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Bilan officiel de 100 jours: les goals mémorables du team Badibanga

Quoi qu’en disent les détracteurs de Samy Badibanga Ntita qui font plus étalage de haine personnelle que d’analyse profonde, le gouvernement issu de l’accord du 18 octobre a bien tracé une vision, un cap qu’il restait à suivre n’eussent été les turpitudes de la politique RD-congolaise
Le mandat du premier ministre Samy Badibanga Ntita à la tête du gouvernement d’union nationale n’a duré que le temps d’une rose. Un temps relativement court pour la mise en œuvre des actions musclées à court ou moyen terme. Néanmoins, les 100 premiers jours d’un gouvernement servent beaucoup plus à procéder à une évaluation exhaustive, à une démarche introspective pour jauger le chemin parcouru, dégager les points forts ainsi que les faiblesses afin de prendre des mesures correctives conséquentes pour des résultats durables. Le gouvernement de Samy Badibanga a eu l’inconvénient d’être aux affaires au moment où se tenaient les discussions directes entre la Majorité présidentielle et l’Opposition représentée par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement.
Toute l’attention de l’opinion tant nationale qu’internationale étant focalisée autour de ce dialogue de la dernière chance qui a accouché de l’Accord de la Saint Sylvestre, les actions menées par le gouvernement Samy Badibanga Ntite ont été quelque peu occultées par l’actualité. N’empêche, aujourd’hui, une analyse froide de la situation est effectuée par les experts de la Primature qui passent au peigne fin les principaux actes de gestion posés par ce gouvernement sortant qu’AfricaNews vous livre dans les lignes qui suivent.
Le bilan de 100 premiers jours du gouvernement Samy Badibanga -Situation à fin mars 2017
Le gouvernement Samy Badibanga a tiré sa révérence le 7 avril 2017 avec la démission de son animateur, juste après avoir atteint ses 100 jours dont il s’apprêtait à faire le bilan. En fait, et c’est la réalité dans tous les pays du monde, les 100 jours ne sont pas le moment de faire l’état des lieux de l’action globale d’un gouvernement donné. Ce temps est trop court pour mettre en œuvre une action à moyen ou à court terme. Cependant, les 100 jours servent plutôt à évaluer essentiellement les mesures prises, les textes de loi adoptés ou les chantiers lancés afin d’amener un changement à une échéance bien plus longue.
En effet, on ne peut espérer endiguer avec un coup de baguette magique une inflation lancée à corps perdu par un déficit de plus d’USD 500 millions et une forte pression sur les devises consécutive à la chute du prix du cuivre, ni construire un nouveau pont Maréchal et encore moins augmenter les salaires des fonctionnaires juste avec des crédits provisoires dans seulement trois mois.
Quoi qu’en disent les détracteurs de Badibanga qui font plus étalage de haine personnelle que d’analyse profonde, ce gouvernement a bien tracé une vision, un cap qu’il restait à suivre n’eussent été les turpitudes de la politique RD-congolaise. Ainsi compris, on réalisera aisément que le gouvernement Badibanga n’a pas démérité.
Bien au contraire, il a même réussi des goals mémorables tels, entre autres, avoir, dès le premier mois d’exercice, jugulé le déficit pour passer aux marges de trésorerie; avoir endigué l’érosion qui avait coupé la nationale numéro 1 au niveau de Mitendi et rétabli le trafic entre Kinshasa et Matadi; avoir travaillé sur un budget en forte augmentation à USD 10,1 milliards -contre 4,5 milliards en 2016-; avoir permis, en fournissant les moyens nécessaires à la CENI, l’enrôlement de plus de 22 millions d’électeurs sur les 41 millions attendus; avoir finalisé les ponts aussi bien à Malweka à Kinshasa qu’à Beni au Nord-Kivu; avoir mis fin à un conflit meurtrier entre Pygmées et Bantous dans la province de Tanganyika; mais aussi avoir organisé le dialogue social avec les intersyndicales de la Fonction publique afin d’entrevoir comment réviser le barème salarial, etc. Ce qui n’est franchement pas une mince affaire dans ce court délai. Ci-après, le bilan, du reste non exhaustif, des 100 jours du gouvernement Badibanga.
Entre l’investiture du gouvernement Samy Badibanga, le 23 décembre 2016 et sa démission intervenue le 7 avril 2017, les réalisations suivantes peuvent être retenues à son actif:
I. AU PLAN POLITIQUE
1. Poursuite du financement des élections par la libération, au profit de la CENI, de 55,8 milliards de FC, soit USD 42 millions. Ce qui a permis à la centrale électorale d’enrôler plus de 22 millions d’électeurs sur les 41 millions attendus;
2. Inscription dans le projet de la Loi des Finances 2017 d’un budget d’USD 756 millions pour la couverture des trois scrutins combinés -Présidentiel, législatif et provincial- prévus pour 2017.
3. Libération, dans le cadre de la consolidation de la cohésion nationale, des transferts aux provinces d’un montant de 44,9 milliards de FC, dont 33,7 milliards de FC au titre des dépenses courantes et 11,2 milliards de FC pour les investissements.
