Le sacre des Léopards de la RD-Congo au Championnat d’Afrique des nations -CHAN- n’a laissé indifférente aucune fédération sportive qui, éprise de patriotisme. Toutes ou presque ont célébré la victoire de la sélection nationale de football. Mais elles demandent aussi la reconnaissance de leurs exploits. Cas de la Fédé de tennis qui a offert au pays sa première Coupe d’Afrique des Nations et ses premières médailles d’Or de la spécialité aux Jeux Africains de Brazzaville, vite relégués aux oubliettes.
Egaillée par la victoire des Léopards football, la Fédération congolaise de lawntennis-FECODELAT- présente ses félicitations au Onze national. Mais saisit la balle au bond pour exprimer son mécontentement et son indignation par rapport au traitement réservé aux athlètes d’autres disciplines sportives qui, autant que les footballeurs, arrivent à réaliser des exploits sur l’échiquier continental dans différentes compétions sportives. La FECODELAT fustige cette sorte d’injustice pratiquée quand il s’agit de récompenser les mérites des certaines disciplines. Les responsables de cette fédération s’insurgent contre cette manière de toujours réserver un traitement de faveur au football alors que les champions issus des autres disciplines font figures de parent pauvre. Ils en veulent pour preuve la tiédeur avec laquelle les autorités ont accueilli les deux sacres du tennis national en 2014 et 2015. Les tennismen de la RD-Congo rappellent qu’aux Jeux africains de septembre 2015 à Brazzaville, ils ont été les seuls athlètes à avoir honoré la RD-Congo, en raflant trois médailles dont deux en Or. Le capitaine de lawn tennis, Denis Indondo, a offert au pays sa première médaille d’or en individuel messieurs. Les RD-Congolais ont également obtenu une autre médaille d’or en équipe. Les tennismen ont également obtenu une médaille d’argent en double messieurs. En tout, ils ont remporté, à eux seuls, trois médailles pour la RD-Congo. En novembre 2014, le tennis RD-congolais a offert au pays sa toute première Coupe d’Afrique de la spécialité. Pourtant, le tandem Emile Ngoy et Georges Koshi, qui se bat seul avec le staff de la Fédé pour la préparation, l’encadrement, les frais de déplacement et d’hébergement des athlètes, est en train d’écrire en lettres d’or l’histoire du tennis RD-congolais. Ce comité qui s’est donné pour ambition de faire du tennis une des disciplines sportives populaires contribuant au rayonnement des couleurs nationales, ne demande pas plus qu’une simple reconnaissance par la patrie mère.
Comme les Léopards football au CHAN 2009 et au CHAN 2016, les Léopards tennis ont également mouillé leurs maillots pour l’honneur de la RD-Congo. Ils se battus jusqu’à remporter l’Or. Ces soldats qui ont été au front au nom du pays, pour le pays, pourquoi ne pas payer leur dette? Leurs exploits à eux ne méritent-ils pas des honneurs présidentiels autant que les performances de nos footballeurs?, s’interrogent, par ailleurs, les boxeurs qui, généralement, ramènent des médailles à chaque sortie africaine sans mériter de la patrie. Répondre à leurs préoccupations serait leur faire justice.
Guylain LUZAMBA

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