Politique

Dialogue: les Ne-Kongo défrichent un passage

Au fait, il était temps que les opérateurs politiques RD-congolais quittent les sentiers battus et projettent une autre image de la transcendance de leurs intérêts égoïstes dès lors qu’il s’agit de réfléchir ensemble pour trouver des solutions idoines aux questions majeures qui touchent la survie de la nation. A Mbanza-Ngungu, où ils étaient réunis le 2 juillet autour du gouverneur Jacques Mbadu et du patriarche Gilbert Kiakwama, les Ne-Kongo viennent ainsi de défricher un passage que d’autres politiques devraient emprunter dans la quête des voies et moyens susceptibles d’aplanir leurs convergences parallèles, de réduire les écarts afin de se mettre d’accord autour d’un idéal commun. Dans son fief, Gilbert Kiakwama, n’a pas boudé son plaisir d’accueillir ses camarades de l’Opposition, notamment les députés MSR/G7 César Lubamba, PECO Albert Puela, UDPS Nzau Vola, ABAKO Anatole Matusila ainsi que le sénateur MLC Siluvangi. Et de socialiser avec certaines grandes figures de la Majorité présidentielle: les députés provinciaux conduits par leur président Léonard Nsimba, le gouverneur Jacques Mbadu, son prédécesseur et député PPRD Simon Floribert Mbatshi Mbatshia, le député PPRD Muller Lutelo, l’ancien vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba, l’ancien vice-gouverneure Madeleine Mienze… et le Conseiller spécial Luzolo Bambi. Sans nul doute, les dirigeants Ne-Kongo ont tenu à puiser énormément dans les vertus du «kinzonzi», l’arbre à palabre sous lequel tous les problèmes sont traités sans tabou et trouvent des solutions à travers un dialogue franc et sincère de tous les protagonistes sans discrimination aucune. Le gouverneur Jacques Mbadu l’a évoqué dans son allocution ci-dessous.
Allocution de Son Excellence Monsieur le gouverneur de province à l’occasion de la rencontre de Mbanza-Ngungu
Matadi, le 02 juillet 2016
C’est un honneur et un grand privilège pour nous et pour toute la province de nous adresser, en ce jour, à toute la communauté Ne Kongo représentée en ce lieu. Mais avant toute chose, permettez-nous de nous acquitter d’un devoir sacré:
-Primo, celui de vous prier de garder une pensée pieuse en faveur de notre ami, frère, collègue de classe et de promotion, le député national et ministre honoraire du Budget, Justin Mananga ma Pholo qui nous a quitté ce 01 juillet 2016 à 10h00’ à Kinshasa. Que son âme repose en paix. Que sa famille soit réconfortée et consolée! -Merci de vous lever et de garder une de silence.
-Secundo, celui de rendre grâce à Dieu Tout Puissant, Maître des temps et des circonstances, qui dans son amour infini, comble de bienfaits ceux qui l’implorent, au-delà de leurs mérites et de leurs désirs, et qui nous renouvelle chaque jour ses bénédictions et nous fait grâce aujourd’hui du souffle de vie;
-Tertio, celui d’exprimer nos hommages les plus déférents à Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange qui a créé les conditions favorables à la paix dans notre pays en général et dans notre province en particulier.
-Quarto, celui de souhaiter une chaleureuse et cordiale bienvenue à tous les frères et sœurs invités dans cette ville historique de Mbanza-Ngungu.
-Et Quinto, enfin, celui de remercier le Président du caucus des députés nationaux du Kongo Central, l’honorable César Lubamba Ngimbi, initiateur et organisateur de cette rencontre.
Très chers frères et sœurs,
Nous voici réunis dans ce cadre que nous offre gracieusement le Patriarche Gilbert Kiakwama Kiakiziki, figure bien connue tant sur le plan provincial, national qu’international.
Oui, très chers frères et sœurs,
Gilbert Kiakwama Kiakiziki est une valeur sûre, c’est une fierté provinciale, nationale et internationale. Se réunir chez lui, c’est reconnaître ses mérites et les mettre en valeur pour la postérité. Merci à l’honorable Patriarche Gilbert Kiakwama Kiakiziki pour votre esprit d’abnégation de patriotisme et de nationalisme et d’avoir accepté de recevoir vos sœurs et frères chez vous. Le peuple Ne Kongo vous en sait gré.
