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RDC : Sakombi Molendo prend le pari de faire des Hydrocarbures un moteur de croissance

Jeudi 13 juin 2023. Cette date marque l’inauguration d’une nouvelle ère de gestion au ministère des Hydrocarbures de la RD-Congo. Nommé par ordonnance présidentielle le 28 mai et investi avec le gouvernement Suminwa le 12 juin, Aimé Sakombi Molendo est officiellement entré en fonction au terme de la traditionnelle cérémonie de remise et reprise avec le sortant, Didier Budimbu.

Permuté après avoir passé 5 ans aux Affaires foncières, Sakombi Molendo a rendu une fière chandelle au Président de la République qui lui a confié les rênes d’un nouveau département gouvernemental. A son nouveau poste, Sakombi Molendo a tout de suite affirmé son «engagement à servir le pays» selon la vision du Chef de l’État et «en toute responsabilité». La Première ministre, Judith Suminwa, a également eu droit à une reconnaissance particulière de la part du nouveau patron des Hydrocarbures, qui lui a promis d’être à la hauteur des ambitions de son mandat, définies dans le programme du gouvernement.

Le pari osé de Molendo

Aux Hydrocarbures, Sakombi Molendo a hérité d’une assise plutôt solide, grâce au travail «abattu dans un contexte international des plus difficiles» par le sortant et toute son équipe. «Je relève particulièrement des avancées courageuses engagées pour une contribution conséquente du secteur des Hydrocarbures au développement de notre pays», a-t-il reconnu.

Le nouveau ministre des Hydrocarbures arrive aux commandes d’un «secteur à la croisée des chemins». Si le pays dispose d’un «potentiel considérable en matière de ressources fossiles», le développement du secteur pose problème. La RD-Congo peine en effet à s’offrir une place dans la cour des grands en matière de production pétrolière. Un défi que Molendo compte relever, notamment avec des «contrats de partage des productions et des concessions productrices minutieusement étudiées». Ces contrats doivent, dans l’entendement du nouveau ministre des Hydrocarbures, tenir compte des contraintes prévalant sur les aires protégées.

«J’arrive dans ce ministère avec l’ambition de faire du secteur des Hydrocarbures, un moteur de croissance économique et de développement de la RD-Congo», s’est engagé Sakombi Molendo dans une sorte de pari osé quand on sait que le secteur est longtemps resté à la traîne. Face à ce gros enjeu, le désormais ex-ministre des Affaires foncières compte sur une exploitation «responsable et planifiée» des ressources fossiles afin de les faire contribuer à l’amélioration des conditions sociales de la population et des générations futures.

Chantre de la protection de l’Environnement

«La tâche qui nous attend est ardue», a avoué Sakombi tout en restant convaincu de pouvoir mener à bon port le bateau des ressources fossiles de la RD-Congo en impulsant une gestions axée sur «la collaboration, la discipline, l’intégrité et le dévouement». Cette gestion devra cependant prendre en compte le respect et la protection de l’environnement. Le nouveau ministre des Hydrocarbures y tient. Il a promis de «porter un regard pointu sur la protection de l’environnement et la promotion du développement durable», socle de l’émergence de la RD-Congo, réputée pays-solution face au réchauffement climatique qui frappe la planète. Ainsi, il est, pour Sakombi Molendo, hors de question que l’exploitation des hydrocarbures engendre la destruction du tissu écologique ou encore d’autres impacts négatifs sur les communautés locales.

Ère des «réformes courageuses»

Les défis sont immenses et Molendo veut se donner les moyens de sa politique. Cela passe par une «série de réformes indispensables et courageuses pour lutter contre la corruption, renforcer la gouvernance, améliorer la productivité et l’attractivité» de ce secteur avec pour ultime ambition de faire profiter au maximum le pays de son pétrole et de son gaz. «Au regard de cette vision de grandeur, et fort de l’énorme potentiel en ressources d’hydrocarbures dont regorge notre pays, un changement de paradigme s’impose», a avisé Molendo, déterminé à s’engager dans des «réformes audacieuses» pour rendre le secteur «plus transparent, efficace et attractif pour les investissements».

Dès sa prise des fonctions, Sakombi Molendo s’est aussi affiché en légaliste, promettant de veiller au respect de la Loi portant régime général des hydrocarbures et du règlement des hydrocarbures, «socle de la bonne collaboration avec le pouvoir public». Mieux, Molendo veut renforcer les mesures d’application de cette loi tout en simplifiant les procédures administratives et en insistant sur l’application sans faille des recommandations des missions d’audits commandées par le gouvernement. Des mesures qui entrent dans une quête de «promotion de la bonne gouvernance».

Des repères aux Affaires foncières pour entamer une refonte des Hydrocarbures

Dans cette entreprise courageuse, Sakombi Molendo pourra s’appuyer sur son vécu aux Affaires foncières où il a passé 5 ans à «moderniser» et «numériser» un secteur longtemps en léthargie. A son départ des Affaires foncières, le nouveau ministre des Hydrocarbures n’a pu cacher sa «profonde émotion» après y avoir entrepris d’autres «réformes courageuses pour sortir le ministère des Affaires foncières de la torpeur».

Au cours de ces années, Molendo a débordé d’initiatives pour «dépoussiérer les dossiers, capaciter et moraliser les cadres et agents, sécuriser les assujettis, maximiser les recettes et mettre sur pied un nouveau cadre légal susceptible de les propulser dans l’ère de la modernité». L’héritage de Sakombi Molendo aux Affaires foncières est abondant. Sous son règne, la spoliation des biens immobiliers des particuliers a été sensiblement réduite. Il a également réussi à «diminuer sensiblement les conflits fonciers et promouvoir la paix sociale». Le désormais ancien ministre des Affaires foncières est également entré dans les annales pour avoir «mis fin au principe inique dit des biens sans maîtres».

Le titrement des biens du domaine privé de l’Etat et la bancarisation des paiements pour toutes les transactions foncières de valeur égale ou supérieure à 10.000 dollars ou encore la certification de la valeur vénale du bien transacté par des Experts assermentés de la Chambre des experts immobiliers du Congo -CEICO- sont les autres réformes fortes initiées et finalisées par Sakombi Molendo dans une liste non exhaustive. Ce dernier a également relancé le processus de réforme de la Loi foncière de 1973 avec un atterrissage heureux. Le projet de Loi foncière déposée à l’Assemblée nationale a déjà été déclarée recevable. Ce texte doit à terme être le «socle de la nouvelle architecture foncière» de la RD-Congo.

Loin de vouloir se bomber le torse, Sakombi Molendo a insisté que ces réalisations sont entièrement «un patrimoine du ministère des Affaires foncières», légué à sa successeure, Acacia Bandubola, à qui il a promis son entière disponibilité en cas de besoin. Avec ce bilan plutôt flatteur, Molendo entend faire mieux dans un autre secteur avec le même mode opératoire: des réformes courageuses.

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