire ses propos, depuis le début de cette année, la Garde côtière italienne est venue en aide à plus de 30.000 personnes en mer Méditerranée. La majorité de ces rescapés, soit 68% d’entre eux, proviennent plutôt de la Syrie, de l’Afghanistan, de l’Irak, du Pakistan et non de l’Afrique. Citant Frontex, une agence européenne traitant de la question de migration, Carlos Lopez a précisé qu’en 2015, plus d’un million de migrants ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l’Europe et nombreux sont ceux qui sont passés par l’Italie. «De dix nationalités représentées, seulement un pays africain y figurait», a-t-il cogné et d’ajouter: «selon les statistiques officielles, sur 250 millions de personnes qui vivent actuellement en dehors de leur pays d’origine, seulement 8,5% viennent d’Afrique». Dans tous les cas, la création des Etats-Unis d’Afrique se précise. Aux chefs d’Etats africains et de gouvernement d’y mettre un peu du leur.
Barick BUEMA
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