Richard Muyej Mangez s’est jette déjà à l’eau. Juste après le séminaire de cadrage des missions et de renforcement des capacités organisé durant trois jours à Kinshasa, il a retrouvé ses administrés à Lualaba, l’une des 21 nouvelles provinces. Lundi 16 novembre, lors d’une rencontre avec la presse à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, l’ancien ministre de Relation avec le Parlement et de l’Intérieur, de la sécurité et de la décentralisation, le commissaire spécial du gouvernement Richard Muyej les a invités à cultiver la paix et l’unité pour favoriser la cohabitation pacifique entre les communautés de sa province. Il a souhaité que chacun s’identifie en fonction de ses origines, de sa tribu, sa plate-forme socioculturelle.
«Néanmoins, je voudrais que nous puissions considérer ces étiquettes comme étant notre identité mais que nous évitions d’en faire de mode de vie. C’est très dangereux pour une grande province comme celle du Lualaba qu’on commence à réfléchir en terme de tribus, en terme de conflits entre tribus», a-t-il précisé, en faisant allusion à l’article 30 de la Constitution stipulant que: «Toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir, dans les conditions fixées par la loi».
Le commissaire spécial du gouvernement de Lualaba a également souligné que tout RD-Congolais a le droit de vivre librement dans cette partie du pays. Déterminé, Richard Muyej a promis à ses administrés de promouvoir, durant son mandat, des valeurs positives entre autres, la justice et l’équité envers tous les RD-Congolais ayant choisi d’habiter dans la province de Lualaba. Muyej fait partie des cinq commissaires spéciaux du gouvernement qui ont déjà rejoint leurs nouveaux postes.
Les commissaires spéciaux du gouvernement Mbala Mbala Kasongo de la province du Kwilu, Larousse Kabula du Kwango, Ngobila Mbaka du Maï-Ndombe et Tokole Ilongo de la Tshopo se sont déjà lancés au travail. Selon certaines sources, les seize autres seraient encore à Kinshasa en train d’attendre d’être notifiés par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Evariste Boshab, pour rejoindre leurs nouveaux postes. D’autres sources évoquent un manque de moyens pour se rendre dans leurs provinces.
Nommés le 29 octobre dernier à la tête de nouvelles provinces par le Chef de l’Etat Joseph Kabila, les 21 commissaires spéciaux du gouvernement sont chargés de doter les nouvelles provinces d’une administration, des services techniques et des infrastructures minimales pour pouvoir créer les balises nécessaires favorables à l’arrivée de nouveaux gouverneurs.
Du 4 au 6 novembre, lors du séminaire de cadrage des missions et de renforcement des capacités, initié par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, ils ont appris les questions liées aux missions qui leur sont confiées, les finances publiques provinciales, l’électrification rurale, développement rural, des enjeux de la décentralisation et du rôle du chef coutumier ainsi que des rétrocessions. Le séminaire visait à communiquer aux commissaires spéciaux du gouvernement la vision de la Révolution de la modernité pour que les nouvelles provinces deviennent le socle de développement du pays.
Christian BUTSILA
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