Très chers frères et sœurs,
S’agissant de Kimpa Vita, brûlée vive, le Samedi 2 juillet 1706 et dont nous commémorons la disparition ce jour, elle a lutté:
1. Contre la traite négrière qui sévissait au sein du Royaume Kongo;
2. Contre le colonialisme portugais qui voulait la désintégration du Royaume Kongo;
3. Et pour la sauvegarde des valeurs culturelles et traditionnelles ne kongo.
En effet, Kimpa Vita est un symbole de la lutte pour la défense de nos valeurs traditionnelles. Kimpa Vita a prêché la formation d’une société fondée sur l’amour et le respect mutuel. Elle est donc un modèle pour les générations présentes et à venir. C’est ici, pour nous, l’occasion de remercier une fois de plus le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, d’avoir immortalisé la mémoire de cette vaillante et digne fille Ne Kongo, Kimpa Vita. Grâce à cet acte, 310 ans après, tous les mages sauront que dans cette terre africaine du Congo, a vécu une jeune Fille Ne Kongo, qui a incarné et défendu des valeurs qui inspirent admirations, et respects.
Très chers frères et sœurs,
En ce qui concerne la commémoration du 56èmeanniversaire de l’indépendance de la RD-Congo obtenue le 30 juin 1960, si les hauts cadres et cadres Ne Kongo que nous sommes, ne nous levons pas comme un seul homme, pour vulgariser aux yeux du monde, le rôle joué par les Pères fondateurs de l’indépendance de ce pays que sont des fils et filles ne Kongo et Leaders de l’ABAKO, ainsi que les actions héroïques qu’ils ont eues à poser pour l’émancipation de ce pays, vu la falsification de l’histoire nationale, personne d’autre ne le fera à notre place. Car, même les écrits scientifiques de grands historiens et politologues des professeurs Nday Well et Benoît Verhaegen sont dénaturés à dessein. En effet, aujourd’hui, très peu de RD-Congolais savent ce que les Ne Kongo ainsi que les leaders de l’ABAKO ont enduré pour l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Aujourd’hui, très peu de RD-Congolais savent que pour arracher l’indépendance de ce pays, les Ne Kongo ainsi que les leaders de l’ABAKO n’avaient pas fait de rébellion. Aujourd’hui très peu de RD-Congolais savent que les Ne Kongo ainsi que les leaders de l’ABAKO avaient revendiqué l’indépendance non pour le Kongo Central, indépendance que les Belges étaient prêts à leur octroyer sur un plateau d’or, mais pour l’ensemble de la RD-Congo parce qu’ils étaient des nationalistes. Aujourd’hui, qui se souvient encore que pendant les évènements du 04 janvier 1959, plusieurs milliers de Bakongos avaient perdu la vie. Aujourd’hui, qui sait qu’après ces évènements, les Belges avaient proposé aux principaux leaders de l’ABAKO, des avantages politiques, financiers et économiques que ceux-ci avaient déclinés au profit de l’intérêt supérieur du pays. Le 30 juin 1960, à l’accession du pays à l’indépendance, les leaders ne Kongo, Pères fondateurs de l’indépendance, ont légué à la nation RD-congolaise, un «Hymne national», «le Débout congolais», véritable projet de société pour toutes les générations présentes et futures. En effet, dans notre hymne national, les leaders ne Kongo, Pères fondateurs de l’indépendance ont voulu d’un Congo toujours grand, non seulement en superficie et en démographie mais aussi en développement. D’ou l’expression de «Bâtir un pays plus beau qu’avant». Ensuite, ils ont voulu vivre sans cesse dans la paix pour le bien et le bonheur de la postérité. C’est-à-dire pour le bien et le bonheur de toutes les générations présentes et à venir. C’est pourquoi, ils ont accepté de mourir le 04 janvier 1959, d’être arrêtés et de souffrir pour le bien et le bonheur de tous les RD-Congolais passés, présents et futurs. Voilà le projet de société que les hauts cadres et cadres Ne Kongo doivent soutenir et défendre. Voilà l’héritage reçu des leaders Ne Kongo, Pères fondateurs de l’indépendance de ce pays, «Don béni de Dieu» que les hauts cadres et cadres Ne Kongo doivent assumer pour que les RD-Congolais soient contents dans ce pays. Voilà l’héritage que nous avons tous reçu des Pères fondateurs de l’indépendance et qui demande, 56 ans après, une reddition des comptes à la veille des enjeux électoraux.
