Société

Lutte contre les érosions: la population de Mont-Ngafula se prend en charge

Des digues de sables, plantation des acacias. Avec des moyens de fortunes et souvent peu efficaces, les populations des quartiers Nganseke et Mongali, dans la commune de Mont-Ngafula, essayent de lutter contre les érosions. Chronique d’une lutte aux armes improportionnelles.
Pour combattre les têtes d’érosions menaçant les avenues Kibwala et Matangi, dans la commune de Mont-Ngafula, les jeunes du quartier Nganseke débordent d’initiatives, souvent à la limite de l’irréalisme. Samedi 26 mars dernier, juste après les fortes pluies, ils ont organisé une séance de sensibilisation sur la lutte contre les érosions. Tous les jeunes du quartier ou presque ont pris part à cette réunion. Rapidement, un plan d’action y est sorti, consistant dans les activités de sensibilisation et des travaux de remblayage des têtes d’érosions avec des sacs de sable. Des moyens de fortunes, quelque fois peu efficaces que disposent les jeunes de ce quartier pour lutter contre la nature. D’après les sources concordantes, plus de 10 000 sacs remplis de sable ont été disponibilisés pour empêcher le débordement des eaux de pluie sur les deux avenues -Kibwala et Matangi. Chaque samedi, durant le Salongo hebdomadaire, Jacques Kalonga et tous les siens s’activent à la plantation des acacias, arbre connu pour ses vertus de solidification du sol et le remblayage des têtes d’érosions. Déjà, ils ont réussi à acquérir, sur cotisations, près de 500 plantules d’acacias. «Nous avons senti que nos maisons étaient en péril et avons pris la décision de nous prendre en charge, avec les moyens limités que nous disposons. Parce qu’à chaque pluie, il y a soit une maison qui s’écroule, soit une personne qui meurt. Cette situation doit prendre fin un jour», a commenté Jacques Kalonga, tenant dans sa main une houe et un sac de ciment vide. Il y a quelques mois la population avait lancé un SOS à l’exécutif provincial en vue de trouver des solutions qui permettent de lutter efficacement contre les têtes d’érosions qui ravagent les terrains dans la commune de Mont-Ngafula. Des statistiques révèlent que la commune de Mont-Ngafula, située dans la partie Est-Ouest de la ville de Kinshasa, est menacée par près de 50 têtes d’érosions.
Des cotisations pour acquérir les acacias
A Mont-Ngafula, les érosions ont déjà provoqué des déplacements de la population. Les habitants du quartier Merady ont été obligés de quitter leurs maisons alors que l’érosion surnommée «Haïti» s’approche dangereusement. Il existe actuellement plusieurs types de mesures permettant de lutter plus au moins efficace contre l’érosion des sols. Dans la lutte contre les érosions du sol, ce type de mesure est qualifié de «palliatif» ne s’attaquant qu’aux symptômes générés par l’érosion. Par ailleurs, le Comité des notables de Selembao, structure créée par la population, a appelé l’exécutif provincial de la ville province de Kinshasa à s’impliquer davantage dans les projets de lutte contre les 50 têtes d’érosions. Ce comité avait soumis un projet aux autorités de la ville, consistant à la plantation de plus de 50 acacias dans les 18 quartiers de la commune. «Les acacias solidifient le sol et évitent tout glissement de terrain. Ils permettent de limiter les dégâts en attendant l’intervention de l’exécutif provincial», a expliqué un des notables de Selembao. D’autres communes de la capitale de RD-Congo souffrent également de cette calamité naturelle notamment Ngaliema, Kimbanseke, Kinseso et Lemba.
Jérôme LUPUNGU
Julie BARAKA

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