Société

Table ronde des éditeurs africains d’Accra sur l’UA: les médias africains sur le banc de touche

L’Union africaine -UA- reste aux yeux des professionnels des médias africains une grosse machine compacte qui ne leur donne pas assez d’opportunités pour vulgariser ses actions et partant promouvoir les informations des Etats africains. C’est pour changer cette donne et imprégner les détenteurs du 4ème pouvoir des réalisations et engagements de l’UA que State of union coalition -SOTU- a organisé conjointement avec African media initiative -AMI- la Table ronde des éditeurs africains. La dite Table ronde s’est déroulée du 11 au 12 juin à Mensvic Grang Hotel de Ghana à Accra avec l’appui financier de OXFAM Ghana. Ce forum a connu la participation d’une vingtaine d’éditeurs africains. Dans son mot d’ouverture, Osai Ojigho, coordonatrice de SOTU, a déclaré que son organisation fait le monitoring auprès de dix Etats africains sélectionnés pour vérifier le taux des ratifications et l’application effective des instruments juridiques de l’UA. Durant deux jours, à travers des discussions interactives, les éditeurs des organes de presse ont compris le rôle incontournable qu’ils doivent jouer dans la dissémination des informations à travers toute l’Afrique pour impulser sa destiné. Pour parvenir à cet objectif, Eric Chinje, grand mécène de la presse africaine et président d’African media initiative, a souligné l’importance pour les journalistes africains d’améliorer la narrative afin de contribuer à l’essor du continent, car la presse est un catalyseur du développement. Il a également suggéré de créer des synergies entre l’UA et les médias africains à travers une communication interactive à l’instar du whatsApp pour démystifier le «monstre». Dans sa présentation, l’ambassadeur et membre du bureau du secrétariat général de la commission de l’UA, Jean Mfasoni, a indiqué qu’il est important pour les médias de s’approprier l’agenda 2063. Il a présenté les principaux éléments de cet agenda qui est la nouvelle feuille de route, une stratégie globale pour optimiser l’utilisation des ressources de l’Afrique au profit de tous les Africains. Dans sa présentation, l’ambassadeur Mfasoni a indiqué qu’il est important pour l’atteinte des objectifs de l’agenda 2063 de consolider les progrès en cours et d’exploiter stratégiquement toutes les possibilités pour la réalisation de nos engagements. Car, selon lui, les Africains ne sont pas conséquents avec ce qu’ils s’envisagent à long terme, ils prennent des grandes décisions avec des slogans qu’ils n’arrivent pas à réaliser. De son côté, la responsable de communication de la commission de l’Union africaine, Wynne Musabayana, a reconnu l’existence d’un fossé communicationnel entre les médias africains et son organisation. Elle a promis d’installer un système de rapprochement pour privilégier les journalistes du continent. Les éditeurs africains ont fait savoir que les Chefs d’Etats africains sont à la base de l’isolement de la presse. Ces derniers accordent des privilèges par des interviews aux grandes maisons de presse étrangère en défaveur de la presse autochtone. Concernant le genre, Jane Godia, éditrice et présidente d’African women and child features services -AWLS-, a demandé d’intégrer les femmes dans la perception transformatrice du monde, car elle reste une alliée incontournable.
Christiane MUNOKI EKAMBO depuis Accra

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