François Mateso Buami, détenteur de trois comptes, évoque l’état de sa santé et s’en va par voie de sommation judiciaire réclamer son dû au gouverneur de la Banque centrale du Congo. Qu’adviendrait-il si tous les clients lésés juraient de se faire entendre par devant un juge?
La Banque centrale du Congo -BCC- commence à recevoir les premières attaques du fait de la faillite de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo -BIAC. En effet, depuis que les clients de cette dernière banque ont vu leurs comptes bloqués pour incapacité de la banque à assurer son fonctionnement et à honorer ses engagements vis-à-vis de ses clients, la Banque centrale du Congo, tout en soutenant que la BIAC n’était pas en faillite, avait mis en place une commission chargée de la gestion provisoire de ladite banque. De ce fait, la BCC se portait garant et responsables vis-à-vis des clients de la BIAC.
Mais que constate-t-on depuis? La situation n’a pas changé mais au contraire, le calvaire des clients devient insupportable du jour au jour. Au point que l’un des grands clients de la BIAC -il dispose de plus de trois comptes différents au sein de la BIAC en faillite-, François Mateso Bwami, au bout de patience et de promesse non tenue, a décidé de passer à la vitesse supérieure pour faire valoir ses droits. Il a, à cet effet, initié une sommation judiciaire contre la BCC lui réclamant, par voie d’un huissier assermenté, de mettre à sa disposition, dans les 72 heures qui suivaient l’assignation à savoir, le 12 avril 2017, un premier acompte représentant la somme d’USD 80 000. Une première action en justice initiée par un client contre la Banque centrale du Congo et le gouverneur Deogratias Mutombo dans l’affaire BIAC.
En compulsant divers dossiers en possession de l’épargnant et relatifs au dossier BIAC, il y a lieu de retenir que l’affaire risque de coûter trop cher en termes de dommages dus au préjudice causé à ce compatriote par une institution financière sur qui il a placé sa confiance de bonne foi. On n’en est pas encore là! Pour l’instant François Mateso argue que sa démarche est justifiée par les raisons médicales. Un de ses conseils rapporte que «ce montant permettra à son client de poursuivre ses soins de santé interrompus à l’étranger et particulièrement en Inde par manque des fonds».
Pour quelqu’un qui est titulaire de plus de trois comptes différents au sein d’une banque, les observateurs soulignent que même par bon sens et pour des raisons humanitaires, la BCC devrait lui faire justice.
Mais en attendant, il est rappelé que François Mateso Bwami avait déjà adressé mais sans succès plusieurs correspondances à la commission de la BCC chargée de la gestion provisoire de BIAC ainsi qu’aux autorités directes de la BCC. Qu’adviendrait-il si tous les clients lésés de la BIAC choisissaient la même voie que François Mateso, celle de la justice? Pour l’instant en tout cas, qu’il s’agisse du cas Mateso Bwami comme de ceux d’autres clients, l’intelligence et la sagesse des autorités de la BCC via la commission chargée de la gestion provisoire de BIAC restent conseillées afin qu’une solution satisfaisante soit trouvée. Surtout qu’il s’agit ici d’un malade. Affaire à suivre.
YA KAKESA
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