Société

Les agents de la SNCC réclament la démission du comité de gestion

Le siège administratif de la SNCC Katanga
Le siège administratif de la SNCC Katanga
Le torchon brûle à la Société nationale du chemin de fer du Congo -SNCC. Conduite par son président national, Victor Umba, la délégation syndicale de la SNCC a exigé, lundi dernier au gouvernorat de province, la démission du comité de gestion de l’entreprise que dirige Vincent Tshiongo. La mauvaise gestion des ressources, le non-respect des engagements entre l’employeur et les employés demeurent parmi les nombreux griefs pesant sur ce comité de gestion.
Profitant de cette occasion, le président de la délégation syndicale de la SNCC a annoncé au gouverneur du Katanga, Moïse KatumbiChapwe, le durcissement de leur mouvement de grève générale sur tout le réseau de la SNCC, dans le but de revendiquer le paiement des arriérés de salaires des cheminots de près de 77 mois. En grève depuis une semaine, ces agents de la SNCC réclament également l’octroi des maisons d’habitation à tous les travailleurs de l’entreprise. Selon le président national de la délégation syndicale, Victor Umba, les discussions avec les dirigeants de l’entreprise pendant le week-end dernier ont échoué.
«Il y a un problème de gestion. Les membres du comité  de  gestion actuel  doivent partir et laisser le gouvernement décider du sort des agents de la SNCC», a-t-il déclaré. Dans leurs déclarations, les syndicalistes décrient aussi le comportement du secrétaire général de leur entreprise. Ils l’accusent d’être auteur des messages de menace à l’endroit de certains délégués syndicaux. La délégation syndicale a ainsi sollicité le concours du gouverneur du Katanga pour trouver une solution durable à ce problème qui gangrène leur entreprise. Pour sa part, Moise Katumbi a promis de s’impliquer dans la recherche des voies et moyens de remettre les cheminots au travail.
Il a, en même temps, invité les cheminots à éviter tout acte de sabotage du matériel et des installations de la société. C’est dans cette logique que les autorités provinciales du Katanga y ont déployé des éléments de la police d’escadron mobile pour la sécurité des bâtiments. A en croire nos sources, des députés nationaux élus du Katanga venus pour échanger avec l’autorité provinciale sur les problèmes actuels de la province, ont également assisté à l’entretien entre les délégués syndicaux et le gouverneur  Moise KatumbiChapwe.
La SNCC veut faire mieux
En outre, le syndicat de la SNCC réclame le monopole du transport des minerais dans la province du Katanga. Après avoir été dotée de neuf locomotives, Victor Yumba a indiqué que ce monopole permettra à la SNCC de renflouer ses caisses et de se relancer dans le secteur des transports gagnés par les opérateurs privés.
Le président syndical a également demandé au gouvernement d’imposer des taxes aux transporteurs des minerais par la voie routière et qu’il rétrocède les 30% de ces recettes à la SNCC. «Il est tout à fait important que l’Etat RD-congolais nous fasse rétrocéder certains pourcentages, sinon nous ne serons pas payés. Nous n’avons ni salaires, ni d’autres avantages et il y a d’autres machines qui chôment», a-t-il expliqué.
Le président de la délégation syndicale de la SNCC a par ailleurs reconnu les efforts de l’Etat dans le secteur des transports dans cette province, où la plupart de marchandises ne trainent plus dans les entrepôts comme auparavant. Cette proposition n’est, par contre, pas bien accueillie par certains transporteurs qui estiment que la SNCC ne sera pas en mesure d’assurer le transport de tous les minerais produits par les entreprises minières du Katanga. Pour l’administrateur-délégué de la SNCC, Vincent Tshongo, la déclaration des syndicalistes n’engage que leurs auteurs.
Le trafic ferroviaire entre Dilolo en RD-Congo et Lobito en Angola a repris depuis peu, après trente ans d’interruption. Pour Vincent Tshongo, la réouverture de cette voie ferrée, fermée lors de la guerre civile en Angola, offrira de belles opportunités d’affaires à son entreprise. Avec l’appui du gouvernement de USD 3,9 millions à la Société nationale de chemin de fer du Congo, ce comité de gestion vomi par les siens devait tant soit peu résoudre le problème relatif aux salaires des agents.
Olitho KAHUNGU

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