Sur décision du gouverneur de la ville de Kinshasa, tous les kiosques implantés sur les places publiques pour abriter des kermesses ont été enlevés. Pour André Kimbuta Yango, il faut laisser ces espaces publics, pour la plupart des terrains de football, aux jeunes pour leurs divertissements et loisirs durant cette période des vacances. La mesure de l’hôtel de ville a visiblement été respectée. C’est le cas sur le terrain Assossa ou encore à Bandalungwa où les kermesses ont cédé leur place à des pratiques de football. Mais seulement, les propriétaires de ces kermesses sont déçus de voir leur business être réduit à zéro, alors qu’ils avaient déjà versé des sommes importantes d’argent pour la location des lieux et beaucoup n’ont pas été remboursés, voire ceux qui ont acheté des stands.
Depuis peu, les kermesses battent le record à Kinshasa en cette période des vacances où les écoles sont fermées, soit du 2 Juillet au 2 Septembre 2018. Ces kermesses sont devenues des lieux de réjouissance pour les uns, et pour d’autres, des moments pour bruler leur temps. Il y a peu, on pouvait les retrouver dans presque toutes les communes de la capitale, implantées dans des parkings, sur les places publiques et même sur les terrains sportifs, et cela au grand désarroi des jeunes.
De leur côté, les habitants de différents coins de Kinshasa où ces kermesses sont organisées, ont contesté avec la dernière énergie, demandant à l’autorité urbaine de réguler ce secteur. «Nous sommes en vacances et nous devons en profiter pleinement. Mais seulement, il n y a plus d’endroits où l’on doit jouer car tous les terrains sont envahis par les kermesses qui ne contribuent en rien à notre bon épanouissement», a laissé entendre Mervedy Luboki, jeune habitant dans la commune de Kasa-Vubu où ces kermesses sont fréquentes.
Avis partagé par Dr Popol Punza, directeur de service à la Radiotélévision nationale congolaise -RTNC-, lors d’une émission sur ce média public. «Au lieu de trouver des kermesses dans tous les coins de la ville en cette période, il faudrait plutôt multiplier les activités sportives et éducatives afin que les kermesses ne soient pas les seules distractions de la jeunesse», a-t-il souhaité.
Face à ces nombreuses plaintes, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango, a décidé que «dorénavant, les kermesses ne se dérouleront plus sur les places publiques encore moins sur les terrains sportifs», avant d’ajouter que «leur organisation doit nécessiter un certificat qui autorise aux kermesses de fonctionner à l’endroit voulu et cela se fait au niveau de la commune».
Du coup, les kiosques pour les kermesses ont été enlevés sur les endroits publics. C’est le cas sur le terrain Assossa ou encore à Bandalungwa. Des ronds-points comme huileries ont aussi été évacués. Cependant, l’inquiétude plane chez les propriétaires de ces kermesses qui se disent déçus de voir leurs business être réduits à zéro, alors qu’ils avaient déjà versé d’importantes sommes d’argent à l’Etat pour la location des lieux et beaucoup n’ont pas été remboursés, voire ceux qui ont aussi acheté des stands. Selon une enquête réalisée par AfricaNews, le prix d’achat d’un stand dans des kermesses est fixé selon le milieu. Il varie entre UDS 500 et USD 600.
Un public, couvert d’anonymat, laisse entendre que le gouverneur de la ville a interdit les kermesses sur les places publiques «puisque lui-même voudrait ouvrir des kermesses dans la capitale». Selon cette source, ne voulant être concurrencé, le Gouv’ a préféré rester le seul maitre à bord.
Merisa MATETE

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