Pour la grande partie de la classe politique, les élections que l’on appelait à cor et à cri ne semblent plus réellement urgentes. Seule priorité: accéder à un strapontin gouvernemental et participer à la gestion -sinon au coulage des fonds- avant tout. D’où… l’agitation des ténors des formations politiques qui le jour critiquent, excluent les «modérés», les passes d’armes mouchetées au sein de la majorité loin des regards indiscrets … et finalement négocient leur accès au gouvernement
Le processus de la révision du fichier électorale avance. A ce jour la Centrale électorale a déjà franchi le cap de 24 millions d’électeurs enrôlés. Le dimanche 30 avril, Corneille Nangaa Yobeluo, président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, a lancé à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, l’opération de mise à jour de la liste d’électeurs dans les provinces des aires opérationnelles 3 et 4. C’est-à-dire, les provinces de Bas-Uélé, Haut-Uélé, Tshopo, Kasaï, Kasaï Central, Kasaï Oriental, Lomami, Sankuru, Kwango, Kwilu, Mai-Ndombe, Kongo Central et Kinshasa. La boucle tend à être bouclée.
Mais curieusement, les acteurs politiques ne montrent que très peu d’empressement. A l’exception peut-être de Vital Kamerhe qui a obtenu sa carte d’électeur à Bukavu dans le Sud-Kivu, on a tout juste vu quelques acteurs politiques, pour la plus part de la Majorité présidentielle, se prêter à cet exercice dans leurs provinces d’origine: Emmanuel Shadary au Maniema, Alphonse Ngoy Kasanji au Kasaï central, … et tout récemment Jacques Mbadu au Kongo central.
«Le 30 avril 2017 est une date marquée dans la province du Kongo Central par la délivrance par les agents de la CENI de la 1ère carte d’électeur imprimée, celle du premier citoyen de la province du Kongo Central, le gouverneur Jacques Mbandu, à 09h26’ heure locale. Ici, au Centre d’inscription, le gouverneur a respecté toutes les étapes prévues dans les procédures de l’opération telles que édictées par la CENI», renseigne un communiqué de la CENI.
Organisation des élections reléguée dans les oubliettes ?
Pour la grande partie de la classe politique, les élections que l’on appelait à cor et à cri ne semblent plus réellement urgentes. Seule priorité: accéder à un strapontin gouvernemental et participer à la gestion -sinon au coulage des fonds- avant tout. D’où le débat aux allures infernales sur la légitimité des personnalités de l’Opposition placées à la Primature -hier Badibanga, aujourd’hui Tshibala-, l’agitation des ténors des formations politiques qui le jour critiquent, excluent les «modérés», les passes d’armes mouchetées au sein de la majorité loin des regards indiscrets … et finalement négocient leur accès au gouvernement.
Et entre temps, les acteurs signataires le 31 décembre de l’Accord baptisé de la Saint Sylvestre, la CENCO y compris, s’accorderaient, en sourdine, sur l’impossibilité à avoir des élections en décembre 2017, alors que tous proclament et réclament, urbi et orbi, le respect dudit accord. Que dira-t-on au peuple à la date échue? Qui incriminerait-on? La CENI? Difficile. Elle fait sa part.
Aujourd’hui, la CENI est la seule à parler du processus électoral. Autre question: que feraient ceux qui n’ont pas mobilisé leurs électeurs à l’enrôlement si jamais il y avait finalement scrutins? Contesteront-ils? Dans cette marre d’incertitude, une vérité demeure: la seule légitimité ne viendrait jamais des quelques dizaines des personnes, mais du peuple qui ne s’exprime que par voie d’élection ou de référendum.
La CENI se déploie dans les différentes provinces
Les membres de la CENI sont déployés dans les différentes provinces pour l’enrôlement des électeurs. Elodie Ntamuzinda et Jean Baptiste Ndundu, membres de l’assemblée plénière de la CENI, sont arrivés, le samedi 29 avril 2017 dans la ville portuaire de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, pour une mission de sensibilisation de la population à l’identification et enrôlement des électeurs dans l’aire opérationnelle 3 et 4 et de lancement de la délivrance des cartes d’électeur dans cette partie de la RD-Congo.
Le 30 avril, la délégation de la CENI s’est retrouvée devant une marée humaine à l’Ecole primaire Londe, pour le lancement de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, en présence du gouverneur de province, le président de l’Assemblée provinciale, les députés provinciaux, les membres du gouvernement provincial, les autorités militaires, représentants des partis politiques, de la Société civile, des confessions religieuses et de nombreuses association des femmes et des jeunes de la place ainsi que des cadres et agents de la CENI.
Dans son mot de circonstance, le gouverneur a insisté sur les conditions à remplir pour être un électeur, l’avantage d’un enrôlement pour un citoyen et enfin les stratégies à mettre en place pour que, à l’issue de ces opérations, le Kongo Central ait 3 millions d’électeurs au lieu de rester dans les 1. 951. 014 électeurs estimés par la CENI.
Hugo Robert MABIALA
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