
Agée de 22 ans, Sephora Kayolo Mangenza est une joueuse de basketball à Salt lake community college -SLCC, à Utah aux Etats-Unis. Au cours d’une interview en distance accordée à «AfricaNews», cette pépite de la balle au panier s’est plaint de la manière dont les championnats de basketball sont organisés en RD-Congo. Cette ancienne du BC Arc-en-ciel invite les autorités à revoir le mode de gestion de ce secteur sportif. Elle lance également un appel aux autorités compétentes afin de construire un palais de sports en RD-Congo. Entretien.
Parlez-nous de votre parcours dans le basketball…
Mon parcours n’est pas élogieux dans cette discipline sportive. J’ai commencé le basketball à Kinshasa précisément à Lemba au sein du BC Tourbillon en 2013 à l’âge de 14 ans. Avec Tourbillon, nous avons joué le play-offs de l’Entente urbaine de basketball de Kinshasa -EUBAKIN- où on a terminé en troisième position. Une année plus tard, soit en 2015, nous avons transformé le coup d’essai en coup du maitre en remportant le trophée de l’EUBAKIN. Au cours de la compétition, j’étais désignée meilleure tri pointeuse du championnat. En 2016, nous étions des finalistes malheureux, battues par le BC Nzadi Kumba. Et, l’année suivante, j’ai joué pour la première fois la Ligue provinciale de basketball de Kinshasa -LIPROBAKIN et j’étais désignée 3ème meilleure tri pointeuse de la compétition. La même année, je suis partie pour renforcer le BC DCMP de la province du Haut-Katanga à la Coupe d’Afrique des clubs champions qui s’est déroulée à Luanda en Angola. En 2018, j’ai répondu à l’invitation du BC CNSS. Dans ce club, nous avions validé le ticket pour le championnat d’Afrique.
Vous avez joué la LIPROBAKIN et la Coupe du Congo. Comment jugez-vous l’organisation de ces championnats?
Les organisateurs de ces championnats doivent améliorer leur façon d’organiser les compétitions nationales. Ils ont l’habitude de repousser les matches même à quelques heures du coup d’envoi. C’est déplorable. Pour moi, personnellement, le report des matches est considéré comme l’un des facteurs de la contre- performance de nos athlètes. Et tout ça parce que nous n’avons pas un palais de sports dans notre pays. Nous exerçons notre métier sous le soleil accablant. Ce n’est qu’en RD-Congo qu’on peut trouver un terrain de basketball à ciel ouvert. Le gouvernement doit nous construire ne fût-ce qu’un palais de sports. Le basketball a ramené autant de médailles au Congo. Les Léopards dames sont trois fois championnes d’Afrique. Il y a deux ans, les messieurs ont remporté la 1erédition de l’AFROCAN qui a eu lieu au Mali. Je ne demande rien d’autre que le relooking de basket dans mon pays. Je donne raison à 50% à ceux qui disent que le basket n’est pas considéré en RD-Congo. Le gouvernement privilégie beaucoup plus le football. Si la sélection nationale de basket veut effectuer un voyage pour la préparation d’une compétition, on attend souvent que l’argent n’est pas encore décaissé, mais au football ce n’est pas cas.
Quelle est ta joueuse favorite et pourquoi?
Il y a 4 athlètes de basket qui me plaisent beaucoup au vu de leurs prestations sur le terrain. Au niveau national, c’est Natacha Mambengya Teba du BC V.Club de Kinshasa. C’est une joueuse que j’apprécie depuis le début de ma carrière. Quand j’ai commencé à pratiquer la balle au panier, je tentais d’imiter sa façon de jouer. J’ai grandi en le regardant, je suis accro à ses vidéos lors de mes moments de repos. Durant mon day-off, je vais sur YouTube, je regarde ses mouvements sur le terrain, ses différents matches entiers dans V.Club. Elle est rapide lorsqu’elle possède la balle. En tout cas, elle fait partie de mes idoles. Au niveau international, je préfère regarder Astou Traoré et Diana Taurasi.
Quel est ton pire souvenir de basketball?
Mon pire souvenir dans cette discipline sportive est qu’en 2019, alors que je jouais au BC Makomeno de Lubumbashi, j’avais connu un problème au niveau de genou. A l’époque, on se préparait pour la phase éliminatoire de la Coupe d’Afrique qui s’était déroulée en Egypte. Un autre mauvais souvenir est d’avoir perdu la finale de la LIPROBAKIN face à CNSS lors de la saison sportive 2019-2020.
Quels sont les objectifs pour ton avenir dans basketball?
Je rêve devenir une joueuse professionnelle. Comme présentement je suis aux Etats-Unis, j’ai 80% de chance pour réaliser mon rêve. Le sport est ma passion, je dois travailler d’arrache-pied pour enfin accomplir ma mission. J’espère qu’avec Dieu je vais aller plus loin possible, mon souhait est de faire partie des grands noms dans le continent africain. J’en profite pour lancer un message à ceux qui veulent pratiquer le basket en disant que le sport n’est pas mauvais dans la vie. Si vous aimez ce que vous faites, vous allez devenir intéressant dans la société. Ne soyez jamais influencé par les gens de mauvaise fois.