Charles MwandoNsimba, démissionnaire au bureau de l’Assemblée nationale, justifie la création de leur structure par le fait que la dernière session extraordinaire du parlement et l’arrêt de la Cour constitutionnelle du mardi 8 septembre confirment bel et bien les intentions inavouées de la part du pouvoir en place de ne pas respecter la constitution
La nouvelle est tombée jeudi 17 septembre 2015 au cours d’une conférence de presse organisée par les membres de ce groupe au Fleuve Congo hôtel à Kinshasa. Après avoir été exclu de la Majorité présidentielle à la suite de sa lettre ouverte demandant à Joseph Kabila d’éviter le 3ème mandat en respectant la Constitution, le groupe dit des sept est désormais devenu une plate-forme politique. MwandoNsimba, Olivier Kamitatu, Christophe Lutundula, José Endundo…ont tour à tour signifié, dans leurs interventions respectives, que leur groupe va créer un grand mouvement populaire à travers le pays, prêchant au peuple RD-congolais le respect des valeurs démocratiques ainsi que de la constitution.
Conséquence de cette exclusion de la majorité, MwandoSimba a également lu devant la presse, sa lettre de démission de son poste de Premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Ce n’est plus un secret. Les partis politiques signataires de la lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat, lui demandant de ne plus se représenter en 2016, viennent de faire chorus autour de G7 comme plate-forme politique. Ils s’engagent à défendre les valeurs fondamentales alors bafouées, selon eux, par le pouvoir en place. Ce qui ne les dédouane pas de la gestion du pays durant cette époque.
Selon MwandoNsimba qui a prononcé le mot introductif, le pouvoir en place ne veut pas s’engager dans la voie des élections démocratiques et transparentes conformément aux prescrits de la constitution. A l’en croire, plusieurs faits le témoignent, notamment les velléités de révision de la constitution, les tentatives de réécriture de la loi électorale, le démembrement précipité des provinces qui a conduit au désordre, la non programmation budgétaire des élections provinciales, sénatoriales, locales et présidentielle.
«C’est ici l’occasion de rappeler que le partenariat politique que nous avons conclu avec le chef de l’Etat il y a dix ans, reposait exclusivement sur le respect des valeurs républicaines et démocratiques inscrites dans la constitution du 18 février 2006. En dépit de l’élection du Chef de l’Etat ayant créé des controverses en 2011, nous avons réaffirmé notre loyauté vis-à-vis du président de la République, en continuant à soutenir son action à la tête du pays…Or, il est clairement apparu au cours du second mandat présidentiel que le pouvoir ne veut pas s’engager dans la voie des élections démocratiques et transparentes conformément aux prescrits de la constitution», a fait savoir l’ancien Premier vice-président de l’Assemblée Nationale, parce qu’il a profité de cet échange avec la presse pour lire sa lettre de démission adressé au Président de l’Assemblée nationale.
Justifiant les motivations de l’existence de leur groupe, MwandoNsimba a indiqué que la dernière session extraordinaire du Parlement et l’arrêt de la Cour constitutionnelle du mardi 8 septembre confirment bel et bien les intentions inavouées de la part du pouvoir en place de ne pas respecter la constitution.
Lors du jeu questions-réponses, Olivier Kamitatu, révoqué mercredi de son poste de ministre du Plan et suivi de la révolution de la modernité, a précisé que leur nouvelle plate-forme politique défend le respect de la constitution et ne fera pression à aucun des membres de sept partis politiques qui sont encore dans la gestion de la chose publique et à qui la MP a accordé un moratoire de 48 heures pour se décider.
Pour Kamitatu, ce qui compte ce n’est pas le nombre, mais c’est la volonté de s’engager dans une démarche, c’est la force de conviction, l’amour de la RD-Congo. «Chacun est libre, on n’a pas de pression à exercer sur les membres de l’ARC. Que chacun fasse son choix librement», a-t-il renchéri, faisant certainement allusion à l’honorable questeur de l’Assemblée nationale.La question reste par ailleurs de savoir de quel côté se range le G7, dans la mesure où le groupe affirme d’être parti de la Majorité mais refuse d’appartenir à l’Opposition.
Pour MwandoNsimba, G7 ne partage pas la même approche avec l’Opposition politique de la RD-Congo. Christophe Lutundula a fait part de l’extorsion jeudi des matériels de sa radiodiffusion à Katakokombe au Sankuru, avant de préciser que G7 ne bénéficie d’aucun soutien de la communauté internationale comme cela se raconte déjà. A l’en croire, leur groupe a l’appui de milliers de RD-Congolais opposés à un troisième mandat, ainsi que ceux qui pensent comme eux mais qui ne se sont pas encore prononcés.
Olitho KAHUNGU
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