Société

Refus d’octroi de visas aux PVH, Patrick Pindu fâché contre les ambassades

Le coordonateur de la Fédération nationale des associations de personnes vivant avec handicap du Congo -FENAPHACO-, Patrick Pindu-di-Lusanga, est remonté contre les représentations diplomatiques basées à Kinshasa. Dans un mémorandum adressé aux ambassadeurs de Belgique, Brésil, Canada, Etats-Unis d’Amérique, Grande Bretagne, France, Afrique du Sud ainsi qu’aux consuls de l’ambassade de Belgique et de la Maison Schengen, le coordonPindu a  exprimé ses profonds regrets après le constat déplorable faisant état du refus d’octroi de visas aux Personnes vivant avec handicap -PVH. Tout simplement, selon Pindu, parce qu’elles sont PVH. Ces mécontentements font suite au refus dont ont été victimes un ensemble musical et une troupe théâtrale alors qu’ils étaient attendus dans un festival en Europe.
Face à la presse, jeudi 27 août 2015, Me Pindu a déballé les chancelleries occidentales en RD-Congo. Le coordonateur national de la FENAPHACO a crié à la ségrégation. «Les personnes vivant avec handicap font l’objet de discrimination manifeste dans le traitement de leurs dossiers de demande de visa de voyage. Le prétexte invoqué continuellement porte sur l’inconsistance des susdits motifs de voyage. Alors que des personnes valides, s’en prévalant dans le même contexte, sont toujours considérées», a déploré Patrick Pindu. Son étonnement est d’autant plus grand que ces représentations diplomatiques sont des Etats membres de l’Organisation des Nations unies -ONU- et ont même ratifié les traités, conventions et autres instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains et à l’abolition sous toutes ses formes de discrimination sans oublier les textes spécifiques aux PVH. «La FENAPHACO constate aussi que la plupart de vos pays qui refusent les visas aux PVH sont signataires de la Convention des Nations unies relatives aux Droits des personnes handicapées.
Cette Convention qui stipule en son article premier qu’elle a pour objet de promouvoir, de protéger et d’assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales des personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque», a-t-il rappelé. Cette Convention dont ces Etats sont signataires défend et protège les droits de l’homme des personnes handicapées dans les domaines économique, social, politique, juridique et culturel. Elle précise que les PVH ont droit à un traitement non discriminatoire et à l’égalité dans les domaines de l’accès à la justice, des formalités administratives, des procédures suivies par les tribunaux et par la police, de l’éducation, des soins de santé, du travail ainsi que de la vie familiale.
Malheureusement, il se constate que l’orchestre Gloire de l’Eternel de la commune de Kimbaseke, composé essentiellement des PVH, s’est vu refusé les visas par la Maison Schengen. Alors que cet ensemble musical était détenteur d’une invitation et d’une prise en charge délivrées par le producteur afin de lui permettre de jouer à un festival culturel à Bruxelles. Même constat pour la théâtrale le Messager. Le Royaume Uni et la même Maison Schengen a refusé des visas à cette troupe des PVH. Ces deux cas sont loin d’être isolés et empêchent les PVH de tisser des contacts avec des partenaires internationaux. Des relations utiles et susceptibles d’aboutir à la mobilisation des fonds indispensables à l’amélioration des conditions de vie et à leur prise en charge.
A cette occasion, Patrick Pindu a précisé un ouvrage intitulé: «Les albinos, personnes vivant avec double handicap». Publié aux éditions universitaires africaines, ce livre de 128 pages est écrit par EpaphrasNalumbuNtatu, préfacé par le Premier ministre Augustin MatataPonyo et postfacé par le vice-gouverneur de la ville de Kinshasa Clément Bafiba. Me Pindu n’a pas tari d’éloges à l’endroit de Matata pour cette marque de considération.
Barick BUEMA

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