
L’annonce tardive du financement additionnel du cycle électoral en RD-Congo par le ministre de la Communication et Médias a été imprécise et vague. À part le montant indiqué de 464 millions USD indiqués sur les 500 millions de dollars sollicités par la CENI comme gap financier nécessaire pour couvrir toutes les charges régulières du cycle en 2023, aucun plan de décaissement n’a été notifié à la Commission électorale nationale indépendante -CENI- tout comme des dates précises y afférentes.
La CASE note qu’à cinq mois des scrutins électoraux, ce financement jusqu’ici non effectif -qui demeure virtuel- intervient gravement en retard pour combler des défis d’acquisitions logistiques des élections.
Il appartient donc au leadership téméraire de la CENI de fixer l’opinion sur ses propres gymnastiques habituelles afin de se mettre en ordre des opérations électorales attendues. Des informations fouillées provenant de la CENI attestent que 70% des machines à voter sont inutilisables aux élections attendues en raison de leur mauvaise conservation pour les unes où tout simplement déclarées inopérantes pour les autres.
Le système de transmission des données n’ayant pas bien fonctionné lors de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs, il n’est pas techniquement responsable d’envisager la tenue des scrutins à la date prévue dans ces conditions. Étant donné que l’actuelle CENI s’est avérée championne dans la violation des lois et des procédures, il n’est pas impossible qu’elle brille de nouveau par des enjambées opérationnelles inexplicables puisqu’elle ne se sent redevable qu’envers le pouvoir en place.
La CASE invite la Communauté internationale à quitter le confort de son discours diplomatique pour désigner le mal par son véritable nom. Car, dénoncer les faiblesses du processus électoral n’est pas incompatible avec la dimension de sincérité du partenariat qui lie la République démocratique du Congo avec leurs différents et organisations.
La CASE rappelle à la CENI et au gouvernement congolais que leur surdité persistante vis-à-vis des cris et sonnettes d’alarme des forces vives de la Nation par rapport au risque d’un tonneau électoral d’ici au jour du scrutin, la responsabilité des échecs prévisibles pourrait être fatale au processus et aux assises démocratiques du pays.
La CASE ne cesse de réitérer l’urgence d’une concertation de toutes les parties prenantes au processus électoral avant les grandes échéances électorales afin de rassurer la nation quant à une issue pacifique du processus. C’est à ce titre qu’elle soutient que seul un «dialogue» sauvera le processus électoral du naufrage. Raison pour laquelle, elle a invité les Églises Catholique et Protestante -CENCO-ECC-, le Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre -CNSA-, la Commission d’intégrité et de médiation électorale -CIME- et l’Institut national démocratique -NDI- à une coordination de rapprochement des parties prenantes au processus électoral afin de rencontrer toutes les préoccupations qui bloquent la bonne marche du processus. Cette coordination de rapprochement se chargerait de mettre en place des conditions nécessaires à des échanges constructifs à même de planter le décor d’un processus électoral inclusif, transparent et apaisé.
Simaro NGONGO/CASE