Société

Des pavés à partir des déchets plastiques

Alors que les déchets plastiques pourrissent la vie de Kinois et que le gouvernement provincial de Kinshasa souffre pour apporter des solutions idoines, l’ASBL Acte Kinois -AK24-, elle, voit en ses déchets une opportunité de business. L’AK24 met en œuvre un projet consistant à fabriquer des pavés à partir des déchets plastiques. Pierre Damien Tshimanga, président de l’association promet d’asphalter l’avenue Kutu, quartier Kinsuka-pêcheur, dans la commune de Ngaliema, et cherche financement pour réaliser ce projet à grande échelle.
Le majestueux fleuve souffre de la pollution. D’après les certains experts, plus de 20 millions de tonnes des déchets plastiques flotteraient à la surface du Fleuve Congo. A travers une vidéo intitulée: «La banquise de plastiques», l’ONG Congo Green Citizen avait attiré la sonnette d’alarme sur cette problématique. «Nous avons fait un constat. Nos eaux sont bourrées des déchets plastiques qui détruisent l’écosystème et polluent les eaux du fleuve en le privant d’oxygène», a constaté Pierre Damien Tshimanga. Au regard de ce constat, l’ASBL Acte Kinois -AK24- se montre décidée à apporter des solutions. «Les poissons consomment les aliments pollués, les humains vont à leur tour consommer les poissons. Notre projet s’inscrit aussi dans la logique de la salubrité de la ville. Pour nous, les pavés à partir des déchets plastiques est la meilleure solution», a expliqué Pierre Damien Tshimanga, président d’AK24, à l’occasion de la présentation des premiers pavés fabriqués à base des déchets plastiques. «Nous avons fondu des déchets plastiques ou caoutchouc puis on les mélange avec du sable. A la fin, nous avons des pavés plus résistants que le béton. Ces pavés vont nous servir à asphalter des avenues et rues», a renchéri Pierre Damien Tshimanga. AK24 se donne la mission d’asphalter l’avenue Kutu, quartier Kinsuka-pêcheur, dans la commune de Ngaliema. Pierre Damien Tshimanga sollicite le soutien des autorités pour réaliser ce projet à une grande échelle et moderniser ses procédés de fabrication qui jusque-là restent encore artisanaux. «Nous n’avons pas assez de ressources pour mener à bien ce projet. Nous sollicitons l’appui public et même privé, parce que ce projet pourrait impulser le développement de notre ville», a-t-il dit.
Accompagner les initiatives locales
Pour Pierre Damien Tshimanga, ce projet aura les mérites d’occuper les jeunes qui sont souvent oisifs à Kinshasa, mais également à créer des emplois. «Nous attirons l’attention des autorités sur notre projet. C’est une opportunité pour la RD-Congo car, à travers ce projet, nous allons résoudre plusieurs problèmes d’ordre public tels que insalubrité, asphaltage des avenues, création d’emploi, etc.», a commenté Pierre Damien, qui a lancé un appel particulier au Fonds pour la promotion de l’industrie -FPI- de visiter son atelier et voir ce que son association est capable de réaliser. «Germain Kambinga, ancien ministre de l’Industrie, parlait de Made in Congo. C’est l’occasion pour les autorités d’accompagner les initiatives locales. Sinon, made in Congo restera un slogan sans substance», a-t-il appelé. Pierre Damien Tshimanga a en outre signalé que l’AK 24 cherche à imprégner dans les chefs de Kinois la culture d’entrepreneuriat.
Mymye MANDA
 

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