Le député MP Henry Thomas Lokondo Yoka a glané samedi 169 voix contre 271 voix pour Floribert Luhonge, candidat de la Majorité présidentielle -MP- élu 1er vice-président de l’Assemblée nationale en remplacement de Charles Mwando Nsimba. Cette séquence est loin d’être une première à la chambre basse où Modeste Bahati a disputé en 2009 la questure contre le candidat de la Majorité, Bolengetenge Balea, avant de perdre les armes à la main. S’il faut considérer que le même jour, dans la même salle, les 441 votants ont élu le nouveau rapporteur de la chambre, Nono Berocan, par 335 voix contre 94 voix à Musafiri, cette scène apporte la preuve que des voix considérables accordées à Lokondo -y compris celles venues de son propre camp politique- sont favorables à la révision de certaines méthodes jugées démobilisatrices à la MP, notamment la politique des «mots d’ordre». C’est là l’autre véritable leçon de cette élection. A peine le speaker Aubin Minaku a fini de rendre le verdict, l’élu de Mbandaka a reçu plusieurs messages d’encouragement ou de félicitations. Félicitations parce que selon l’un de ses correspondants, «la victoire du vaincu c’est d’avoir courageusement combattu».
Dans ce contexte de démocratie, l’attitude de Lokondo a une double incidence: non seulement elle suggère à la Majorité de recourir aux primaires pour départager ses sociétaires engagés dans une course électorale et laisse aussi l’espoir de voir émerger un véritable débat démocratique interne. Si la victoire a souri à Luhonge, ce ballotage imposé par un Lokondo conquérant doit être un motif d’interpellation pour la Majorité, accusée de favoriser des ressortissants d’un espace géographique bien identifié.
Difficile d’expliquer objectivement comment la MP n’a pas douté quand il s’est agi de remplacer le Kasaïen Modeste Mutinga par le Katangais Flore Musendu Flungu au bureau du Sénat et pourquoi elle a évoqué la géopolitique pour écarter un originaire de l’Equateur de la course à la succession d’un Katangais au bureau de l’Assemblée nationale au profit d’un autre Katangais. Un comble quand on se souvient que la même MP a procédé par les primaires pour départager Flore Musendu et son collègue Thekis Mulaila, originaire du Maniema. Il se pose un problème de conscience. Ci-après, le mot de présentation du candidat Lokondo dans lequel il plaçait les députés devant leur conscience.
Nono KIMPEDI
Correspondance particulière
Mot de Lokondo aux députés nationaux
Monsieur le président,
Mesdames et messiers
Membres du Bureau,
Chers collègues
La tradition veut que tout candidat à une élection se fasse connaître auprès du corps électoral et présente sa vision sur le poste qu’il convoite.
Seulement, je me demande ce qu’il faut dire sur moi que vous ne connaissez pas après quatre ans de vie commune.
Vous connaissez mes qualités, ma capacité de travail mais aussi mes faiblesses.
Comme vous le savez, en dehors du remplacement du président de l’Assemblée nationale en cas d’absence ou d’empêchement le Premier vice-président, conformément à l’article 30 du R.I est spécifiquement chargé des questions législatives, des Relations avec les groupes parlementaires et des Relations extérieures.
Je vous promets de les assumer avec dévouement et abnégation, et ce, conformément à la constitution, aux lois de la république et au R.I de notre chambre.
Monsieur le président quelqu’un avait dit qu’un homme d’Etat n’a que trois juges: le Dieu Tout-Puissant, le peuple et sa conscience.
Aujourd’hui c’est la conscience qui doit agir pour le choix de la personne qui va accompagner le président de l’Assemblée nationale dans ses lourdes charges.
Je suis le candidat de l’unité qui sera au service de tout le monde dans l’élan de la politique combien louable de la cohésion nationale prônée par le Chef de l’Etat.
Pour tout ce qui reste, Seul le Dieu Tout-Puissant nous aidera ainsi que nos ancêtres qui restent pour nous tous l’expression de l’optimisme et de l’espoir devant la vie et devant l’histoire.
J’ai soumis.
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