Tout en saluant la CENI et son équipe d’être parvenues, sans appui financier extérieur jusque-là, à enrôler plus de 20 millions d’électeurs sur une projection de plus ou moins 40 à 45 millions, le speaker de la Chambre basse du Parlement appelle tous les élus à faire adopter en toute diligence toutes les lois ou révision de lois relatives au processus électoral
Cap sur l’organisation des élections générales. Aubin Minaku, président du bureau de l’Assemblée nationale, l’a annoncé mercredi 15 mars à l’ouverture de la session en cours au Palais du peuple, devant plusieurs invités de marque venant des institutions de la République, du Corps diplomatique accrédité en RD-Congo et des agences et organismes du système des Nations unies.
«Cette session sera une session vouée aux enjeux électoraux. Je saisis cette opportunité pour nous convier à nous préparer, chers collègues, à affronter de nouveau les méandres du suffrage universel», a-t-il invité les députés. C’est clair: 2017 est une année électorale. Minaku jette des fleurs à Corneille Nangaa.
«Je félicite, à cet effet, le président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- et son équipe d’être parvenus, sans appui financier extérieur jusque-là, à enrôler plus de 20 millions d’électeurs sur une projection de plus ou moins 40 à 45 millions. C’est palpable et très significatif!», a-t-il martelé.
A cause du caractère hautement prioritaire de l’achèvement du processus électoral en cours, le speaker de l’Assemblée nationale convie ses collègues députés à s’atteler à faire adopter en toute diligence toutes les lois ou révision de lois relatives aux élections au cours de cette session de mars qui fermera ses portes le 15 juin 2017. Conscient du fait qu’en sus du pouvoir constitutionnel de légiférer, la chambre basse a également la charge de contrôler le gouvernement, les entreprises publiques ainsi que les établissements et les services publics, Minaku met les animateurs devant leurs responsabilités pour réussir le défi de l’organisation des élections.
«Nous pensons que le gouvernement devrait, au plus tard 10 avril, gestion efficiente du temps s’impose, déposer en l’état les projets de lois liés aux élections, hormis celui relatif à la détermination du quota des circonscriptions électorales parce qu’elle est tributaire de la clôture de l’enrôlement», a-t-il dit en soulignant qu’au cas contraire, il faudrait alors que chaque député use de son pouvoir d’enclencher un processus législatif par une proposition de loi.
Veiller au respect de l’Accord
Ce n’est pas fini. Minaku a laissé entendre que bien avant cela, comme priorité des priorités, le gouvernement devra également veiller au dépôt urgent d’un projet de loi organique en vue de l’institution du Conseil national de suivi de l’Accord. A titre de rappel, Minaku a dit que les parties prenantes se sont accordées pour que cette nouvelle institution d’appui à la démocratie ait pour mission de veiller au respect de l’Accord par tous les animateurs des institutions et d’assurer le suivi ainsi que l’évaluation de sa mise en œuvre en vue de garantir l’organisation d’élections crédibles, transparentes et apaisées. «L’heure est grave. Il appartient à chacun de nous de s’assumer en toute responsabilité, sans être un instrument de manipulation. Dans le même registre, s’agissant du contrôle parlementaire, nous serons appelés, c’est le devoir de chacun et non du bureau de l’Assemblé nationale seul, à mettre en branle nos prérogatives pour contrôler et sanctionner éventuellement tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, entravent patrimonial, la bonne marche de la République vers les élections», a-t-il prévenu.
Le financement des élections à l’ordre du jour
Selon lui, la CENI devra, de son coté, présenter au courant de cette session son rapport financier et patrimonial, conformément à la loi. Sans nul doute, le financement des élections est également à l’ordre du jour. Minaku l’a évoqué dans son discours. «Dans les prochains jours, ainsi que j’avais eu à le signaler dans mon mot de clôture de la session extraordinaire de décembre 2016 ce, sur demande du gouvernement, l’une de nos priorités législatives sera indubitablement l’examen de la loi de finances de l’exercice 2017, quoi, pour des raisons connues de tous n’avais pas pu être examinée au cours de la session budgétaire de septembre 2016», a-t-il souligné.
Relance des réformes nécessaires pour booster la croissance économique
Projet de loi budgétaire attendu au Parlement, Minaku évoque l’inflation qui frappe le franc congolais face au dollar américain dont le cap franchit déjà 135 franc congolais le dollar. «Devant une telle crise, le gouvernement est interpellé pour prendre ses responsabilités afin de stabiliser, dans les meilleurs délais, le cadre macro économique et de relancer la croissance, au regard de l’embellie qui s’annonce sur le plan international par la remontée progressive des cours des matière dont principalement le cuivre, le cobalt et le pétrole. Il est aussi appelé à relancer les réformes nécessaires pour booster la croissance, initier des pourparlers avec les partenaires bi et multilatéraux aux fins de la mobilisation des ressources extérieures et veiller à la réalisation effective des mesures d’urgence prises récemment sous l’impulsion de son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat», a-t-il recommandé.
Promotion et protection des Droits de l’homme
Autre chose, au courant de cette session, l’Assemblée nationale devra s’appesantir sur les questions de promotion et de protection des Droits de l’homme. «Les accusations fondées ou infondées sont nombreuses», a reconnu Minaku. A cette fin, il a par conséquent invité le bureau de la Commission nationale des Droits de l’homme à bien vouloir s’acquitter de son devoir de déposer son rapport d’activités au Parlement en vue de lui permettre d’évaluer les efforts accomplis et les actions à mettre en œuvre pour l’amélioration des Droits de l’homme et des libertés publiques. Enfin, Minaku a appelé la CENCO à convoquer les parties prenantes pour signer l’arrangement particulier et permettre l’application de l’Accord du 31 décembre 2016.
Octave MUKENDI
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