Depuis la participation de l’équipe nationale des Léopards de la RD-Congo à la rencontre de la fine fleur du football continental CAN Total Gabon 2017, le sélectionneur national Florent Ibenge Ikwange fait l’objet d’une campagne de sape incompréhensible sur les medias et les réseaux sociaux. Aussi curieux que cela puisse paraître, ses pourfendeurs qui se recrutent même parmi d’anciens chroniqueurs de musique et des gens qui ne maîtrisent pas les ficelles de l’art en football, lui reprochent l’absence d’une équipe-type, de mauvais changements en cours des matches, ses choix catégoriques et de multiples engagements, pour ne pas des extramuros. D’où, la nécessité pour l’entraîneur national de plier bagage pour laisser la place à un autre sélectionneur qu’ils auraient déjà pointé.
Les RD-Congolaises et RD-Congolais ont la fâcheuse manie de parler avec conviction des questions qu’ils ne maîtrisent nullement. Disons-le sans ambages, à lire les journaux de la place ou à suivre les reportages des matches de football ou le contenu de certaines tribunes sportives, très peu de chroniqueurs sportifs sont en mesure de faire une analyse technique correcte d’une rencontre. D’ailleurs, conscients de leurs insuffisances, la plupart se perdent dans des commentaires liés beaucoup plus aux noms des personnes, aux à-côtés plutôt qu’à la démonstration de la philosophie même de jeu développé par les 22 acteurs sur le terrain. En ce moment précis où l’entraîneur national Florent Ibenge vient de remettre le goût du football, la défense des couleurs nationales et la paix dans le cœur de tous les RD-Congolaises et RD-Congolais tant au pays qu’au-delà des frontières nationales, de tels propos virulents qui relèvent beaucoup plus des états d’âme que des critiques techniques objectives devant permettre à chaque mentor d’apporter les corrections nécessaires, ne se justifient nullement.
Des critiques surannées relevant plus des réactions épidermiques
Ces critiques tiennent-elles la route au regard des résultats satisfaisants et ô combien flatteurs enregistrés ces dernières années par les Léopards sous la conduite de Florent Ibenge? La prestation de Florent Ibenge Ikwange à la tête des Léopards vient de redonner du baume au cœur des entraîneurs nationaux. D’ailleurs, il est l’un des rares coaches africains à avoir atteint ce niveau de la compétition à la CAN Total Gabon 2017. Aujourd’hui, la plupart des pays africains commencent à réfléchir sérieusement sur le recours aux services des entraîneurs occidentaux lorsque des pays comme la RD-Congo font parler la poudre avec des sélectionneurs nationaux.
Le malheur avec ses pourfendeurs, c’est qu’ils voudraient que les Léopards remportent tous les matches qu’ils disputent. Même des équipes aussi aguerries comme celles de l’Argentine, du Brésil, de l’Allemagne, de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie… perdent parfois des joutes sportives sur des scores humiliants. Mais personne n’ose tenir un tel langage à leurs mentors. Si tel était le cas, Barcelone, Real Madrid, Athletico Madrid, Bayern Munich, Dortmund, Juventus, Milan Ac, Chelsea, Arsenal, Liverpool, Manchester City ou United ne devraient perdre aucun match. Arrêtez ce cinéma, svp! Les gens oublient l’état d’esprit dans lequel Florent Ibenge Ikwange a conduit ses poulains sur le terrain de jeu face au Ghana alors qu’il venait de perdre trois heures plus tôt son garde de corps Me Washino foudroyé par un arrêt cardiaque. Les braillards font fi de la situation qui a prévalu dans les vestiaires avec plusieurs joueurs titulaires à l’infirmerie. La liste serait longue. La vérité est là, têtue: Ibenge aligne un palmarès ronflant.
RD-Congo 5ème en Afrique et 37ème sur le plan mondial
Sous sa férule, les Léopards atteignent les ½ finales à la CAN Guinée équatoriale 2015. Il marque le monde du football mondial au point de voir son nom figurer dans le Top 50’ des meilleurs coaches du monde, d’après un classement de la Fédération International de Football Association -FIFA. Et pas plus tard que le 9 février 2017, la RD-Congo est propulsée à la 5ème place du peloton de tête en Afrique et 37ème au monde au classement mondial de la FIFA. Une première dans l’histoire du football RD-congolais. Ceci partout ailleurs au monde mérite confiance et respect à l’égard de son principal artisan, Florent Ibenge.
Sur le plan planétaire, la RD-Congo a ainsi avancé de douze places. Les Léopards en progression intègrent le Top 40’ mondial. Cette montée en fulgurance de la RD-Congo est due, sans nul doute, à la bonne prestation des Léopards lors de la dernière CAN du Gabon. Bien qu’écartés par les Black Stars du Ghana en ¼ de finale, les Léopards sont tombés l’arme à la main et n’ont jamais été ridicules. Au contraire, grâce à ces résultats, les Mbokani, Bolingi, Kabananga, Bakambu, Bokila, Botaka, Mbemba, Mulumbu, Kebano, Mpoku, Mulumba, Magoma, Mubele, Matampi, Ekoko, Nsakala, Bope, Marcel Mulumba, Zakwani, Lomalisa, Issama ont tous mouillé leurs maillots jusqu’à engranger la bagatelle somme de 800.000 dollars américains.