II. AU PLAN SÉCURITAIRE
1. Signature, sous les auspices du gouvernement, d’un accord de paix entre Bantous et Pygmées dans la province du Tanganyika, mettant ainsi fin à un conflit meurtrier de plusieurs années qui a causé de nombreuses pertes en vies humaines et plusieurs déplacés;
2. Conclusion d’un accord de paix avec la famille régnante du défunt chef Kamuina Nsapu ayant permis la reddition de plus de 400 miliciens, regroupés au stadium de l’Espoir à Kananga. Le nouveau chef va prendre bientôt ses fonctions;
3. Poursuite des efforts de pacification de l’Est du pays.
III. AU PLAN SOCIAL
1. Organisation d’un dialogue social avec les intersyndicales de l’Administration publique -INAP- sur la recherche des voies et moyens susceptibles de:
• restaurer, à court terme, le pouvoir d’achat des fonctionnaires et agents de l’État, rongés par la dépréciation monétaire;
• augmenter de 10% les bas salaires dès le budget 2017;
• réviser, à moyen terme, le barème salarial.
2. Réactivation de la plate-forme de concertation avec la Fédération des entreprises congolaises et les autres structures patronales -FENAPEC, COPEMECO…;
3. Paiement des factures au bénéfice des femmes indigentes ayant accouché dans 14 centres hospitaliers publics de Kinshasa et des enfants démunis de moins de 5 ans hospitalisés dans ces mêmes centres.
4. Paiement au titre des interventions humanitaires pour un montant de plus de 7 milliards de FC aux différentes victimes des dégâts causés par les conflits armés, les pluies diluviennes et les inondations, notamment par une assistance humanitaire aux victimes: (i) des inondations de la ville de Boma, (ii) des pluies torrentielles dans le territoire de Boende et de Bokungu dans la province de la Tshuapa, (iii) des conflits bantous et pygmées à Kalemie, dans le Tankanyika, et (iv) des pluies diluviennes à Mbuji-Mayi.
5. Acquisition d’un lot important de matériels didactiques destinés aux écoles primaires et secondaires des secteurs public et privé de toute la République.
IV. AU PLAN ÉCONOMIQUE
En 2016, hormis la baisse de l’offre de devises consécutive à la chute des cours des matières premières, quatre facteurs ont expliqué la dépréciation de la monnaie nationale. Il s’agit de l’accroissement du déficit de l’État -515 milliards de FC à fin décembre 2016-, du déficit de trésorerie de la Banque centrale, de l’augmentation persistante du montant de refinancement, de la baisse du montant des bons de la Banque centrale. En outre, le volume des importations connaît une baisse de 40% par rapport à son niveau normal.
Ces facteurs, combinés à l’incertitude politique, ont contribué à l’augmentation de la liquidité et partant des pressions sur la demande de devises. C’est dans ce cadre que l’option a été prise d’ajuster les comptes de trésorerie de l’État et de la Banque centrale, de figer à fin décembre 2016 le refinancement accordé à la BIAC, de relever le montant au titre des intérêts sur la créance titrisée pour permettre à la Banque centrale d’augmenter les ventes de ses bons au public afin de ponctionner la liquidité.
Les mesures suivantes ont concerné les politiques budgétaires et monétaires.
A. POLITIQUE BUDGÉTAIRE
1. Demande et obtention des crédits provisoires extensibles jusqu’à l’adoption de la Loi des Finances de 2017;
2. Élaboration du plan de trésorerie pour le premier trimestre et du plan d’engagement budgétaire adossé sur ce dernier;
3. Élaboration du calendrier budgétaire pour la Loi des Finances 2017;
4. Élaboration du calendrier budgétaire pour la Loi des Finances 2018;
5. Finalisation du projet de la Loi des Finances 2017 avec des recettes et des dépenses en équilibre pour un montant de 10.031,4 milliards de FC, soit USD 7,8 milliards au taux de change moyen de 1.288,3 FC/le dollar américain;
6. Réalisation:
en janvier, février et mars 2017, des marges de trésorerie respectives de 5,9 milliards, 3,6 milliards et 1,4 milliard de FC, soit un total de 10,9 milliards de FC contre des prévisions respectives de -6,7; -34,7 et -17,7 milliards de FC;
7. Mobilisation des recettes sur le trimestre de 840,8 milliards de FC contre des prévisions de 780,2 milliards de FC dont pour les régies financières:
99,6, 98,6 et 97,2 milliards de FC contre des assignations, chaque fois, de 85 milliards de FC pour la DGDA;
133,1, 111,8 et 117,8 milliards de FC contre des assignations respectives de 116,3, 103,8 et 109,1 milliards de FC pour la DGI;
42,4, 43,1 et 97,2 milliards de FC contre des assignations respectives de 36, 30 et 80 milliards de FC pour la DGRAD.
8. Paiement régulier, intégral et à temps, sur le trimestre, des salaires des agents et fonctionnaires de l’État pour un total de 486 milliards de FC contre des prévisions de 486 milliards de FC;
9. Consolidation du reliquat de la paie au titre de reversement des montants non payés par les banques. Ce reliquat est établi à fin mars 2017 à 79, 2 milliards de FC.
10. Programmation de la relance des opérations de contrôle de la paie, à partir de ce mois d’avril.
11. En vue de booster les importations, un décret a été signé autorisant l’importation des véhicules de 20 ans d’âge.

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