Politique

Les dollars de Luhaka dispersent les motionnaires…

Les soupçons sérieuses de corruption pèsent sur le VPM en charge des PT-NTIC
Les soupçons sérieuses de corruption pèsent sur le VPM en charge des PT-NTIC
L’absence des députés signataires de la motion adressée au VPM en charge des PT-NTIC est une démonstration qu’il s’est passé quelque chose de louche quelques jours ou quelques heures avant la plénière du vendredi 7 mai. Qui est accusé de quoi?
Qui d’entre les 52 a donné l’ordre de sécher la plénière consacrée à l’examen de la motion de défiance adressée à Thomas Luhaka, accusé entre autres d’atteinte aux droits et libertés fondamentaux de la personne, d’amateurisme et d’incompétence caractérisée dans la gestion des télécommunications en RD-Congo, de coupure des signaux internet et du service SMS ainsi que de bouchage des numéros de téléphone des personnalités de l’Opposition et de la Société civile à la faveur des manifs des 19 et 20 janvier? La question taraude encore les esprits alors que dans la presse fuitent des soupçons qui pèsent sur la majorité des motionnaires et, pourquoi pas, le vice-Premier ministre. L’abandon de la motion tourne au grand déballage.
48 sur 52 députés de l’Opposition signataires de la motion adressée à Luhaka ont beau prétexter les règles du jeu en ce qui concerne les motions de défiance et de censure pour justifier leur absence à la plénière du vendredi 7 mai, le coup de semonce est lancé, dans leurs propres rangs. Face aux questions de la presse déterminée à comprendre, un, deux voire trois parmi leurs collègues et camarades opposants lucides restés dans la salle ont déballé les «défaillants», disant avoir refusé de cautionner la compromission, faisant état de la circulation de l’argent en provenance du cabinet du vice-Premier ministre des PT-NTIC.
«Je ne suis pas du genre à verser dans la compromission mais si tu veux que je te dise qui ont bouffé, je ne me ferais pas prier», a témoigné un député très proche du groupe parlementaire MLC et Alliés, présent à la plénière du 7 mai. Les dollars ont donc circulé et dispersé les motionnaires. Combien? Si les uns sont restés évasifs sur les sommes versées, d’autres ont évoqué environ USD 20.000 pour l’auteur de la lettre de transmission parvenue au bureau de l’Assemblée nationale, presqu’autant pour chacun des présidents des groupes parlementaires de l’Opposition et USD 1.000 pour chaque signataire de la motion, hormis les dénonciateurs.
Presque tous les passagers de cette «rocambolesque affaire» nient «avoir à aucun moment reçu de l’argent venu du ministère des PT-NTIC». «Thomas Luhaka n’a pas l’argent pour me corrompre. Et puis ce n’est pas mon genre», s’est défendu Samy Badibanga, le président du Groupe parlementaire UDPS et Alliés, violemment attaqué par son collègue UDPS Cadet Ya Mukolo, surpris «de constater qu’un membre du groupe en la personne de Samy Badibanga, qui aurait pris une décision -NDLR: de boycotter la plénière-, on ne sait pas, chez lui à la maison ou au Palais du peuple ou dans une réunion de l’Opposition», à l’insu du groupe dont il ne serait plus le président.
Contacté par «AfricaNews», le cabinet du VPM Luhaka n’a pas commenté ces affirmations. Il est cependant évident que l’absence de 48 députés signataires de la motion à la plénière du vendredi 7 mai est une démonstration qu’il s’est passé quelque chose de louche quelques jours ou quelques heures plus tôt.
Il ne s’agit pas pour le pourfendeur de charger ce collègue qui a logiquement demandé le rejet pur et simple de la motion. Mais de critiquer la position jugée suspecte des 48 signataires absents. «La démonstration est éclatante. En fait, au gré des prétendus contrôles parlementaires, certains collègues députés de l’Opposition paraissent décider en fonction de ce qu’ils estiment opportun», a asséné le député membre du groupe MLC et Alliés avant de foncer: «Ils agissent ainsi de manière insolemment indépendante sans que personne ne leur demander véritablement de rendre compte des positions qu’ils prennent».
Tout cela pose la question du contrôle d’un maillon pourtant essentiel du dispositif démocratique. La décision des motionnaires d’abandonner un contrôle parlementaire initié par eux-mêmes avant même son examen et ses résultats participe du sentiment de nos concitoyens que l’Opposition s’est déconsidérée.  
YA KAKESA  

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