Nation

L’âme maternelle de Wamu au chevet des expulsés de Brazzaville

La députée nationale élue de la Funa, Henriette Wamu Atamina
La députée nationale élue de la Funa, Henriette Wamu Atamina
Henriette Wamu a une âme maternelle. Son instinct de maman l’a incitée à se rendre au chevet des expulsés de Brazzaville. Dimanche 4 avril 2014, l’élue de la Funa a fait le tour de deux sites qui abritent les compatriotes refoulés de Brazzaville. A la maison communale de Kinshasa et au Stade Cardinal Malula -ex-24 novembre, la députée nationale a été ébahie de voir jeunes et vieux, femmes et enfants vivant dans la promiscuité totale, à la merci de toutes sortes d’intempéries.
Sa corde sensible a été profondément touchée. Consciente des difficultés auxquelles ces refoulés font face, Wamu n’a pas fait ce déplacement bredouille. Des sacs de riz et de sucre, des couvertures, des moustiquaires, des bandes hygiéniques, des ballots de friperie et tant d’autres denrées de première nécessité étaient dans sa gibecière. Réceptionnant ce qu’un expulsé a qualifié de manne tombant du ciel, Doris Muyemba, président de la Croix-Rouge de la RD-Congo dans la commune de Kinshasa, a manqué des mots. Merci était son refrain.
Henriette Wamu, députée nationale élue du district de la Funa, n’est pas restée indifférente face au martyre des RD-Congolais expulsés de Brazzaville. Prise de compassion, elle s’est personnellement déplacée pour les réconforter. La canicule de ce dimanche n’a pas eu raison de sa commisération. Arrivée à la maison communale de Kinshasa, elle y a rencontré le ministre des Affaires sociales, Charles NawejMundele. Coïncidence! Après la poignée de mains, le ministre a remercié Wamu d’être venue. Traversant la rue, juste à l’entrée du stade, l’élue est frappée par les conditions dans lesquelles vivent ses hôtes.
«Je sais que vous êtes dans la souffrance. Je partage votre douleur», a-t-elle lancé à une dame qui n’avait besoin que d’être aidée. Un peu plus loin, certains refoulés de la province du Bas-Congo se font enregistrer pour leur embarcation à destination de leur province d’origine. Wamu a dû s’arrêter pour un échange avec les autorités provinciales venues chercher leurs administrés, notamment le ministre provincial de l’Intérieur du Bas-Congo, Leonard FukaUnzola. L’émissaire du gouverneur Jacques MbaduNsitu a affirmé que juste après leur identification, les refoulés embarqueront dans les bus affrétés pour leur rapatriement dans le Bas-Congo.
Sous la tente érigée pour la circonstance, les filles-mères avec leurs bébés crient littéralement au secours. Wamu en est émue. Elle est contrainte de prendre dans ses bras un nourrisson. Les témoins l’ont longuement ovationnée. «Quand j’ai appris cette nouvelle, j’étais profondément touchée. Ca m’a fait très mal au cœur. En tant que députée et en tant que mère, je ne pouvais pas rester indifférente. Une maman ne peut pas laisser son enfant dormir à la belle étoile», a-t-elle signalé.
Modeste, Wamu a reconnu que son geste n’est pas grand-chose. Elle n’a pas hésité un seul instant à demander aux autres compatriotes de lui emboiter les pas. Côté politique, l’élue de la Funa attend les résolutions et recommandations de la commission d’enquête des députés nationaux chargés de suivre ce dossier. Comme quasiment tout le monde, Wamu a déploré le traitement subi par ces expulsés et les conditions dans lesquelles ils ont été refoulés.
«Ce que je dénonce c’est la façon dont ces expulsions ont été faites. Elles n’ont pas été faites dans les normes. Je suis ici pour soutenir et compatir avec mes compatriotes. Ce que j’ai vu, c’est dur», a-t-elle indiqué. Henriette Wamu est repartie mais son geste reste indélébilement gravé dans la mémoire de ces expulsés.
Barick BUEMA

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