Société

Jeanine Mabunda lance la Fondation «Briser le silence»

Conseillère du Chef de l’État de la RD-Congo en matière de lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes et du recrutement des enfants dans des groupes armés, Jeanine Mabunda s’engage à pérenniser les actions déjà engagées dans la poursuite de la lutte contre les violences sexuelles avec la création de la Fondation «Briser le silence». Une initiative lancée au mois de septembre dernier avec le concours du Président Kenyan Eric Chinje, également président de l’une des plus grandes organisations panafricaines de presse, African media initiative -AMI. On trouve également dans le directoire, Mady Tiembe, une figure de proue dans la lutte contre les violences sexuelles. La Fondation «Briser le silence» est déterminée à venir en aide aux femmes et enfants victimes de violences dans les pays en situation de post-conflit. Des milliers de femmes violées en RD-Congo souffrent des atrocités commises par leurs bourreaux et les conséquences sont incommensurables. En 2013, on dénombrait plus de 15 000 femmes victimes de viols et pas moins de 46 000 mineurs devenus enfants soldats. Fistules, rejet familial, grossesse indésirables, maladies sexuellement transmissibles, VIH/SIDA tels sont les maux dont sont victimes la plupart de ces femmes violées. Au-delà de la détresse psychologique et de l’incapacité pour les victimes d’obtenir une aide médicale et une réparation juridique, ces femmes et enfants victimes d’abus ont souvent fait l’objet d’exclusion sociale, se retrouvant alors dans une situation économique désespérée. Dans son allocution prononcée lors d’un déjeuner réunissant des personnalités issues du monde économique, politique et médiatique français, Jeanine Mabunda avait déclaré: «je suis fière des actions déjà accomplies mais reste déterminée à poursuivre le combat afin de montrer un autre Congo, qui n’est pas celui du désespoir et de la guerre, mais celui de femmes et d’hommes ordinaires qui font des choses extraordinaires».
La Fondation «Briser le silence» permettra ainsi de renforcer ces actions dans le long terme en mobilisant des ressources humaines et financières pour soutenir des programmes sociaux et éducatifs; et en travaillant en étroite collaboration avec les instances étatiques ou privées agissant dans la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. En 2015, une campagne «Brisez le silence!» a été lancée sur l’ensemble du pays et un numéro vert mis en place pour encourager les victimes à dénoncer leurs bourreaux et les orienter dans l’obtention d’une aide médicale et juridique. Des actions éducatives ont été menées afin de prévenir les tragédies et d’informer les populations cibles quant à leurs droits en matière d’accès aux soins et d’accès à la justice. A ce jour, les victimes sont accompagnées dans leurs démarches médicales et juridiques et bénéficient d’un suivi thérapeutique. Un programme de formation professionnelle a vu le jour permettant ainsi de favoriser la réinsertion économique et sociale de ces victimes trop souvent marginalisées. D’autres mesures ont permis l’instauration d’un devoir de mémoire en hommage aux femmes et enfants touchés par ces violences.
Christiane MUNOKI EKAMBO

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