Le Programme national de lutte contre le paludisme en RD-Congo -PNLP- ainsi que l’ONG Impact Santé Afrique -ISA- ont organisé, le mercredi 16 octobre au Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa, un atelier de présentation et vulgarisation de la stratégie des ressources domestiques 2024-2028 et plaidoyer à l’attention des institutions publiques de la RD-Congo et des partenaires extérieurs impliqués dans la lutte contre ce fléau.
A cette occasion, le Dr Mbuya a laissé entendre que cet atelier vise à présenter et à vulgariser la stratégie de mobilisation des ressources domestiques 2024-2028 auprès de la hiérarchie; présenter le GAP financier du plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2024-2028 en RD-Congo; épingler les prochaines étapes pour la mise en œuvre de la stratégie des ressources domestiques 2024-2028 et, enfin, mener le plaidoyer en faveur des autorités.
Dans son mot de bienvenue, le directeur du PNLP, Eric Mukomena Sompwe, a fait savoir que le paludisme est la maladie qui tue le plus en RD-Congo. Tout en saluant la présence des secrétaires généraux du ministère de la Santé publique et Hygiène et Prévention, du représentant de l’Organisation mondiale de la santé -OMS- et des élus nationaux et provinciaux, le directeur de PNLP a fait savoir que, jadis, le gouvernement finançait le programme.
«Mais il y a 9 ou 10 ans, ce financement s’est arrêté», a-t-il dit. Et de faire remarquer: «il y a à peine une année, le gouvernement a repris avec son financement. Ici nous sommes heureux de vous affirmer que depuis l’année passée, le gouvernement RD-congolais a commencé à décaisser l’argent pour l’achat d’artésunate injectable les cas de paludisme grave», a-t-il signifié, appelant à l’implication des députés et du ministère du Budget pour que le PNLP soit financé.
Selon lui, les récentes statistiques sont effrayantes. «Le paludisme reste un problème majeur de santé en RD-Congo. Il reste en tête des causes de consultation, d’hospitalisation et de décès avec 27.657.762 cas de paludisme enregistrés, soit 25.167.676 cas de paludisme simple représentant 90,9% et 2.490.086 cas de paludisme grade, soit 9% dont 13.440.922 chez les enfants âgés de moins de 5 ans en 2023, représentant 49%, dont 1.253.679 cas de paludisme grave -9,3%- et 22.224 décès liés au paludisme déplorés dont 14.930 survenus chez les enfants de moins de 5 ans, soit 67%», a-t-on affirmé.
Et d’ajouter: «la RD-Congo est engagée à élaborer et mettre en œuvre des stratégies garantissant l’accès universel aux interventions les plus efficaces de lutte contre le paludisme pour réduire le fardeau socio-économique lié à cette maladie».
Il a été démontré que plusieurs plans stratégiques ont été mis en œuvre dont le dernier élaboré pour la période 2020-2023 avait pour objectif principal de réduire de 40% la morbidité et 50% la mortalité liées au paludisme par rapport au niveau de 2018. Il a été dit que le Plan stratégique national de lutte contre le paludisme -PSN- des cinq prochaines années -2024-2028- vise à réduire la mortalité liée au paludisme de 70% d’ici 2028 et réduire l’incidence du paludisme de 50% d’ici 2028 à partir à partir des données de 2022. Pour le représentant du Secrétaire général à la Santé, le Dr Roger Kapepula, qui a ouvert et clôturé l’atelier, pour mener à bien les actions de lutte contre le paludisme en RD-Congo, il exige un engagement ferme de parties prenantes pour arrêter complètement la transmission de cette maladie.
«Les gens doivent retenir trois choses essentielles pour la lutte contre le paludisme. Les engagements du pays en liant avec la stratégie mondiale de lutte contre le paludisme à travers ses trois piliers dont l’action universelle à la prévention et lutte contre le paludisme, l’accélération des efforts dans l’élimination du paludisme et faire de la surveillance du paludisme une intervention de base. Nous sortons d’un atelier de mobilisation des ressources domestiques, parce que la stratégique national 2024-2028 a été écrite et elle a été budgétisée à hauteur de 2,5milliars de dollars.
Un GAP de 820 millions de dollars se dégage et l’objet de cet atelier était de mobiliser les autorités politiques, saisissant l’occasion de la session budgétaire en cours afin de pouvoir dans la mesure du possible obtenir une ligne budgétaire en lien avec le soutien dans la lutte contre le paludisme. Nous avons l’espoir que l’engagement politique se matérialisera car, si ces ressources ne sont pas mises à la disposition du PNLP, on risquerait d’être buté à l’atteinte des résultats», déclaré Dr Roger Kapepula.
Pour sa part, le représentant de l’OMS a fait savoir que la santé de la population relève de la responsabilité du gouvernement. Et cela en appliquant et en utilisant le budget voté au Parlement. «L’inflation démographique pose un grand problème. Depuis 2010, l’USAID finance la RD-Congo à hauteur de 50 millions USD. Le cas de paludisme a augmenté depuis 2014 à travers le monde», a-t-il reconnu. Quant à la chargée des activités et plaidoyer d’Impact Santé Afrique en RD-Congo, Solange Simpungu, les prochaines étapes consistent à activer les stratégies de la mise en œuvre; impliquer les hauts décideurs des provinces dans le financement du paludisme et intensifier la mobilisation sociale pour le financement du paludisme. Elle a fait savoir que sa structure ISA travailler pour influencer les politiques publiques pour l’amélioration de la santé des populations et sensibilise sur la lutte contre le paludisme et mobilise des ressources domestiques.