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Des sifflets vendredi à 19h contre la SNEL… Il en sera ainsi jusqu'à nouvel ordre, insiste le député MR Clément Kanku

Une campagne citoyenne. C’est à travers la campagne «Pelisa mwinda» -traduit par allumez les lampes- que le député Clément Kanku attend mobiliser tous les indignés de la Société nationale d’électricité -SNEL- en vue de rappeler aux autorités publiques RD-congolaises leur responsabilité: desservir en électricité les RD-Congolais. Selon le député, cette campagne traduit le ras-le-bol face aux coupures récurrentes de courant à Kinshasa et dans l’ensemble du pays. Jusqu’au-boutiste, Clément Kanku affirme que cette campagne n’est surtout pas un feu de paille. Pelisa Mwinda ne se clôturera qu’après l’amélioration de la desserte en électricité. Il prévoit des actions exigeant la démission de dirigeant de la SNEL si rien ne fait. Le député du Dibaya estime que cette situation est révélatrice d’une absence de vision et du management à la SNEL. Il accuse le gouvernement de s’affairer sur des projets aux visées électoralistes ne répondant nullement aux vrais besoins de la population.
 
C’est exactement ce vendredi 25 février à 19h et durant 5 minutes qu’a démarré à Kinshasa la campagne «Pelisa Mwinda». Sur un ton humoristique, Clément Kanku appelle les RD-Congolais à faire du bruit au moyen de sifflets, Vuvuzela ainsi que des ustensiles de cuisine pour réclamer… le courant. «Les RD-Congolais sont fatigués de ces coupures de courant. C’est une souffrance pour nous. Et à travers cette campagne, nous sommes décidés à mettre fin à cette situation. Cette campagne s’adresse aux indignés de la SNEL. Ceux qui se sentent lésés par les services de la SNEL», a déclaré le député visiblement la mort dans l’âme. Désormais, le député Kanku invite, chaque vendredi, la population à cette action citoyenne. Il vise à rappeler au gouvernement sa responsabilité de faciliter l’accès à l’énergie électrique à la population. Une exigence bien inscrite dans l’article 48 de la Constitution. «Le gouvernement est dans l’obligation d’offrir à la population du courant», tempête l’élu de Dibaya.
D’après les statistiques, seul 9% de la population a l’accès à l’électricité. Un vrai paradoxe d’autant plus que la RD-Congo dispose d’énormes capacités en énergie renouvelable et même fossile. «Nous avons un des plus grands barrages du monde qui est capable d’électrifier toute l’Afrique, mais les populations demeurent dans le noir. C’est invraisemblable, surtout que le pays est maintenant obligé d’importer du courant chez ses voisins pour satisfaire les besoins de ses entreprises», regrette-t-il.
 
D’énormes pertes
Clément Kanku estime que cette situation illustre l’absence d’une vision et d’un management clairs à la Société nationale d’électricité et au gouvernement de la République. «La plupart de projets financés par le gouvernement réponde plus aux visés électoralistes qu’aux besoins réels de la population. C’est donc une mauvaise foi des autorités qui jusque-là n’ont pas fait preuve d’une quelconque initiative tendant à résoudre ce problème. Elles n’ont pas accordé aucune importance au secteur énergétique», condamne Clément Kanku qui croit dur comme fer que l’émergence prônée par le gouvernement est un vœu pieux. Car, selon lui, le développement équivaut à l’électrification. «Qui veut l’émergence commence par accorder l’intérêt à l’électrification, parce que l’énergie est le moteur du développement. Or, ce n’est pas ce que nous constatons à ce jour», déclare-t-il.
Le député évoque les manques à gagner consécutifs au manque du courant. «Aujourd’hui, certaines industries et PME sont entrain de fermer à cause du courant envoyant au chômage plusieurs de nos compatriotes», révèle le député Kanku invitant le gouvernement de la République à investir dans ce secteur en réhabilitant ce qui existe et améliorant les conditions de travail du personnel de la SNEL.
Eric Mbala, directeur général de la SNEL, avait appelé les Kinois à l’apaisement, les rassurant que la situation va s’améliorer d’ici la fin du mois de février. Clément Kanku reste dubitatif à cette déclaration. «Si ça s’améliore, c’est une bonne chose. Mais, nous prenons la SNEL au mot et nous rappellerons à la direction générale sa promesse», dit l’initiateur de l’Opération «Pelisa mwinda» affirmant que sa campagne n’est pas un feu de paille, mais plutôt une action de nature à durer jusqu’à ce que la SNEL améliore ses services.
Mais, si rien n’est fait, Clément Kanku affirme envisager des actions de grandes envergures allant jusqu’à exiger la démission des dirigeants de la SNEL. «Nous irons jusqu’à la SNEL, avec la population pour demander le départ de dirigeants. Il faut que le pouvoir comprenne que le peuple ne va plus se laisser faire», prévient le député.
 
Christian BUTSILA
 

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