C’est une femme forte et autonome sur fond d’une ferme croyance chrétienne exerçant sa foi au Centre évangélique Silo. Lucie Viminde Mbaya, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est une mère de deux garçons, veuve depuis plusieurs années. Une femme au caractère mélancolique tenant à ses origines Ngwadi de la province de la Mongala. Elle est née le 4 juillet 1956 dans une famille de 10 enfants dont elle est la 7ème. Son père, Norbert Viminde Bawodjo était un fonctionnaire de l’Etat et sa mère, Marie Sikiya Sura, une couturière.
Descendante d’une longue lignée des couturiers, sa mère l’inspirait. Lucie Viminde a obtenu son diplôme d’Etat en Coupe et Couture en 1975. Passionnée de la couture, elle a participé à une tournée en France vers les années 1980 avec l’organisation de théâtre nationale. Actuellement elle est costumière au théâtre national. Cette dernière n’a pas pu faire des études supérieures faute de moyens, mais par plusieurs efforts à travers les années et la volonté personnelle, elle est devenue costumière par l’auto-apprentissage et à la participation aux formations à l’étranger.
Lucie Viminde est une conservatrice de la tradition. Ses costumes sont purement traditionnels arborant donc ballet et pagne au modèle traditionnel. Cette artiste exporte la culture RD-congolaise à l’étranger et valorise ses traditions. «La couture est dans le sang. C’est inné et naturel. La plupart de mes sœurs sont couturières et stylistes comme l’était notre défunte mère», déclare-t-elle. Ses mains constituent son plus grand atout.
Ses costumes sont majoritairement de couleur sombre et de chaleur. La couleur sombre se justifie par les efforts et la souffrance qu’ont vécu et vivent certains RD-Congolais et la couleur de chaleur représente son style et ses préférences en couleur. En 2017, elle a participé aux formations dans la scénographie dans le théâtre des petites lanternes au Canada à l’issue de laquelle elle a reçu un diplôme de mérite. Aujourd’hui, elle désire au plus fort se rendre plus professionnelle et étendre ses connaissances afin de pouvoir mettre en scène des spectacles de théâtre traditionnel à l’étranger, voire devenir une maquilleuse professionnelle, un métier d’esthétique qui va de pair avec l’art de costumière. C’est à travers la vente et la location de ses costumes qu’elle a pu scolariser ses enfants et actuellement elle ne travaille que pour elle et la nation.
Après la mort de son mari, elle est restée veuve jusqu’à ces jours. Elle estime que son travail et ses créations répondent aux normes internationales. Elle espère toujours que, dans les années à venir, elle va créer une entreprise nationale qui organise des théâtres et qui aura une renommée internationale. Au demeurant, elle continue son travail. Tout récemment en 2021, elle a participé au festival du théâtre de la communauté de la Belgique en Belgique dans le cadre de la scénographie.
Ketsia EKALA IFOLE