Très chers frères et sœurs,
A ce stade, une question se pose: Nous hauts cadres et cadres Ne Kongo, sommes-nous conscients de nos responsabilités historiques et spirituelles dans le devenir de la RD-Congo? La responsabilité historique tient à notre implication dans le combat pour la réalisation du projet de société contenu dans notre hymne national, nous légué par nos Pères fondateurs. Tandis que la responsabilité spirituelle provient du fait d’avoir donné à ce pays le nom Kongo, un nom chargé de sens, de valeurs et d’histoire. C’est à nous à insuffler à la RD-Congo cette Ame et cette Identité de Grand pays.
Très chers frères et sœurs,
Comment être digne héritier d’une si lourde mission, si nous ne développons pas de valeurs de Grands Hommes d’Etat qu’ont incarné nos aînés Ne Kongo, Pères fondateurs de la nation RD-congolaise? Depuis le lendemain de l’accession de notre pays à l’indépendance, une grande faiblesse empêche aux Ne Kongo de réaliser davantage le bien pour notre pays en général et notre province en particulier. Il s’agit: des trahisons, des haines, des jalousies, des mésententes, des suspicions, des mensonges, des diffamations, des calomnies, des dénigrements, des intrigues et autres antivaleurs qui minent la confiance mutuelle. Des frères et sœurs Ne Kongo de la même province, de la même ville, de la même commune du même secteur, du même territoire du même groupement, du même village, voire de la même famille, s’empoignent s’entredéchirent et s’affaiblissent mutuellement. Beaucoup d’entre nous ont remporté des victoires individuelles. Mais celles-ci, même additionnées ne font jamais la grandeur de notre province. Nous devons apprendre à jouer en équipe et collectif pour les défis supérieurs et l’intérêt supérieur de notre province. La réputation des Ne Kongo est à ce jour, très étriquée. Beaucoup disent de nous que nous ne nous entendons pas. Et Dieu sait, combien de personnes brillantes et talentueuses la province compte. Imaginons ce que la province et le pays gagneraient si nous mettions de côté tous ces défauts qui nous réduisent! C’est possible, car nos Pères ont su le faire durant certaines batailles. Même quand il s’est agi de faire libérer Lumumba de la prison alors qu’il n’était pas Mukongo. II faut le vouloir et s’engager à un changement qui permet de voir en un frère ou en une sœur Ne Kongo un maillon d’une chaîne de développement et de progrès comme toi-même. L’affaiblir, c’est s’affaiblir soi-même.
Très chers frères et sœurs,
Nous aimerions souligner avec force que les Ne Kongo, Pères fondateurs de l’indépendance n’étaient pas de grands universitaires, mais le peuple avait adhéré à leurs idées, si bien que l’indépendance de toute la RD-Congo avait été obtenue par leur lutte, en union de cœur et d’esprit. 56 ans après l’indépendance, essayons d’en prendre conscience pour un changement qui passe par nous tous, pour léguer une histoire positive à la postérité. C’est ici pour nous l’occasion de féliciter et de remercier une fois de plus tous les députés nationaux Ne Kongo de s’être levé comme un seul homme, avec la bénédiction de Son Excellence Monsieur le Président de la République Joseph Kabila Kabange, Chef de l’Etat, à qui nous exprimons nos hommages les plus déférents, pour porter au perchoir de la deuxième vice-présidence de l’Assemblée nationale, notre frère Rémy Massamba que nous vous prions d’ovationner. Honorables députés nationaux, daignez recevoir ici nos très sincères félicitations et remerciements.
Pour terminer, très chers Frères et sœurs,
Nous profitons de cette opportunité pour appeler de manière pathétique les Ne Kongo à l’entente, à l’unité et à la solidarité, conformément au dicton populaire de notre terroir qui dit, nous citons: «Mika mia mbua, lekila kumosi, vumbukila kumosi». Quant à nous, nous sommes très ouverts et prenons l’engagement solennel de dialoguer avec tous nos frères et sœurs qui exprimeraient des divergences de vue ou des malentendus ou encore des incompréhensions dans nos relations. Nous sommes prêts à les recevoir, à parler et à aplanir tous les malentendus, pour l’intérêt supérieur de notre province.
Que vive la province du Kongo Central!
Nous vous remercions.

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