Société

Makala: une population à bout de souffle dans la tourmente des éléments en uniforme

La situation sécuritaire à Kinshasa est instable et varie d’un quartier à l’autre. La vie continue plus ou moins normalement dans certaines parties de la capitale, alors que Makala demeure le théâtre de mauvaises pratiques. Ces derniers jours dans cette juridiction dirigée par «un bon à rien», on trouve à chaque coin de rue un calicot de l’UDPS et un panier. Un groupe de jeunes en chasubles vertes contraignent aux passagers de jeter un billet de 500 FC au panier.

«Nous sommes là pour sécuriser la population et ses biens», a lancé un d’entre eux qui travaille désormais en collaboration avec les éléments de force de l’ordre, incapables de garantir la sécurité des personnes dans l’incertitude depuis plus d’une décennie. Cette situation alarmante fait fuir des milliers d’habitants vers les communes voisines -Ngaba, Kalamu, Bumbu, Ngiri-Ngiri.

À l’heure actuelle, la situation reste très tendue dans certains quartiers où sont signalées de nombreuses victimes. Samedi 15 juillet 2023 autour de 10 heures, Trabe Matangi Luleki, jeune homme âgé d’environ de 20 ans, était entre la vie et la mort «après avoir reçu deux balles au moment où la police dispersait les bandits urbains du quartier Salongo qui voulaient semer le trouble».

Selon les informations recueillies sur place, le gamin était d’abord hospitalisé à l’Hôpital militaire central du Camp Kokolo, dans la commune de Bandalungwa, avant d’être transféré aux Cliniques universitaire de Kinshasa où il a rendu l’âme le vendredi 28 juillet dernier. Chose grave, après l’annonce de la mort, les amis et connaissances du défunt ont exprimé leur ras-le-bol en saccageant la résidence familiale, voire démoli une boutique se trouvant devant la parcelle.

Les jeunes de cette municipalité qui dénoncent «l’amateurisme» de la police, demandent cependant un procès en flagrance contre cet élément de la police qui a ouvert le feu, mais aussi contre son chef qui a donné l’ordre de tirer. Ils prient à l’Auditorat militaire «d’ordonner une audience en flagrance sur le lieu» afin que cet acte ne reste impuni.

«Pour disperser les manifestants, la police ne peut pas faire usage des armes métalliques mais plutôt des balles en caoutchouc. Comment justifier une balle en l’air peut atteindre un paisible», s’interrogent-ils. À Makala, le phénomène de l’insécurité urbaine ne cesse de s’exacerber et d’inquiéter à la fois, populations, chercheurs et décideurs. Les auteurs des agressions sont de plus en plus jeunes, avec un âge moyen compris entre 15 et 35 ans. Les autorités RD-congolaises compétentes ne doivent pas garder bouche cousue face à cette situation précaire.

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