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Union sacrée: les figures de la fronde

La plateforme politique de Félix Tshisekedi semble porter en elle les germes de fissure car créée sur base d’un texte faisant des députés des électrons libres et leur accordant une totale liberté d’action…

C’est tout un mandat qui risque d’être mouvementé sur fond de conflits et rébellions contre la cohésion et la discipline du groupe dont a pourtant besoin toute majorité parlementaire pour pouvoir fonctionner. Il y a trois ans, Félix Tshisekedi avait dissout la coalition au pouvoir FCC-CACH et mis en place l’Union sacrée de la nation. Pour asseoir cette plateforme politique, la Cour constitutionnelle avait décidé que le mandat du député national n’était pas impératif, donc le député ne pouvait pas suivre le mot d’ordre du parti car il représentait le peuple. Il agit désormais en âme et conscience, en électron libre. C’est mal connaître les animaux politiques.

Aujourd’hui, l’Union sacrée est rattrapée par les évènements. Sa survie ou le début de son implosion se joue à l’Assemblée nationale. Tout ça à cause de son présidium dont les membres ont mal géré les ambitions, au point d’être accusés de gloutonnerie. À l’exception de la candidature de Vital Kamerhe, validée à l’issue des primaires remportées face à Mboso N’Kodia Pwanga et Modeste Bahati, la désignation cavalière des autres membres du ticket n’aura pas été du goût de toutes les écuries USN. La tension est montée d’un cran et la méga plate-forme secouée.

Sans nul doute, l’Union sacrée est secouée. A part Kamerhe, tous les autres membres du ticket font face à des candidatures issues de la fronde dont les figures sont les chefs de regroupements politiques rebellés contre la décision du présidium et qui ont présenté leurs propres candidats. Au poste de premier vice-président, l’AFDC-A Ngoyi Kasanji concurrence l’UDPS Tshilumbayi. Au poste de 2ème vice-président, la candidature de Mboso, portée par le présidium de l’Union sacrée fait face à celles d’Antipas Mbusa Nyamwisi, présentée par son regroupement électorale et politique AAAP, et d’André Lite d’Alternative chrétienne pour le Congo -A1. C’est Laurent Batumuna et Tony Kanku Shiku qui ont endossé la candidature de Mbusa. A1 est chapeauté, entre autres, par Lambert Mende Omalanga.

La femme la mieux élue de la République pour avoir remporté l’élection de gouverneure de province du Lualaba, de sénatrice, de députée nationale et provinciale, Fifi Masuka Saini, figure également parmi les frondeurs. Au nom de sa plateforme politique et ses mosaïques -A24, AN et A25-, elle a retiré les candidatures de Dhedhe Mupasa Lukobo et de Ron Roger Bimwala, tous deux sur la liste de A 24 au poste de questeur adjoint, au profit de celle de Geneviève Inagosi Kasongo, lancée contre le candidat validé par le présidium de l’Union sacrée.

Déjà face à la pression des députés, Modeste Bahati Lukwebo a retiré la candidature de son fils Serge Bahati pour la remplacer par celle de Chimène Polipoli Lunda toujours membre de l’AFDC-A. Face au présidium, les frondeurs sont les chefs des partis et regroupements politiques qui ont désobéi au mot d’ordre en présentant des doublons, voire plus, aux postes de 2eme vice-président, rapporteur, questeur et questeur adjoint à l’élection du bureau définitif de la chambre basse du Parlement, refusant d’être caporalisés. Le mot d’ordre a été donné. À la moindre invalidation d’un candidat issu de la fronde, les sociétaires vont boycotter l’élection du Bureau définitif. C’est clair désormais, le rapport de forces risque de changer pour toujours.

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