
En observateur averti, Yves Ngoie, ingénieur en Pétrole et gaz, fustige la gestion actuelle de la Société nationale des hydrocarbures du Congo -SONAHYDROC. Au cours d’un entretien avec «AfricaNews», cet expert en Hydrocarbures a fait savoir que cette mauvaise gestion est due au mauvais casting des animateurs du secteur. Selon Yves Ngoie, la SONAHYDROC est victime de l’amateurisme et[UW1] [UW2] de l’incompétence des animateurs du secteur, d’un côté, le gouvernement à travers le ministère des Hydrocarbures qui continue à dépouiller l’entreprise de toutes ses ressources financières et le comité de gestion qui ne comprend pas sa mission, de l’autre côté.
«Comment comprendre que les recettes provenant de la taxe de l’effort à l’exploitation qui, selon les dispositions pertinentes du code des hydrocarbures, reviennent de plein droit à la SONAHYDROC, sont utilisées pour payer la prime des agents et cadres du Secrétariat général du ministère au détriment de la SONAHYDROC dont la mission principale est de réinvestir cet argent dans la mise en valeur des blocs pétroliers en vue d’attirer les capitaux», s’est étonné Yves Ngoie.
Lors de la présentation du programme du gouvernement Sama Lukonde à l’Assemblée nationale, a-t-il rappelé, le Premier ministre avait mis en exergue la certification des réserves comme condition primordiale pour l’acquisition des blocs pétroliers.
Pour Yves Ngoie, c’était une bonne résolution. «Notre regret est de constater qu’à l’heure actuelle, les décisions prises par le gouvernement à travers le ministère des Hydrocarbures ne riment pas avec cette vision», a-t-il regretté. Et de dénoncer: «pour preuve, hormis le fait que l’argent qui devrait servir à cette certification est galvaudé, le ministère au lieu d’orienter les investisseurs vers la SONAHYDROC, préfère créer une entreprise concurrente à cette dernière».
L’ingénieur Ngoie a en outre fait savoir qu’une entreprise dénommée Société nationale de pipelines est en gestation. Elle aura pour tâche principale: la distribution des produits pétroliers en RD-Congo, via un réseau national des pipelines, alors que la SONAHYDROC dispose déjà d’un projet similaire dénommé «Reptilien». Pour lui, ce projet reste en souffrance par manque des financements susceptibles de lui permettre de bien remplir ses missions dont l’une d’elles est l’optimisation de la distribution des produits pétroliers sur toute l’étendue du territoire national.
«Le ministre appuie une entreprise privée contre la SONAHYDROC, car ce sont les investisseurs kenyans qui sont à la base de cette société», a-t-il lancé. Et de poursuivre: «au moment où la société subit toutes ces attaques, son comité de gestion ne réagit pas. Est-ce de la complicité, de la complaisance ou de l’incompétence?». Yves Ngoie a également estimé qu’il s’agit plutôt de l’incompétence due au mauvais casting des animateurs qui ne comprennent pas le secteur des hydrocarbures.
«Depuis l’avènement de ce comité de gestion, c’est la léthargie, aucune initiative, aucune action menée, alors que la réforme de 2008 avait l’ambition de rendre les entreprises publiques plus compétitives», a indiqué cet ingénieur en Pétrole et gaz. Et de conclure: «au contraire, nous assistons aujourd’hui à l’affaiblissement de ces dernières. Il faut mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut car la compréhension des hydrocarbures n’est pas aisée».
Mymye MANDA