Le Centre technique Kurura Mpova se meurt. Les clichés qui ont inondé les réseaux sociaux désolent les férus du ballon rond. La piscine fortement délabrée affiche la moisissure. Des eaux usées remplies de bouteilles stagnent. Pâle image d’un centre qui passait pour le Clairefontaine du Congo où l’encadrement des jeunes talents, la préparation des équipes nationales et la formation des athlètes étaient parmi ses objectifs primordiaux.
Au cœur d’un écrin de verdure à Nsele, Kurara Mpova ambitionnait de placer les joueurs dans les meilleures dispositions pour performer au plus haut-niveau. Mais il a tout perdu de son prestige et passe aujourd’hui pour un éléphant blanc. Le site à l’abandon a pourtant bénéficié en 2023 des 700 mille dollars pour les travaux de sa rénovation. Une année après, le centre est bizarrement en lambeaux. Entre les déclarations propagandistes des dirigeants du Comité de normalisation installés par Véron Mosengo et la réalité sur le terrain, le constat est amer. Nulle part, on voit les traces des travaux tant vantés. L’argent semble avoir pris une autre destination. Depuis 2023, année où les fonds ont été décaissés pour la réfection du centre, les bâtiments sont devenus d’ailleurs plus vétustes. Une année avant, la piscine comme tous les terrains étaient en bon état. Quelques matchs de la Linafoot se jouaient sur place. Et même, la moitié du site était clôturé. Aujourd’hui, c’est la désolation.
Certaines sources indiquent même que l’entreprise à qui le marché a été confié pour la réhabilitation du centre, est la même qui construirait la maison d’un dirigeant fédéral à Lemba. Avant le départ de l’ex-président Constant Omari, la Fecofa avait récupéré 214 hectares sur les 400 dédiés au centre. Le président de la République, Félix Tshisekedi, avait signé même une ordonnance en décembre 2020 octroyant à la fédération les 214 hectares. Le combat devait continuer pour recouvrer tous les 400 hectares. Malheureusement, les nouveaux maîtres se contentent d’une portion congrue. Chaque jour qui passe, la concession est quotidiennement grignotée. Des constructions poussent dans le site. Pire, certains membres de la fédé y auraient même acquis des terrains, participant eux aussi à la spoliation.
– Mauvaise gestion-
Les 700 mille dollars d’investissement au Centre technique Kurura Mpova proviennent de droits commerciaux des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022. En plus de cette cagnotte d’1 700 000 dollars américains de la Fifa, le Conor a bénéficié d’un montant évalué à 300 000 dollars rétrocédés par la CAF comme gain de participation des Léopards A’ au Chan Algérie 2022. A l’interne, les gestionnaires intérimaires de la fédé se déchirent pour des intérêts mesquins. Le président serait accusé, par ses pairs, d’opacité, de clientélisme et d’incompétence.
Une commission d’audit dépêchée à Kinshasa par la CAF a été ahurie de constater les contradictions flagrantes au sein du CONOR. Des sons de cloche divergents qui laissent croire à une malversation financière accrue. Le rapport d’audit, selon certaines sources, n’est toujours pas arrivé à destination. Il serait bloqué au secrétariat général de la CAF. Rien d’étonnant. Véron Monsengo, le géniteur du Conor, est accusé de protéger son poulain, Sambi. Sinon, son comité de normalisation qu’il porte à bras-le-corps, coulera avant même la fin de son mandat rallongé à deux reprises pour des motifs fallacieux.
– Les agents impayés –
Entre-temps, les agents de la Fecofa broient du noir. Ils sont impayés depuis 4 mois. Quand ils ont commencé à débrayer au point d’envoyer des délégués à l’hôtel où était logé le secrétaire général de la CAF en séjour à Kinshasa, le comité Sambi, sur instruction du tout-puissant Mosengo, s’est empressé à les payer deux mois. Jamais, pareille chose n’est arrivée depuis une décennie à la Fecofa. Pourtant, au départ du comité Tshimanga en avril 2023, les caisses de la Fecofa avoisinaient les 3 millions de dollars. Il n’est pas normal que la fédération soit déjà en cessation de payement du personnel au mois d’octobre 2023. Mais curieusement dans cette prétendue période de vaches maigres, pestent les agents, le président Nsambi s’est tapé 4 voyages inutiles aller-retour Kinshasa-Abidjan-Kinshasa en business class pendant la dernière CAN. Ces dépenses inutiles ont indigné le personnel.
– Véron Mosengo à Kwilu-Ngongo –
Le curieux voyage de Monsengo interroge. Dans cette tempête, le secrétaire général de la Confédération africaine de football s’est amené avec 17 experts dans ses bagages pour un stage de formation des entraîneurs D1 féminin à Kwilu-Ngongo au Kongo central. Vérification faite, le projet n’a pas été prévu dans la planification de la Fecofa, à moins d’un maquillage de dernière minute imaginé pour des raisons faciles à deviner. Généralement, ce niveau de formation relève de la compétence des directions techniques nationales. Il ne nécessite pas la présence des experts de la CAF. “C’est le niveau le plus bas de formation qui se fait par des techniciens locaux”, dit une source interne à la fédé.
Quelle serait alors la vraie raison du déplacement de Mosengo à Kwilu-Ngongo ? N’est-ce pas un arbre qui cache mal la forêt ? Le faiseur de rois serait-il mal à l’aise à cause de dissensions internes au Conor? Au siège national du football congolais, ça murmure. Les langues se délient. “Le schéma de rendre son poulain Dieudonné Nsambi éligible aux prochaines élections fédérales a totalement échoué”, se moque un dirigeant du football kinois. Des esprits lucides se demandent si le duo Infantino-Mosengo est content de son héritage ( Conor) qui se fissure au jour le jour et étale à la face du monde son incompétence notoire.
Avec Ouragan.cd