Il entend voir la RD-Congo exploiter son potentiel en hydrocarbures, le pétrole ayant permis à de nombreux pays de se développer les 30 dernières années
Ayant pris connaissance du programme du gouvernement Sama Lukonde débattu à l’Assemblée nationale, Yves Ngoie, ingénieur en Pétrole et gaz, se dit satisfait des orientations prises par le gouvernement particulièrement dans le secteur des hydrocarbures. Pour la toute première fois, a-t-il souligné, on note les intentions de mettre du sérieux dans les questions des hydrocarbures en conditionnant les appels d’offres à la certification des réserves.
«Alors que tous les pays du monde qui se sont développés dans les 30 dernières années, les sont devenus grâce au pétrole, il est très malheureux de constater que malgré son fort potentiel, ce secteur si juteux de la vie nationale n’a jamais fait l’objet d’une étude approfondie et semble toujours négligé pour ne pas dire oublié lors du choix des axes prioritaires de l’action gouvernementale. Sama vient de faire la différence», a souligné Yves Ngoie, ingénieur en Pétrole et gaz, à la faveur d’un entretien accordé à «AfricaNews», quelques instants après la présentation du programme de l’actuelle équipe gouvernementale à l’Assemblée nationale.
Cet expert en hydrocarbures a précisé qu’en parlant de la certification des réserves comme condition primordiale pour l’acquisition des blocs pétroles dans son programme d’actions, ce gouvernement a pris une bonne résolution, car il s’agit-là de la clé de voute pour sortir le pays de son gouffre économique dans lequel il est plongé depuis les années.
«LaRD-Congo dispose de trois principaux bassins sédimentaires qui constituent en réalité des réserves les plus importantes en hydrocarbures jusque-là non certifiées», a-t-il indiqué. Et de poursuivre: «ce qui fait que les grandes firmes mondiales de l’industrie pétrolière ont toujours hésité d’investir dans ce secteur, faute des données certifiées qui permettraient aux investisseurs de mesurer le risque. Et pourtant, elles sont fortement intéressées par le potentiel RD-congolais».
La solution à ce problème, a estimé Yves Ngoie, est de rendre disponibles ces données par la certification des réserves afin que la RD-Congo puisse attirer les capitaux importants susceptibles de lui permettre de stabiliser d’abord la monnaie avant de relancer et de booster l’économie pour la réalisation de la vision du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi, à savoir: «Le peuple d’abord!». Il a ainsi invité le Premier ministre Sama Lukonde et son gouvernement à s’y pencher.
En sa qualité d’expert en hydrocarbures, Yves Ngoie a également invité le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, dans le cadre de la diversification de l’économie nationale, à mettre un accent particulier sur ce secteur au lieu de se focaliser dans les mines. Il a recommandé au Premier ministre Sama Lukonde de multiplier les efforts dans le sens d’attirer les investisseurs dans le secteur des hydrocarbures, celui-ci étant quasiment une aubaine pour le Trésor public. Au nouveau ministre des Hydrocarbures, il a fait la recommandation de relancer la Société nationale des hydrocarbures du Congo -SONAHYDROC-, étant donné qu’elle constitue le seul organe technique dont dispose le pays au stade actuel dans le secteur des hydrocarbures.
Par ailleurs, Yves Ngoie a laissé entendre que dans la cuvette centrale, partagée entre la RD-Congo et le Congo-Brazzaville, après certification des réserves du bloc Ngoki, les estimations en termes financiers sont évaluées à USD 11 milliards l’an, au moment où toutes les études menées dans ce bassin affirment qu’il y a plus des réserves du coté Congo-Kinshasa que du côté Congo-Brazzaville.
Mymye MANDA
