Les femmes de Funa, un de quatre districts de Kinshasa, la capitale RD-congolaise, ont clôturé de la meilleure des manières le mois de mars dédié à la lutte pour les droits de la femme. Elles ont été autour de Nathalie Makumbu Mbwini, samedi 01 avril 2023 en l’Espace Bomoko au quartier Matonge, dans la commune de Kalamu, afin de participer à un atelier de réflexion sous le thème: «La femme face à ses responsabilités civiques et politiques».
Tout est parti d’un constat de Nathalie Makumbu. Ce cadre du parti politique Alliance des forces démocratiques du Congo -AFDC- de Modeste Bahati Lukwebo a remarqué qu’à Kinshasa, le mois de mars est réduit au port des pagnes et ses dérivés, symbole culturel de la féminité en RD-Congo. «Les femmes, en tout cas, beaucoup d’entre nous, ne se limitent qu’au côté festif que la Journée du 8 mars a pris avec le temps, sans prendre la peine de saisir l’opportunité de ce beau mois pour se remettre en question en tant que femme prise individuellement, et en tant que frange qui constitue plus de la moitié de la population de la République démocratique du Congo», a constaté Nathalie Makumbu qui est également cadre de l’ASBL Force nouvelle du Congo libre -FNCL.
Au cours de son allocution, l’organisatrice a invité toutes les participantes à faire de cet atelier une opportunité d’enrichir leurs connaissances, de faire le plein de courage et d’engagement, d’élargir les réseaux individuels mais surtout «de semer ensemble un vent d’émancipation de la femme de Funa, de Kinshasa et de la RD-Congo afin d’en récolter une tempête de changement bénéfique à nos communautés, à notre ville et à notre pays».
Elle a également convié les hommes genrés, présents dans la salle, à demeurer partenaire au combat de la femme. «Car ensemble nous sommes plus forts, et c’est ensemble que nous devons bâtir un Congo plus beau», a-t-elle souligné. Et de poursuivre: «cet atelier, chères dames, c’est aussi pour nous encourager mutuellement, créer un réseau, une synergie pour nous rappeler qu’on n’est pas seule, mais aussi et surtout pour susciter une émulation dans le chef de nos proches, de nos petites sœurs, de nos amies».
«La femme RD-congolaise est incontestablement une force»
Nathalie Makumbu a profité de l’occasion pour saluer la femme RD-congolaise car, elle a non seulement une force, mais elle est incontestablement une force. «Malgré les difficultés économiques et sociales qui rongent notre pays depuis des décennies, malgré le chômage qui a déstabilisé les familles, la femme a su prendre ses responsabilités, s’autonomiser, aider l’homme et prouver ainsi qu’elle est partenaire à l’homme, un des deux piliers de la famille, et donc un des piliers de notre société», a-t-elle signifié.
Et d’ajouter: «je salue également cette jeune fille, cette fille mère, cette jeune femme, ou cette femme, qui, nuit et jour, se bat pour s’assurer une autonomie financière par le petit commerce, par la vente des vêtements et autres accessoires de mode via les réseaux sociaux, par la coiffure, l’entrepreneuriat… ou encore travaillant en entreprise». Makumbu pense qu’à ce jour, la femme prise en dehors du cadre familial, ne devrait pas rester spectatrice de la politique du pays. Elle est, a-t-elle renchéri, électrice et peut également être candidate ou élue, jouer un rôle important dans les sphères des décisions politiques ou occuper des postes de direction de grandes institutions et entreprises aussi bien publiques que privées.
«Un nombre de plus en plus important des femmes l’ont déjà fait et continue à le faire. Occasion d’ailleurs de leur rendre un vibrant hommage, mais aussi de nous interroger: Pourquoi pas nous? Nous avons la force du nombre, ce qui, en démocratie est un atout indispensable. Il est donc temps pour nous de nous armer de courage, de la connaissance et de cette synergie tentaculaire pour y arriver et donner cette touche féminine à la lutte pour le développement de la RD-Congo», a-t-elle indiqué. L’atelier a été rehaussé de la présence du bourgmestre de la commune de Kalamu, Charly Luboya, très attaché à l’émancipation de la femme.