Face à l’impossibilité d’organiser l’intérim du président national décédé d’Etienne Tshisekedi, Jacquemain Shabani et ses camarades SG honoraires appellent, au travers d’une déclaration datée du 25 mars 2017, à un pacte pour une gestion transitoire consensuelle du parti alors que Félix Tshisekedi, fils du défunt président, s’étant fait passer pour l’héritier du trône, semble vouloir prendre en otage cette formation politique
Ils ont été aux affaires et sont censés maîtriser les dispositions statutaires et le fonctionnement de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS. Les anciens secrétaires généraux de l’UDPS sont montés au créneau pour exiger le respect des termes des statuts du parti. Ils ont appelé, au travers d’une déclaration datée du 25 mars 2017, à un pacte pour une gestion transitoire consensuelle du parti alors que Félix Tshisekedi, fils du défunt président, s’étant fait passer pour l’héritier du trône, semble vouloir prendre en otage cette formation politique. C’était sans compter avec la fronde des anciens secrétaires généraux qui grondent après l’appel des fondateurs allant dans le même sens.
A l’origine de la démarche des Secrétaires généraux honoraires, l’impossibilité statutaire d’organiser l’intérim du Chef du parti, décédé depuis le 1er février 2017 à Bruxelles de suite d’une embolie pulmonaire. L’article 26 des statuts de l’UDPS prévoit: «en cas de décès, de démission ou d’empêchement définitif du Président du parti, un directoire composé du Président de la Convention démocratique nationale -CDN-, du Président de la Commission électorale permanente -CEP- et du Secrétaire général -SG-, a 30 jours d’intérim pour organiser un Congrès qui désignera le nouveau Président du parti». Or, à l’heure actuelle, «le triumvirat CDN+CEP+SG souffre de l’inexistence de deux organes: CND et CEP. Mais aussi, le délai statutaire de 30 jours d’intérim est largement dépassé. Et, encore que l’intérim statutaire n’a pour unique objet que l’organisation du Congrès», ont-ils constaté.
Face à cette situation pouvant écorner la réputation de la fille aînée de l’opposition politique en RD-Congo, les ex-SG ont concocté le pacte pour une gestion transitoire consensuelle du parti. Ce pacte est présenté comme «un plan de réconciliation qui est à la fois un engagement politique, une réponse à l’appel pressant de la base de l’UDPS et un défi de se surpasser les uns et les autres afin de construire à l’échelon national une alternative politique crédible et digne de l’UDPS à l’horizon 2017». Le point culminant du pacte est la convocation d’un conclave en vue de «surmonter les insuffisances statutaires sur la gestion de l’UDPS consécutives à la mort du Chef du parti».
Mettre en place une véritable politique de changement
Les anciens SG ont en plus proposé de mettre en place des organes de transition devant conduire le parti au congrès de l’unité et d’accorder la priorité à la mise en route d’une véritable politique de changement ainsi qu’à la préparation aux élections à tous les niveaux. Convaincus du sens salutaire dont revêt leur démarche, Jacquemain Shabani et ses paires ont expliqué: «la vie politique nationale et les responsabilités de notre parti, nous interpellent et nous appellent, malgré le deuil, à permettre à notre formation politique un fonctionnement normal et conforme aux us et coutumes démocratiques».
Et de prévenir: «dans le cas contraire, la crise qui couve depuis quelques années à l’intérieur du parti pourrait se développer de façon totalement imprévisible. La fragilité de l’UDPS peut entraîner un véritable séisme aux conséquences politiques insoupçonnées».
Puis finalement de conseiller: «divisé, le parti n’a aucune chance de conserver sa place de leader. Uni autour d’un projet commun, nous gardons nos forces intactes et la possibilité de vaincre».
Laurent OMBA
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