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Raymond Ndudi, le SG doublon du Budget, a toujours brouillé les pistes avec ses identités-écran

La justice RD-congolaise a du pain sur la planche. Lorsque l’ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le terrorisme épinglait le coulage des recettes et l’évaporation récurrente des milliards de dollars Us du Trésor public, très peu de gens dans les hautes sphères de décision étaient disposés à lui prêter une oreille attentive. La gangrène avait atteint le stade des métastases au point de nécessiter une volonté politique clairement affirmée en terme de thérapie de choc pour s’attaquer à cette pieuvre sans y laisser sa peau. Malheureusement, les cris d’alarme entendus ici et là pour dénoncer cette maffia ont été étouffés dans l’œuf par les jouisseurs et leurs protecteurs tapis dans l’ombre jusqu’à se terminer en eau de boudin. Il a fallu attendre l’implication de nouvelles autorités du pays pour que cette chape de plomb saute comme un bouchon de champagne. Dès qu’elles ont mis le pied à l’étrier, les dossiers sensibles versées dans la chemise des oubliettes ou placées à l’abri des indiscrétions ont commencé à remonter à la surface.

La saga des identités-écran pour brouiller les pistes

Parmi les dossiers sulfureux figure celui du Secrétaire général du Budget pris dans les mailles des filets de la Police judiciaire des parquets. L’examen minutieux des informations tirées du support magnétique des listings informatiques de paie des agents et fonctionnaires de l’Etat a permis aux inspecteurs de la PJ de remonter la filière et de retracer les sommes touchées par le Secrétaire général du Budget toute l’année dernière. 

En 2018 et sous diverses casquettes, Raymond Ndudi Pfuti s’est tapé le montant colossal de 396.420.640,56 dollars américains en guise de rémunérations, à raison de 33.035.053,38 USD par mois. Le tableau ci-joint reprend les 99.105.160,14 USD couvrant ses rémunérations d’avril, mai et juin 2018.

Pour mener à bien cette opération de haute voltige, le récipiendaire s’est métamorphosé plusieurs fois en se collant des identités-écran derrière lesquelles il a pu opérer sans vergogne, malgré les tintamarres du Premier ministre sortant sur la lutte contre les antivaleurs.

Une question taraude les esprits. Des détournements d’une telle ampleur ne peuvent nullement s’opérer sans que les flics financiers au niveau des banques et de l’appareil de l’Etat ainsi que le Comité de suivi de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat n’en soient au parfum. Pour ne pas citer carrément leur hiérarchie. Ceci démontre que le cas de Ndudi Pfuti serait l’arbre qui masque la forêt. De quoi encourager les inspecteurs de la Police judiciaire des parquets à disposer des coudées franches pour concrétiser l’opération «mains propres» scandée lors de l’investiture du nouveau chef de l’Etat. L’opinion nationale et internationale attend des actes concrets en termes de signaux forts de Félix Tshisekedi dès les premières semaines de son mandat pour sonner effectivement la fin de la récréation.

Tino MABADA

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