Société

La ville de Kinshasa sous la loi des bandits à mains armées

Quelques mois après la décision de l’Hôtel de Ville de Kinshasa de peindre tous les véhicules affectés au transport en commun en jaune, et de se munir d’un numéro d’identification afin de stopper la série d’enlèvements à travers la capitale RD-congolaise, la population kinoise n’est cependant toujours pas à l’abri de ces bandits. L’un des cas récents est celui d’une jeune fille qui requiert l’anonymat, enlevée par des personnes opérant à bord d’un taxi jaune portant un numéro d’identification le lundi 12 août 2018 vers 19h30’ devant l’alimentation Galaxy sur l’avenue de la Libération, dans la commune de Lingwala. Déplorant cette situation, elle appelle les autorités à trouver une solution adéquate afin de renforcer les mesures de sécurisation de la population tout en exhortant cette dernière à plus de vigilance.
 
L’insécurité continue son bonhomme de chemin dans la ville de Kinshasa, malgré diverses stratégies arrêtées par le gouvernement provincial. Quelques mois seulement après la décision de peindre les taxis et taxi-bus en jaune et de les munir d’un numéro d’identification, la capitale, siège de toutes les Institutions de la République, ploie toujours sous les enlèvements perpétrés à bord des taxis appelés communément «Ketch». L’un des cas récents est celui d’une jeune fille qui requiert l’anonymat. Revenant d’une séance de prière, elle a été enlevée le lundi 13 août 2018 vers 19h30’ devant l’alimentation Galaxy sur l’avenue de la Libération, dans la commune de Lingwala.
Selon la victime, elle a pris place à bord d’un taxi de marque Toyota IST surnommé à Kinshasa «Ketch» de couleur jaune. «Je suis montée dans un taxi peint en jaune et portant un numéro d’identification. Hormis le chauffeur, j’ai trouvé deux jeunes hommes, dont l’un à l’avant sur le siège copilote et l’autre sur la banquette arrière. Arrivé devant l’église catholique Notre Dame du Congo, ils ont embarqué encore une autre dame qui s’est mise à l’extrême droite derrière le chauffeur», a-t-elle relaté. Et de poursuivre: «pendant qu’on roulait, le chauffeur nous a posé la question de savoir si tout le monde allait jusqu’au quartier Beau-marché. Je lui ai fait savoir que je descendrai sur rond-point Huileries. Et c’est à ce moment là que la personne assise devant a sauté sur la dame derrière le chauffeur. Surprises par ce comportement, nous avons commencé à crier au secours. C’était trop tard. Leur opération était en marche». Devant la cascade des coups qui pleuvaient sur la dame assise derrière le chauffeur, ces deux femmes ont réalisé qu’elles étaient victimes d’un enlèvement. «Ils nous ont ravis nos sacs à main, les ont fouillés pour les délester de tout leur contenu: téléphones, argent, bijoux et autres objets de valeurs ont été subtilisés. Ils nous ont fait circuler pendant presqu’une heure, menaçant de nous tuer à chaque instant avant de nous abandonner à côté de l’Hôpital du Cinquantenaire», a-t-elle témoigné. Face à cet enlèvement qui aurait pu leur coûter la vie, cette victime s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, a déploré l’insécurité dans la ville de Kinshasa même sur de grandes artères qui connaissent un important trafic. Et d’interpeller les autorités compétentes: «J’ai comme l’impression que nous sommes abandonnés à notre triste sort, car nous sommes victimes de différentes formes d’agression perpétrées par des «kuluna», des bandits à mains armées, d’autres en tenues militaires. Les forces de l’ordre qui reçoivent des formations adaptées à ce genre d’agressions, disposent de toute une batterie de stratégies pour étouffer dans l’œuf, comme à l’époque de la BSRS, toutes ces tentatives qui s’opèrent au grand jour. La force est à la loi et non pas à celle des bandits comme si nous étions dans la jungle. Les autorités de la ville ne doivent pas jeter l’éponge devant nos cris de détresse!», a-t-elle martelé.
Par ailleurs, elle appelle la population à plus de vigilance et de solidarité tout en exhortant les autorités  civiles et policières à s’investir davantage pour lutter efficacement contre ce phénomène.
Kisungu KAS

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