L’Association congolaise pour l’accès à la justice -ACAJ- reste préoccupée par les cas d’abus des droits humains qui prévalent actuellement en RD-Congo. D’une part, cette ONG de défense des droits humains dénoncent la condamnation de quatre membres du mouvement Lutte pour le changement -LUCHA- à six mois de prison assortis d’un sursis de douze mois par le Tribunal de grande instance de Goma, pour avoir participé à une marche, le 10 avril 2015, protestant contre l’arrestation de leurs collègues Fred Bauma et Yves Makwambala.
D’autre part, l’ACAJ condamne le règlement de compte dont les leaders du G7 sont victimes à cause, affirme-t-on, de leurs opinions exprimées à travers une lettre adressée au Président Joseph Kabila.«L’ACAJ rappelle au gouvernement que la RD-Congo a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux qui l’obligent à assurer à tous les citoyens la pleine jouissance des droits et libertés fondamentaux», précise un communique de presse de cette ONG.
Trésor Akili, Sylvain Kambere, Vincent Kasereka et Gentil Mulume ont été condamnés, le 17 septembre 2015, par le Tribunal de grande instance de Goma. Ces quatre membres de LUCHA écopent d’une peine de six mois de prison assortis d’un sursis de douze mois parce qu’ils protestaient contre l’arrestation de leurs collègues et sensibilisaient l’opinion pour leur libération.
Tout a commencé le 10 avril 2015 quand la Police aurait réprimé cette marche procédant au même moment à l’interpellation de plusieurs de ses membres et à la condamnation de quatre d’entre eux. L’ACAJ affirme même qu’ils ont été torturés pour provocation à la désobéissance aux lois par l’organisation d’une marche publique non autorisée. «Les autorités judiciaires ont refusé d’ouvrir une enquête sur les actes de torture et de mauvais traitements dont ils ont été victimes en dépit de leur insistance lors de leur première audition au Parquet», précise le même communiqué avant de déplorer: «le Tribunal n’a pas dit le droit. Il a prononcé la volonté du gouvernement qui tient à tout prix à faire taire les mouvements des jeunes qui s’engagent pacifiquement pour la promotion et la défense des valeurs des Droits de l’homme et la démocratie en RD-Congo»,a déclaré Me VenanceKalenga, chargé de protection à l’ACAJ.
Pour cette structure, les quatre membres de LUCHA doivent faire appel contre la décision du Tribunal de grande instance de Goma et poursuivre leur travail sans relâche.
Par ailleurs, la Coalition de 33 organisations de défense des droits humains condamne le harcèlement dont sont victimes les leaders du groupe de sept partis politiques -G7. Ces sept partis politiques dont le MSR, l’ARC, le PDC, l’ACO, l’UNAFEC, l’UNADEF et l’ADP/MSDD ont adressé, le 14 septembre 2015, une lettre au Président Joseph Kabila lui exprimant leurs inquiétudes relatives aux velléités de révision de Constitution, au démembrement des provinces et à l’organisation des élections locales et municipales. Le bureau politique de la Majorité présidentielle a considéré cet acte comme une auto-exclusion des signataires de cette lettre. Du coup, les policiers commis à leur sécurité ont été retirés.
La Coalition de 33 ONG estime que le bureau politique de la Majorité présidentielle devrait faire preuve de retenue et garantir en son sein l’expression libre des opinions, non sans dénoncer toute instrumentalisation de la justice et des services de sécurité pour harceler les responsables de G7.
Barick BUEMA
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