Politique

Kamerhe-Bitakwire: les dessous du divorce!

L'opposant RD-Congolais Vital Kamerhe
L’opposant RD-Congolais Vital Kamerhe
La séparation entre Kamerhe et Bitakwira ne fait plus l’ombre d’aucun doute. L’élu d’Uvira ne pouvait plus rester silencieux face au comportement de son patron qui se Tshisekedise du jour au lendemain, compromettant ainsi l’avenir politique de tous les cadres du parti
Ce qui a divisé Kamerhe et Bitakwira est très profond que les simples velléités que certaines personnes essaient aujourd’hui de véhiculer dans la presse. Entre les deux hommes, il se pose désormais un problème de vision politique. Bitakwira a du mal à gérer les dérapages et les ambitions politiques démesurées de son boss. A en croire des très proches, VK5 veut tout pour lui seul. Si non, rien! 
Son parti ne pourra prendre part au gouvernement de cohésion nationale que si Kabila lui offrait le prestigieux strapontin de Premier ministre. Le minimum serait la vice-primature en charge des Finances. A défaut d’un de ces deux maroquins, l’Union pour la nation congolaise -UNC- n’est pas preneur. Une logique dégoûtante pour le courageux et pragmatique Bitakwira, qui n’a pas hésité de manifester son désaccord vis-à-vis du diktat et de l’égo de son boss! D’où, le clash.
Kamerhe se Tshisekedise! Alors qu’il avait assuré à tous ses poulains recrutés pour la plupart au sein de l’Alliance de la majorité présidentielle -AMP- qu’il n’était pas venu dans l’Opposition pour y faire carrière, le boss de l’UNC se retrouve aujourd’hui pris à son propre piège. Il est sur les traces de Ya Tshitshi, celui-là même qu’il a toujours critiqué et admiré par moment. Pour convaincre la vague de Claudel Lubaya, Justin Bitakwira, Baudouin Mayo…à naviguer avec lui, VK5 avait affiché un discours politique nouveau, plein d’optimiste. Aujourd’hui, ses copains sont en train de vivre le contraire.
Kamerhe raffole des postes taillés sur mesure… Question de se refaire un peu la santé financière. «Bitakwira fait partie du courant pragmatique de l’UNC. Il avait officiellement suggérer à Kamerhe de présenter à l’occasion de la formation du gouvernement de cohésion nationale, une liste reprenant les noms des candidats du parti à des différents portefeuilles devant revenir à l’Opposition. Kamerhe y a opposé une fin de non recevoir faute d’avoir la Primature ou la vice-primature en charge des Finances exigées à Kabila», confie un cadre de direction de l’UNC.
Une attitude suicidaire. En fait, un peu comme à l’UDPS, à l’UNC, c’est Kamerhe d’abord, les autres après! Bitakwira pensait que la participation des quelques membres de l’UNC au gouvernement permettrait au parti de préparer financièrement les échéances électorales à venir. «Ça me paraissait raisonnable. Actuellement, nous sommes soumis à des lourdes cotisations pour faire fonctionner le parti. Le président lui-même n’a presque plus de revenu pour prétendre contribuer…», se plaint un député national élu sur la liste de l’UNC. Depuis, le candidat malheureux à la présidentielle de 2011 a commencé à se méfier du président du groupe parlementaire de son parti à l’Assemblée nationale. Il a lui-même joué à la division pour mieux régner.
Il s’est beaucoup plus rapproché de Claudel Lubaya, ancien gouverneur du Kasaï Occidental et député élu de Dibaya, déjà presqu’à la porte de sortie, lui aussi. Lubaya, président de l’interfédéral Kinshasa, frustré, selon plusieurs sources, aurait même déjà déplacé ses effets personnels de son bureau situé sur l’avenue de l’Enseignement dans la commune de Kasa-Vubu. Des employés du parti commis aux soins de ce bureau comptent au bout du doigt le nombre de fois qu’ils ont aperçu à ce bureau celui qui est censé porter dans la capitale le parti kamerhiste.
Signe d’un malaise qui date du début de la législature en cours. En fait, pressenti président du groupe parlementaire UNC et Alliés, Lubaya s’était vu court-circuité par Bitakwira, qui bénéficiait en cachette du soutien de VK5. Aujourd’hui, Kamerhe semble décidé à se racheter vis-à-vis de Lubaya. Il est finalement donné comme le plus sérieux candidat à la succession de Bitakwira. Une stratégie fragile selon plusieurs analystes qui se demandent ce qui arrivera le jour où Baudouin Mayo et les autres se lèveront à leur tour pour gronder …

HMK      

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