Politique

Rassemblement: le malheur pourrait venir de la duplicité du «modérateur» Kitenge Yezu

L’enjeu de cette division qui risque d’être fatale à l’Opposition se joue entre une aile favorable à la candidature du «vieux» Joseph Olenghankoy et une autre alignée derrière le «jeune» Pierre Lumbi pour succéder à Tshisekedi au Conseil national de suivi de l’accord.
Les torchons brûlent au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement quant à la succession d’Etienne Tshisekedi. Cet homme qui a donné toute sa vie pour l’avènement de la démocratie en RD-Congo, même dans le frigo où il est encore gardé en Belgique en attendant d’être rapatrié et inhumé avec tous les honneurs dus à son combat devrait en pleurer. Sa succession au Comité de suivi de l’Accord et au Rassemblement, en lieu et place de fédérer les opposants pour former un bloc solide face à la Majorité présidentielle le divise davantage. Les uns et les autres étant engagés dans une course effrénée du pouvoir.
Déjà, Kitenge Yezu, ancien adversaire de Tshisekedi sous le Léopard, est pointé du doigt accusateur. Celui qui assume l’intérim au Rassemblement en attendant la désignation de quelqu’un d’autre ne jouerait pas franc jeu. Il roulerait pour la multiplication des candidatures en vue de faire imploser le Rassemblement. «En toute logique, la modération du Rassemblement en l’absence d’Etienne Tshisekedi devait revenir à Bruno Tshibala de l’UDPS d’autant plus que c’est lui le porte-parole de cette plateforme. Nous ne comprenons pas comment les choses ont tourné autrement en faveur de Kitenge Yezu», confie un membre du Rassemblement.
La transparence de Kitenge Yezu est mise en doute. L’’homme œuvrerait pour la multiplicité des candidatures à la succession d’Etienne Tshisekedi au Comité des sages du Rassemblement et d’office à la présidence du Conseil national de comité de suivi.
«Si nous avions créé ce Conseil national de suivi, c’est parce qu’Etienne Tshisekedi avait refusé d’être vice-président de Joseph Kabila pendant la transition. Les évêques le savent très bien. Aujourd’hui, Tshisekedi n’est plus. Le travail qui pouvait prendre un jour pour désigner son successeur au Rassemblement prend aujourd’hui des jours et des jours. C’est la faute à Kitenge Yezu qui continue à tirer les choses en longueur», apprend-on d’une source du Rassemblement.
Cette attente aurait des visées cachées. Voici que le G14 vient de décider de présenter son candidat à la succession de Tshisekedi. Une guerre de positionnement est lancée entre les protagonistes. Mais qui devait succéder valablement à Etienne Tshisekedi, symbole de la lutte pacifique pour l’instauration de la démocratie en RD-Congo? La question vaut son pesant d’or.
Joint dimanche par AfricaNews, Joseph Olenghankoy estime qu’il est mieux placé pour succéder à Etienne Tshisekedi. L’enfant terrible des FONUS argumente qu’il a accompagné le leader de l’UDPS dans la lutte pour l’instauration de la démocratie en RD-Congo.
«Depuis 1990, personne n’ignore le combat que nous avons mené. D’ailleurs, le président Etienne Tshisekedi, lorsqu’il était élu Premier ministre à la Conférence nationale souveraine -CNS-, m’avait nommé en qualité de son chargé de mission. Voyez vous-mêmes quelle marque de considération et de confiance il m’a témoignées alors que je n’étais pas de l’UDPS», déclare Olenghankoy.
Selon lui, Tshisekedi mérite d’avoir comme successeur un homme qui l’a accompagné dans toute sa lutte et dont le combat ne ferait pas douter le peuple RD-congolais. Le président des FONUS, au nom de la Dynamique et du Rassemblement, est très fier. Il tient à occuper ce poste.
En face de lui, Pierre Lumbi, membre du G7 et ancien conseil spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité. Ces derniers temps, Lumbi n’a pas manqué à affirmer que feu Etienne Tshisekedi avait laissé une lettre désignant le candidat Premier ministre. Une information qu’a affirmée l’abbé Nshole, secrétaire de la CENCO, pour couper court aux rumeurs qui circulaient déjà sur cette question. Mais des questions fusent encore à ce sujet tant Tshisekedi n’est plus là pour témoigner.
Tshisekedi mort, sa succession pose problème. La plateforme pour laquelle il a mobilisé ses dernières énergies, le Rassemblement, est au bord d’implosion entre différents groupes d’intérêts. Le tout se joue entre une aile qui soutient la candidature de Joseph Olenghankoy et une autre qui s’aligne derrière Pierre Lumbi pour occuper remplacer Tshisekedi au Conseil national de suivi de l’accord. Qui vivra verra.
Octave MUKENDI

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