V.Club vice-champion d’Afrique sans avoir perdu sur le terrain
Ce n’est pas tout. Il faut dire que depuis la venue du coach Florent Ibenge à la tête de la sélection nationale, tout réussit aux fauves RD-congolais. Les sportifs RD-Congolais ne doivent pas avoir la mémoire courte, autrement ce serait de la mauvaise foi. Il amène V.Club jusqu’en finale de la Ligue des champions de la CAF où le team vert et noir termine vice-champion d’Afrique sans avoir perdu sur le terrain lors des deux disputes finales. Il y a plusieurs décennies que les Dauphins noirs n’ont plus atteint ce diapason. Critiqué par des esprits revanchards qui voudraient distraire les sportifs RD-congolais au moment où tous les internationaux ont besoin de beaucoup de lucidité pour se concentrer sur les prochaines échéances des éliminatoires de la Coupe du monde Russie 2018 et de la CAN 2019, Florent Ibenge garde la tête froide. En 2015, alors qu’il est désigné pour la toute première fois comme sélectionneur du onze national, Ibenge édite un exploit.
Il qualifie les Léopards en ½ finale, puis arrache la troisième place du classement 18 ans après la troisième place au Burkina Faso. L’année suivante au CHAN Rwanda 2016, Florent Ibenge abat un travail d’excellente facture avec les Léopards locaux qu’il dirige. Alors que la plupart des RD-Congolais prient d’abord pour une défaite contre les Amavubi rwandais en ¼ de finales, pays organisateur de ce CHAN, Florent Ibenge, en bon visionnaire, estime plutôt que cette sélection rwandaise évoluant intramuros est prenable par rapport à la Côte d’Ivoire. Confirmation samedi 30 janvier, avec la victoire, 2-1, des Léopards.
Tout le peuple RD-congolais dans la joie et l’allégresse
Cette victoire héroïque des Léopards plonge tout le peuple RD-congolais dans la joie, à Kinshasa comme partout à travers le pays. Et deux semaines plus tard l’on assiste à des scènes de liesse avec le sacre des Léopards. Toutes les grandes artères sont prises d’assaut par des milliers de gens chantant et scandant de slogans en l’honneur des Léopards et de Florent Ibenge. Dans les débits de boissons comme dans leurs domiciles, les RD-Congolais communient ensemble, peu importent leur susceptibilité, leur appartenance politique, ethnique ou religieuse. Une victoire d’un apport significatif en ce moment où le peuple RD-congolais est à la recherche de la cohésion pour aller au dialogue en faveur de la paix et la réconciliation entre les filles et fils du pays. Aujourd’hui, partout à l’extérieur du pays, tout le monde parle de la RD-Congo avec beaucoup de considération suite aux prouesses des Léopards entraînés par Florent Ibenge. Mais qui ce jeune entraîneur qui soulève tant de passion? Né le 14 décembre 1961, Florent Ibenge, a son diplôme d’entraîneur de football -DEF- en France. Il met le pied à l’étrier en s’occupant d’abord des équipes d’âge avant d’être engagé par l’équipe de Douai en CFA2. C’est le début d’une longue et riche carrière d’entraîneur.
Un brillant parcours qui inspire à la fois confiance et respect
En 2012, lorsque Nicolas Anelka, ancien international français et ami d’enfance de Florent, est choisi pour remplacer Jean Tigana au poste d’entraîneur principal du club chinois de Shanghaï Shenhua Liansheng, celui-ci fait appel à Ibenge pour le seconder. Il a pourtant des propositions de plusieurs entraîneurs confirmés pour le seconder. Au sein de ce club chinois, Ibenge ne reste que pendant 5 mois et coache Didier Drogba, ex-capitaine des Eléphants. L’expérience asiatique finie, Florent Ibenge décide de rentrer au pays et s’engage avec son club chéri, AS V. Club. Il s’engage alors à redorer le blason longtemps terni de son équipe en dépit du problème d’infrastructures qui se pose avec acuité au pays. Cela se réalise lors de sa deuxième saison avec les Moscovites.
Après près de trois décennies d’absence au top niveau, Ibenge parvient à conduire V. Club en finale de la Ligue des champions africaine après avoir terrassé des géants du continent comme CS Sfaxien, Zamalek et autres. Le brillant parcours réalisé avec les verts et noirs de la capitale pousse les responsables du football RD-congolais à s’attacher ses services après le départ de Claude Leroy pour le Congo-Brazza. Avec les Léopards, il prend ses marques lors des éliminatoires de la CAN 2015, sa première compétition avec la sélection, et réussit à qualifier le pays. Après un début très timide à la CAN, les Léopards sous sa houlette écrasent la sélection des Diables rouges, conduite par Claude Leroy, et sont propulsés en demi-finale de la CAN 2015. Janvier 2016, au CHAN, les Léopards remportent le deuxième sacre devant le Mali sur le score de 3-0. Niveau que la sélection RD-congolaise n’avait plus atteint depuis 1998.
Roddy Grâce BOSAKWA
