Politique

Accord politique : Adam Bombole parle d’un arrangement pour gouverner sans mandat du peuple

Le facilitateur Edem Kodjo, les représentants de l’Organisation des Nations unies et de l’Union africaine -UA-, les délégués des parties prenantes au dialogue national inclusif de la Cité l’Union africaine ont signé un accord politique à l’issue des travaux qui ont duré un mois et 18 jours. Aux termes de cet accord, le poste de Premier ministre est confié à l’Opposition, l’organisation des trois principaux scrutins, à savoir la présidentielle, les législatives et les provinciales fixée en avril 2018 pendant que le Président Joseph Kabila reste en fonction jusqu’à l’élection de son successeur.
Ayant pris acte des conclusions de ce dialogue, Adam Bombole, président national du parti politique «Ensemble changeons le Congo» -ECCO- et  membre du Rassemblement estime que l’accord politique signé n’est qu’un arrangement d’un groupe de politiciens prêts à gouverner la RD-Congo sans mandat du peuple. Cet Accord, à ses yeux, n’aura offert aux RD-congolais que le glissement sans limite. L’ancien candidat à la présidentielle de 2011 plaide pour la tenue d’un vrai dialogue entre le Rassemblement et les signataires dudit accord pour l’intérêt supérieur de la nation.
L’accord politique signé entre les parties prenantes au dialogue national inclusif tenu à la Cité de l’Union africaine -UA- suscite de vives réactions au sein de l’opinion publique. Adam Bombole, président national de l’ECCO et haut cadre de l’alternance pour la République, partage le point de vue du Rassemblement.
En parfaite symbiose avec les exigences du Rassemblement
Ce regroupement politique de l’Opposition radicale exige, entre autres, la libération sans condition de tous les prisonniers politiques et d’opinion, l’abandon des poursuites judiciaires contre les leaders de l’Opposition dont Moïse Katumbi, le retour des exilés politiques RD-congolais, la réouverture de tous les médias proches de l’Opposition, le libre accès des medias publics à tous les courants de pensée et d’opinion.
«Il s’agit d’un accord partiel souffrant d’un manque criant de l’inclusivité qui a été signé. Il y a des choses qu’il faut encore revoir. Comme toute œuvre humaine, cet accord n’est pas parfait et mérite d’être perfectionné et renforcé par le canal des négociations directes», soutient  Adam Bobole.
Et d’ajouter: « Nos amis qui se sont réunis au camp Tshatshi savent que ce n’est pas le vrai dialogue. Ce forum aura lieu incessamment. Ils se sont organisés pour se positionner en ce qui concerne la gestion du pays. Ils savent bien que l’accord apporte une caution à un glissement sans limite», a-t-il déclaré.
Course effrénée vers l’occupation des postes ministériels
L’accord politique signé mardi 18 octobre 2016 à la cité de l’Union africaine prévoit notamment l’organisation de l’élection présidentielle en avril 2018. Adam Bombole n’est pas de cet avis : «Si vous prenez les textes tels que moi j’ai reçus en copie, vous verrez que  les élections prévues en avril 2018 ne sont pas certaines. Il est difficile de comprendre qu’un gouvernement qui n’a pas été capable durant trois ans de mobiliser les fonds pour organiser les élections, puisse les mobiliser en un an. C’est une chose impossible». Et de poursuivre qu’il est regrettable de voir cette course acharnée, effrénée pour l’occupation des postes ministériels. Ça cache quelque chose de malsain et d’incompatible avec la démocratie.
Adam Bombole demeure convaincu de la nécessité de la tenue de nouvelles discussions pour que l’accord rencontre l’intérêt de la population RD-congolaise et non pas les aspirations égoïstes de la classe politique. Selon lui, cette option épargnerait le pays des cycles de violences à l’instar des échauffourées des 19 et 20 septembre derniers.
Organisation des journées villes mortes
Dans cette même optique, Bombole estime que, pour sauver le processus électoral se trouvant dans l’impasse, il n’appartient pas à un groupe d’individus de décider seuls de la date de la tenue des scrutins. C’est du domaine du compromis que cela doit venir. «Voilà pourquoi des négociations un peu plus larges s’imposent pour amender l’accord partiel qui vient d’être signé et encourager le pays à aller vers un processus électoral apaisé, juste et équilibré», fait-il savoir.
Somme toute, Adam Bombole reste persuadé de la pertinence de l’adhésion du Rassemblement à cet accord. Raison pour laquelle il insiste sur la nécessité des négociations directes avec le Rassemblement afin que certaines de leurs exigences soient réellement prises en charge.
Concernant les villes mortes  organisées par le Rassemblement, Adam Bombole souligne que ce sont des moyens de pression pacifiques qui sont légaux et reconnus par la Constitution. Il épingle toutefois la mauvaise tournure que ces événements prennent lorsque les services de sécurité recourent à des moyens publics pour réprimer des manifestants pacifiques. «Les villes mortes sont l’expression d’un peuple qui est mécontent», conclut Bombole. Il est encore temps de sauver la nation, soutient-il, ajoutant que le Rassemblement garde sa main tendue pour le vrai dialogue.
Bijou KULOSO

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