Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale de la RD-Congo, a clôturé, le jeudi 15 décembre 2016, la session de septembre de cette chambre basse du Parlement dans un contexte politique marqué par les négociations entre les signataires de l’Accord issu du dialogue de la Cité de l’Union africaine et les non-signatures. Ces pourparlers se tiennent sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- au Centre interdiocésain à Kinshasa. A cette occasion, l’Assemblée nationale a condamné les sanctions ciblées contre quelques officiels RD-congolais par les pays occidentaux et chargé le gouvernement de la République de prendre toutes les dispositions nécessaires par voies diplomatiques.
A l’approche du 19 décembre, date de la fin du second et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila, les pressions montent de toutes parts au point que les Etats-Unis d’Amérique et le Parlement européen ont infligé des sanctions ciblées contre certains officiels de la RD-Congo. A la clôture de sa session budgétaire de septembre, le jeudi 15 décembre, l’Assemblée nationale n’a pas passé sous silence cette question.
Les députés nationaux ont réagi vigoureusement en condamnant cet usage abusif des sanctions. Les élus du peuples ont vite, dans le cadre des relations avec les partenaires, charger le gouvernement RD-congolais de prendre toutes les dispositions nécessaires par voie diplomatique au niveau bilatéral et multilatéral. D’abord pour faire respecter les institutions de la République, l’indépendance et la souveraineté de la RD-Congo conformément à la Constitution, à la Charte des Nations unies et à l’Acte constitutif de l’Union africaine. Puis, renouer le dialogue entre les institutions de la RD-Congo et ses partenaires et de les convaincre de la nécessité d’abandonner l’usage abusif des sanctions dans les relations avec la RD-Congo.
Notamment les sanctions ciblées contre les officiels RD-congolais et autres responsables politiques, des Forces armées et de la Police nationale. Pour les députés nationaux, ces sanctions ne sont pas appropriées pour le règlement pacifique de la crise politique actuelle en RD-Congo. Ils ont également déploré que ces sanctions violent les droits internationaux par rapport aux souverainetés des Etats. L’administration américaine a prononcé lundi 12 décembre des sanctions financières contre le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab, et le chef de l’Agence nationale de renseignement -ANR- en RD-Congo, Kalev Mutond. D’autres personnalités militaires et civiles RD-congolaises, accusés de violences, ont été également sanctionnées ce même lundi. Notamment Ilunga Kampete, Gabriel Amisi, Ferdinand Ilunga, Célestin Kanyama, John Numbi, Roger Kibelisa et Delphin Kaimbi.
La Chambre basse du Parlement a invité le gouvernement à encourager, dans le respect de la souveraineté nationale, les efforts en cours et à venir en faveur de la consolidation de la paix et de la jeune démocratie en RD-Congo, de la promotion et de la protection des droits de l’homme et des libertés publiques ainsi que du développement durable. L’Assemblée nationale n’a pas manqué d’évoquer la question liée au processus électoral. Ici, la Représentation nationale a invité le gouvernement à soutenir et à financer les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs en cours en vue de la constitution d’un nouveau fichier électoral. Et aussi de mettre en œuvre les dispositions de l’Accord politique du 18octobre 2016 ainsi que les éventuels amendements apportés à l’issue des bons offices en cours de la CENCO, concernant ledit processus électoral.
Quant au sujet de la protection des droits de l’homme et des libertés publiques, les élus propose à l’exécutif national de renforcer la Commission nationale des droits de l’homme -CNDH- dans ses moyens nécessaires en vue de l’exécution efficiente de sa mission.
Christian BUSTILA
Octave MUKENDI
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