Chaque 16 juin, l’Afrique célèbre l’enfance en commémoration des massacres perpétrés à Soweto en 1976 où des milliers d’élèves Sud-africains noirs ont manifesté pour protester contre la qualité inférieure de leur éducation et pour exiger que l’on respecte leurs droits à un enseignement dispensé dans leur propre langue.
Cette année, la journée de l’enfant africain a été observée sous le thème: «Conflits et crises en Afrique, protégeons les droits de tous les enfants».A Kinshasa, le constat sur le terrain est amer. L’on est loin de protéger les droits des enfants, contraints à descendre dans les rues pour vendre ou voler.
AfricaNews s’est proposé de faire la ronde de la capitale où il est fréquent de rencontrer des enfants en âge scolaire faire le commerce. Leur avenir est en danger. Reportage.
Tshangu, un des districts de Kinshasa, est le coin de la capitale où sont casés les plus des enfants désœuvrés qui sont à la hauteur des services de vente d’emballages en sachets, de l’eau en sachet voir de whisky dans des coins et recoins stratégiques.
A Bandalungwa, une des 24 communes de la ville, des enfants travaillent la nuit comme la journée dans des cabines téléphoniques. Cette même situation est aussi observée dans la commune de Makala et tend à s’empirer. La problématique du respect des droits des enfants, à Kinshasa, semblent être une question épineuse à laquelle les autorités exercent toutes les lenteurs pour y remédier.
Conséquences: certains enfants se livrent à la vente de différents biens de consommation, d’autres au mariage précoce, d’autres encore aux travaux pénibles au sein des chantiers. Quel avenir assure les parents à leurs progénitures? Que fait l’Etat pour assurer l’avenir de ces enfants qui, à cette allure, deviendront un danger pour la République? Tous ces éléments réunis dans une société est la preuve de la destruction de l’avenir de toute une nation.
Différentes ONG attestent qu’en RD-Congo, et plus particulièrement à Kinshasa, les enfants sont exploités dans toute forme de travail. Affirmation renforcée par l’Organisation internationale du travail dans son rapport publié en juin courant à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le travail de l’enfant. Les bruits de ces ONG s’avèrent moins utiles et sont considérés comme les aboiements du chien devant lesquels la caravane ne s’arrête jamais. Signes d’une RD-Congo sans avenir.
De l’avis de certains parents, c’est par manque des moyens financiers qu’ils sont obligés d’envoyer leurs enfants vendre pour renforcer les revenus de la famille. Ce, parce que les frais scolaires sont loin d’équivaloir au revenu annuel d’un parent.
Selon les enseignants, moteurs de l’éducation dans un pays, le salaire, dans ce métier, est insignifiant. En lieu et place de se concentrer à éduquer les enfants, leur attention est tournée vers les problèmes irrésolus de leurs familles. Des failles financières, s’observant dans tous les secteurs, mettent à mal l’éducation de l’enfant RD-congolais. Si l’enfant reste dans la rue,qui occupera l’école? Un enfant a sa place à l’école. C’est aux parentsde chercher de l’argent pour les enfants et non le contraire.
Seule l’application stricte des lois portant protection de l’enfant, la gratuité effective de l’enseignement primaire, la création d’emplois, peuvent amener à résoudre ce problème qui prédit un avenir sombre dans l’avenir.
Parousia MAKANZU